N'Guessan Jean Christ Koffi

La Côte d’Ivoire, épicentre d’une décolonisation en Afrique

« La désobéissance civile » décidée par l’opposition ivoirienne en raison de la crise préélectorale causée par la candidature illégale du chef de l’État sortant, M. Ouattara, à un troisième mandat, et l’exclusion à dessein d’opposants significatifs, a certes pour théâtre la Côte d’Ivoire et pour enjeu un environnement politique national sain, mais cette action que ses initiateurs veulent citoyenne a une plus grande portée, sur un territoire qui a encore des gènes du colonialisme, qui est aussi devenu le refuge de dictateurs déchus, d’anciens barons de régimes corrompus et de relais occultes de métropole qui ont subi le même sort. Cette stratégie de contestation pourrait en outre susciter des émules en Afrique et être un prétexte à la chute d’administrations qualifiées de néocoloniales.  

La Côte d’Ivoire, tout un symbole pour l’impulsion d’une libération africaine du néocolonialisme

La Côte d’Ivoire n’est pas par hasard destinée, 60 ans après son indépendance, à être le fer de lance de la seconde lutte pour la  libération totale des populations africaines des chaînes du néocolonialisme sournois ou assumé et à s’y investir.

La dénomination même de notre pays, prétendument souverain, Côte d’Ivoire, de la langue de l’ancienne puissance coloniale, la France, héritée de plus de la colonisation, est  la première raison de cet état de fait. Ce nom qui véhicule tant de mauvais esprits donne non seulement l’impression d’une dépendance perpétuelle à l’ancienne puissance coloniale, mais il semble semer le trouble dans l’esprit de ses dirigeants et certaines de ses populations. Il leur donne en effet l’impression que leur territoire appartient encore à l’ancienne métropole ou en est un département, ou encore une sous-préfecture. Dans tous les cas, c’est à cela que font penser des comportements de ses autorités et ses élus.

L’imitation servile par le gouvernement i voit rien (sic) (et d’autres administrations africaines), des mesures de lutte contre le Covid-19 décidées en France par les autorités de ce pays selon leur propre réalité l’illustre bien. De plus, au plan politique, cette sorte d’onction que le chef de l’État sortant ivoirien est allé cherché auprès du président de la République française pour son 3ème mandat litigieux, ainsi que les nombreux courriers de l’opposition à ce dernier pour intervenir face à cette candidature illégale de M. Ouattara, confirment la soumission inconsciente et malveillante à l’ancienne métropole.  

La présidence de la République française a cependant ouvertement réaffirmé, aux opposants en particulier (sic), son principe sacro-saint de non-ingérence dans les affaires propres à un État souverain, notamment la Côte d’Ivoire. Cette déclaration, ô combien diplomatique, réaffirme pourtant aux Ivoiriens, s’ils n’en sont pas encore convaincus, que leur pays est indépendant, malgré tout.  

Il ne reste plus qu’à souhaiter que les contestataires et les vrais souverainistes ivoiriens aient le courage et la conviction de confirmer au quotidien leur désir d’autonomie véritable en s’appuyant sur ses propos de l’ancienne métropole pour rompre avec toutes les velléité de soumission du peuple de l’actuelle Côte d’Ivoire à une quelconque force occulte. Et le changement du nom de notre pays, pour un nom authentique, tiré des langues locales de nos peuples, de notre culture et de notre vision du monde, est le premier acte de cette révolution. Celle-ci prendra cependant une plus grande envergure à travers la rupture des intermédiaires du néocolonialisme sur notre territoire.   

Briser les relais du néocolonialisme

Les relais du néocolonialisme en Côte d’Ivoire sont nombreux. Il s’agit de la dénomination de ses rues et édifices des noms de personnalités de l’ancienne métropole, et même de la colonisation. La gouvernance y est  également minée par le colonialisme avec dans un premier temps la pratique d’une économie coloniale appauvrissante pour les populations et dans un second temps la déportation en Occident des opposants les plus crédibles, notamment Blé Goudé Charles et Gbagbo Laurent. La dépendance de la Côte d’Ivoire à la langue du colonisateur, le français, est l’un de ces relais.

Le principal est cependant le système politique.

Sur ce plan, ce sont les institutions de l’ancienne métropole que le pays a répliqué servilement. Et l’une des plus tristement célèbres à ce niveau est la présidence de la République. En Côte d’Ivoire,  le régime présidentiel, naturellement d’un autoritarisme sournois, ne fait plus pourtant mystère de sa nature dictatoriale depuis quelques mois avec les élections qui s’annoncent. Cette présidence « à la sauce néocoloniale », n’a aucun organe qui le contrôle, ni un contre-pouvoir pour empêcher les dérives et abus de pouvoir, comme l’était l’administration coloniale avant les ‘‘indépendances’’. La fonction présidentielle ressemble donc étrangement à un poste de « gouverneur de colonie ». Mais elle est encore plus symboliquement le reflet du patriarcat, qui est une pratique à l’origine occidentale et orientale, donc étrangère à l’Afrique authentique et traditionnelle.

Le chef de l’État de la Côte d’Ivoire confirme tous ces faits en s’illustrant tristement en cette période de l’élection présidentielle avec un ensemble de décisions tyranniques et illégales prises par lui, à son seul profit, ou celui de son parti politique,  sans qu’il soit empêché ou ramené à l’ordre par aucune institution nationale.

Finalement, les contestations et les manifestations s’offrent comme les seules moyens d’opposition contre des décisions fantaisistes et arbitraires,  dans un pays qui compte en outre plusieurs ethnies et peuples et où les principaux partis politiques sont adossés aux groupements régionaux et ethniques. Il va sans dire qu’il s’en suit la répression, mais aussi des risques de conflits intercommunautaires et ethniques par la manipulation du fait du tyran, comme il se passe en ce moment en Côte d’Ivoire.

La rupture avec un régime politique inspiré de l’ancienne puissance coloniale, et qui est cause de troubles sociaux est une condition sine quanun afin de garantir la justice, par conséquent pour assurer la paix et amorcer sereinement son développement. Sur ce plan, l’offre en systèmes politiques et de gestion sociale originaux, originels et sécurisants ne manque pas dans nos coutumes et traditions. 

Il s’agit en l’occurrence du système de gestion sociale par génération ou par classe d’âge, pratiqué par les peuples lagunaires et qui ont toujours garanti la paix et la concorde dans ces communautés. Il y a aussi la possibilité de s’inspirer du système matrilinéaire, en particulier sur le fait qu’il met la femme (la mère) et l’enfant (en considérant qu’ils symbolisent respectivement le territoire et son avenir)  au centre des préoccupations de l’ensemble de la famille. Cela sans pour autant marginaliser l’homme, car ce dernier est dépouillé d’un rôle de patriarche pour exercer un devoir de protection et de bienveillance envers son épouse et sa progéniture en association avec ses beaux-parents (homme et femmes). Ce système social offre donc une gouvernance inclusive et sécurisante.

Mais les  complexes drainent encore le manque de courage à l’authenticité bienveillante, pour une imitation puérile et pleine de malveillances des systèmes politiques des anciennes métropoles, étrangers à notre vision du monde. Justement, la Côte d’Ivoire s’offre comme le cœur d’une rupture avec le néocolonialisme, elle en a non seulement  les moyens culturels, mais ses gouvernants sont le principal soutien d’un relais indéniable du néocolonialisme en Afrique de l’ouest, le franc CFA.

Vaincre les relais du franc CFA bis, pour un affranchissement total de l’Afrique de l’ouest

Le projet de création d’une monnaie communautaire de l’Afrique de l’ouest, l’ECO, libre de toute influence étrangère, afin de garantir une indépendance monétaire de cette région et faciliter son développement est parasité par l’UEMOA, avec à sa tête la Côte d’Ivoire. Les dirigeants actuels de cet ancien comptoir français semblent entretenir un puissant lien affectif suspect avec la monnaie coloniale, le franc CFA. Cette situation montre bien qu’ils ont du mal, et son chef notamment, à s’affranchir de la dépendance de l’ancienne puissance coloniale en se faisant sournoisement les chantres d’un franc CFA bis, toujours arrimé à l’Euro et dans laquelle la France, « ancienne métropole », continue de jouer un rôle.

La chute définitive d’un tel régime, qui s’accroche de plus désespéramment au pouvoir aux prix d’un braquage électoral, de perversions de la paix et du sang des populations sans que, comme par hasard,  l’Union Européenne et la France en particulier critiquent ouvertement ses égarements comme elles le font contre le pouvoir dictatoriale de Loukachenko en Biélorussie… La fin de ce régime là sera salutaire pour toute la sous-région.

Les populations de l’actuelle Côte d’Ivoire ne peuvent que compter sur elles-mêmes pour la libération totale de leur pays du néocolonialisme vus les intérêts mesquins que leur affranchissement définitif mettra à mal.

En somme, plusieurs motifs font de la Côte d’Ivoire en cette fin d’année 2020 l’épicentre d’une libération totale du néocolonialisme en Afrique. A  partir du changement de son nom, de la refondation de son régime politique et de la victoire finale sur les principaux relais du néocolonialisme sur son territoire, elle ne fera que relancer et parachever le mouvement souverainiste qu’elle a amorcé au début des années 2000 avec le concept du « budget sécurisé », cauchemar des nouveaux colonisateurs, adeptes des injustices, des endettements démesurées, des détournements de fonds, des biens mal acquis et des intérêts personnels.


Côte d’Ivoire : la fausse paix à tout prix

La crise préélectorale en Côte d’Ivoire, déjà marquée par des manifestations de protestation contre la candidature à un 3ème mandat illégal de M. Ouattara, et qui a provoqué des morts de personnes, fait craindre le pire comme lors de la crise post-électorale de 2010-2011, qui s’était terminée par des affrontements  armés qui ont fait officiellement plus de 3000 morts. Pourtant en 2020, la paix n’est pas encore garantie. Pour celle-ci, on « manipule les conséquences tout en oubliant volontairement les causes », si bien que la paix qu’on dit promouvoir n’en est  pas. C’est une fausse paix qui tue les véritables facteurs de paix réelle.

La fausse paix a pris la sincérité et la raison

Pour la fausse paix, la sincérité n’a pas cours en Côte d’Ivoire. L’hypocrisie règne en maître, notamment parmi les soutiens avoués et occultes du régime, mais pis parmi le milieu diplomatique aussi.

L’on refuse simplement de voir la vraie cause de la crise préélectorale. Il s’agit de l’accaparement méthodique du processus électoral par le régime Ouattara. Cela, avec d’abord l’échec prémédité de l’opération de renouvellement des cartes nationales d’identité et d’enrôlement des nouveaux majeurs, ensuite la nomination illégale du président de la CEI (commission électorale indépendante) puis l’adoption tout aussi irrégulière du code électoral, ainsi que l’apparition des affaires judiciaires suivies par les emprisonnements de politiques de l’opposition et des membres de leur famille, sans oublier le refus du régime ivoirien de se conformer aux décisions de la cour africaine des droits de l’Homme et des peuples l’enjoignant à la justice.

Le tout est couronné par la validation illicite par le conseil constitutionnel de la candidature du chef de l’État sortant, M. Ouattara, l’exclusion arbitraire d’opposants crédibles et l’étrange collusion des entêtements de la CEI et du régime à poursuivre le processus électoral, malgré l’environnement délétère dans lequel il se déroule. Pour la paix, soit-disant, l’on feint d’ignorer toutes ces vérités.

Pour la fausse paix, l’on tue la raison en évitant soigneusement de lire la constitution en son article 183 pour voir la réalité en face : Avec sa candidature à un 3ème mandat, M. Ouattara refuse de respecter la loi, et il s’est donné des moyens immoraux pour depuis bien longtemps.

Pour la fausse paix, l’on se garde de voir que le problème n’est donc pas la nouvelle République qui mettrait le compteur des mandats présidentiels à zéro, comme a manœuvré le président Alpha Condé avec malignité en Guinée pour s’offrir un éventuel 3ème mandat, et comme tend à le faire croire certains médias internationaux pour ce qui est de la Côte d’Ivoire.

Les analyses de cette presse sont-elles pour infantiliser les Ivoiriens qui auraient dû faire preuve de plus d’intelligence pour ne pas voter une constitution à problèmes ? Ou est-ce pour cautionner sournoisement la forfaiture de M. Ouattara, qui serait une garantie de la paix en Côte d’Ivoire et de sécurité dans la sous-région, que ces médias ne lisent la constitution pour se rendre compte de la duperie du candidat du pouvoir  ?

Dans tous les cas, le refus irraisonnable de se référer à la constitution avant d’évoquer ou de, ne serait-ce que critiquer la candidature illégale de M. Ouattara à un 3ème mandat, cache toujours le réel problème, nourrit la crise-préélectorale et est par conséquent un danger pour la paix en Côte d’Ivoire et la sécurité dans la sous-région. Un régime voyou ne saurait maintenir l’ordre et veiller à la sécurité des biens et des personnes, il a d’autres chats à fouetter.

La fausse paix a pris les principes

La fausse paix a pris le principe du rejet d’un régime illégal à la tête d’un État, administration illicite contre laquelle, ironie du sort, M. Ouattara a fait preuve d’un grand volontarisme au Mali par rapport à la junte militaire au pouvoir. Il fut aidé en cela, comme par hasard par M. Condé, un autre adepte du 3ème mandat immoral. A cet effet, de sévères sanctions sous leurs instigations conjuguées ont été prises contre l’administration malienne et la junte.

Pourtant, en Côte d’Ivoire, la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest) fait preuve d’indulgence vis-à-vis du coup d’État à col blanc savamment orchestrée par M. Ouattara.

L’organisation sous-régionale appelle à des élections apaisées.  Elle est apparemment  déconnectée de la réalité. Pour la fausse paix , elle se fait par conséquent la complice de l’escroquerie politique du régime ivoirien en refusant, par de réelles sanctions, comme elle a agi avec la junte malienne, d’aider ou de régler le problème depuis sa racine : le refus d’un éventuel régime truand à la tête d’un État de la sous-région ouest-africaine. 

L’Union Européenne n’agit pas différemment. Elle finance, par son représentant en Côte d’Ivoire, Jobst Von Kirchmann, des projets liés à ces élections contestées depuis la base. Elle organise même une caravane pour supposément la paix, sans les véritables acteurs de la paix en Côte d’Ivoire. Il aurait été plus objectif et productif d’associer à cette tournée les artistes et les auteurs qui font de tout temps preuve d’un réel engagement pour le peuple par leur honnêteté et leur sincérité, notamment Véronique Tadjo, Yodé et Siro, Billy Billy, Meiway.

Mais l’UE mène cette campagne en association avec une fondation (Magic système) dont le leader ne fait pas preuve de courage, de désintéressement, d’altruisme et d’honnêteté. Il est incapable de critiquer la tromperie du chef de l’État sortant, après avoir été l’un de ceux qui l’ont chaleureusement félicité lorsqu’il avait dit ne pas vouloir briguer un 3ème mandat.

Par son partenariat exclusif, avec un soutien inavoué de celui dont l’annonce de la candidature illégale provoque des manifestations de protestations et des morts de personnes, l’UE met ainsi les ressources de ses contribuables au service d’une caravane pour la paix suspecte, partisane et vouée à l’échec. Pire, elle se fait la complice du désordre et de troubles.

Les instances européennes pourraient sans doute se féliciter si la situation reste stable ou s’en laver les mains lorsqu’elle se dégradera. Pour la fausse paix, l’UE fait preuve de légèreté en Côte d’Ivoire. Elle  viole ainsi volontairement  dans ce pays son principe de refus d’un régime illégal à la tête des États, contrairement à ses actions concrètes en Biélorussie contre le régime dictatorial d’Alexandre Luckachenko. Cette inconstance est une véritable obstacle à la paix en Côte d’Ivoire.

La fausse paix a pris la paix, la vraie

« La paix n’est pas un vain mot mais un comportement », comme l’a dit Houphouët-Boigny, premier président de la Côte d’Ivoire. Ironiquement, rien dans l’attitude du régime ivoirien actuel qui se réclame d’Houphouët ne garantit la paix, paix pour laquelle lui-même organise pourtant de jour des manifestations et des campagnes de sensibilisation.

Il semble avoir une activité contraire la nuit. Ses  nombreuses entraves, soit par la police et la gendarmerie, ou encore par ses militants et miliciens, lors du meeting de l’opposition le 10 octobre dernier, en sont l’illustration : cars bloqués en province, voies d’accès au stade limitées, sabotages lors de la manifestation, caillassage des cars transportant les opposants et agression de ceux-ci par les milices du régime (les microbes). Le pillage et l’incendie de la maison de l’opposant et candidat, Pascal Affi N’guessan, par les partisans du pouvoir en dit long de la sournoiserie d’un régime qui persiste à vouloir la paix.

On est en droit de se demander si c’est pour la paix que ça gesticule tant. Rien de ce qui motive la paix que des gens disent promouvoir en ce moment en Côte d’Ivoire ne garantit pas la paix véritable, celle qui est inclusive, basée sur la justice, la probité, la non violence, le respect des libertés individuels et de l’État de droit.

La paix pour laquelle on sensibilise actuellement en Côte d’Ivoire est une fausse paix. Elle est plutôt pour les intérêts particuliers,  avec leurs corolaires d’exclusions (égocentrisme, tribalisme, ethnocentrisme, régionalisme, clanisme)  de corruptions, d’injustices, de protestations et de répressions, favorables aux troubles, pire, à la guerre civile. Que Dieu nous en garde !


Profession : première dame

Attention, ce billet est une pure fiction, toute ressemblance avec des faits réels n’est que pure coïncidence.

Tu t’arranges pour enfin faire parvenir ton époux au pouvoir, après des dizaines d’années de lutte, de convoitise. Tu as désormais ton pouvoir. Tu es maintenant première  dame, comme tu  l’avait espéré pendant des années, d’abord par un bras de fer avec le dauphin constitutionnel après la mort du vieux, puis par un coup d’État par rapport auquel tu t’es fait rouler dans la farine par le putschiste en chef qui était supposé rouler pour vous et vous rendre justice, vous donner la présidence de la République sur un plateau.

Tu piaffes aussi d’impatience pour enfin faire  parti des dirigeants du monde. Les nombreuses tentatives de coups d’État n’y font malheureusement rien. Mais Dieu n’oublie pas ses enfants, tu parviens enfin au pouvoir de façon providentielle. Bon, avec tout de même le soutien de l’opposition. Dans tous les cas, avec tout ce qu’on savait de toi, c’est un miracle d’avoir eu le soutien de ces derniers et de toute la communauté africaine et occidentale. 

Dieu vous donne le pouvoir ; tu deviens première dame, tu révolutionnes cette fonction fictive et honorifique, naguère dévalorisée par tes prédécesseurs, en  la transformant en une super profession : conseiller suprême de ton époux de président de la République, parfaite gérante de la communication de ce dernier, incontournable détentrice et exécutrice de grands projets du pays, absolu canal de la destinée de ce territoire ; la Leïla Trabelsi Ben Ali même de l’époque ne fait pas le poids devant moi.

« Sous prétexte de respect d’une certaine constitution, comme si la constitution d’un pays précaire était au dessus de moi. »

Et, un matin sous prétexte d’alternance à la tête de l’État, sur un continent de  monarques, d’empereurs et de dictateurs, qui plus est… Sous prétexte de respect d’une certaine constitution, comme si la constitution d’un pays précaire était au dessus de moi, la fille de l’ancienne puissance coloniale et de mon clone et économiste d’époux qui l’a écrite…

Sous prétexte de toutes ces conneries, un matin tu entends que tu dois quitter le pouvoir, ton opportunité d’affaires, ton marché, ton entreprise, ta société, ton business, que tu as monté coups de fusils après coups de fusils, manipulations après manipulations,  lois iniques après loi iniques, amendements suspects après amendements suspects, ordonnances illicites après ordonnances illicites, marchés personnels après marchés personnels, illégalités après illégalités, fraudes après fraudes, autoritarisme après autoritarisme, emprisonnements après emprisonnements, intransigeances malveillantes après intransigeances malveillantes…   

« Ce pouvoir est la conséquence logique d’un réseautage d’un génie inégalable à travers toute la planète. »

Mais diantre ! C’est mon entreprise, jamais je ne la céderai. Contrairement à Marie-Thérèse H. B., Henriette B., Rose Doudou G, Simone H. G., moi, j’ai souffert pour l’avoir. C’est le fruit acharné de la sueur de tout ce qui peut transpirer sur mon corps, le résultat de l’écoulement de toute sorte de sang :  élites militaires, politiques et sociales, chômeurs, jeunes gens tout frais, partisans ignorants. Ce pouvoir est la conséquence logique d’un réseautage d’un génie inégalable à travers toute la planète.  

Qu’il pleuve ou qu’il neige, qu’il y ait des tempêtes ou des ouragans, jamais  je ne laisserai mon business, à des gens qui ne le méritent pas par dessus le marché, même en rêve : des immatures, incapables de bonnes gestions ; adepte des gaspillages, 60 ans d’indépendance, pourtant incapable de créer une entreprise aussi prospère que le poste de première dame auquel je donne toute sa superbe depuis seulement 10 ans.

Toutes ces pressions contre moi sont dignes d’un licenciement abusif, de la pure jalousie ; elles ressemblent même à ma future  déportation d’un territoire dont je suis la digne héritière en raison de son nom tout en français, qui veut bien dire que c’est un territoire de mon pays d’origine. Moi, gouvernante ? J’en suis la gouverneuresse ; occulte, peut être, mais plutôt cela que d’être aussi effacée que Collette Senghor, Élisabeth Diouf, Viviane Wade.

« Mais diantre ! Que de viendrais-je une fois partie de la Présidence ? »

Mais diantre ! Que de viendrais-je une fois partie de la Présidence, moi son excellence, Mme la première dame, la véritable qui n’a jamais connu cet ancien comptoir français, mon héritage légitime, moi Mme la présidente ? Je suis d’ailleurs le modèle de réussite par excellence. De simple ménagère, qui flirtait déjà avec la fortune douteuse, à la grande et richissime manager. Comment ils disent déjà ? Ah oui :  « Y’a pas l’homme pour moi »(1).

Mais tout de même ! Comment ça s’est terminé pour Chantal l’intègre (mon œil !) et son époux, que nous hébergeons depuis, fait peur. Des porte-malheurs en puissance ceux-là. Faut les éviter.

Je ne me laisserai pas faire, je vais jouer mon va-tout. Je sors mon arme fatale ; avec la couleur de ma peau, lumière, et mon réseau d’amis,  ça marchera encore, on s’attirera à  nouveau la compassion, pourquoi pas le soutien de la communauté internationale, bien que la chose soit mal engagée avec cette satanée constitution qu’on prétend que nous avons violé. Moi si sainte, femme en outre, capable d’un viol ? Je tombes des nus. Mensonges. Enfin bref.

Mon arme fatale : La manipulation. Bon, en clair, c’est la dénonciation des dérives ethniques et communautaires ainsi que de la xénophobie auxquelles s’adonneraient nos opposants. C’est faux évidemment sur cette terre aussi bien brassée vu que j’y ai aussi été moi-même bien accueillie il y a 30 ans. Mais, en tenant compte des enjeux, les risques qui planent sur mes avions, sur mon train de vie, mon prestige, mes affaires et ceux de ma progéniture, sur notre avenir en somme… en considérant cela, mon imposture et mes mensonges se justifient amplement.  Ils peuvent mettent le pays à feu et à sang. Ce sera pas la première fois. Et puis, Pas de souci pour  moi, j’ai toujours mon véritable passeport.

Et puis, il n’y a pas de raison que ce qui a marché hier ne fonctionne pas encore aujourd’hui, surtout lorsque tu arrives à manipuler tes beaux-parents, et que ceux-ci se contentent bêtement de se réjouir de la présence de l’un des leurs au pouvoir, avec en plus ces ponts et ces bitumes réalisés à coups de dettes qui les impressionnent tant alors qu’ils croupissent dans la pauvreté.

Ouf ! Heureusement que nous avons judicieusement pensé à dissimiler les fruits de la croissance économique ou à nous en servir, mon époux et moi ainsi que notre clan pour  créer nos propres entreprises, dans diverses domaines en outre. Quelle prévoyance !

Mais malgré tous mes biens mal acquis, jamais je ne vivrai aussi aisément dans mon pays d’origine si je renonce à mon job de première dame, la plus belle profession qui existe, grâce à mon génie.

(1) Je n’ai pas d’égal.


La politique africaine pour les nuls 3, le « mes chers compatriotes »

Les articles La politique africaine pour les nuls 1 et ne sauraient à eux seuls suffire à décrypter justement la politique en Afrique  tellement celle-ci est un univers abyssal de sournoiserie et de mesquinerie. L’expression, « mes chers compatriotes », chère aux politiques, ne dit pas le contraire, selon l’analyse de Vieux-Père, blanchisseur de son État, à son jeune auditoire.

CC, needpix.com

 « Mes chers compatriotes » ou « ces cons qui pensent être chers à la patrie« 

Les individus  à qui s’adresse l’expression, « mes chers compatriotes », par laquelle débute le discours de tout politique qui se dit digne de cette appellation sont à juste titre amenés à croire qu’ils ont de l’importance pour la personne qui l’emploie…. non, disons plutôt le politique, le politique qui l’emploie.

Petite parenthèse : Vous vous imaginez des gens sans problème comme vous et moi dire « mes chers compatriotes » pour nous adresser les uns aux autres ?… 

Donc les destinataires de cette expression pensent avoir de l’importance pour le politique qui l’émet, politique qui lui-même incarne une institution, mais généralement des institutions, trop de viandes ne gâtant pas la sauce. Mais que ceux-là se détrompent parce qu’après disséquassions de la locution « mes chers compatriotes » et sa mise en rapport avec la réalité sociale, en lieu et place de « mes chers compatriotes », il faut plutôt entendre : « Ces cons qui pensent être chers à la patrie ».

Vous êtes  donc non seulement traités d’imbéciles, mais pis, on vous nie le fait que la patrie tient à vous.  Vous vous dites certainement que vous perdez ainsi votre valeur, qu’on vous mésestime. Et cela vous offusque. Mais calmez-vous, parce que dans l’esprit d’un politicien, de valeur, vous n’en avez jamais eu. On ne peut lui en vouloir de penser ainsi, il n’y est pour rien si vous n’avez pas plus de valeurs que le caca d’une mouche. Pourquoi ? Parce que la patrie, celle pour qui vous devez compter n’existe pas.

Ça a l’air d’une exclusivité, mais ce n’en est pas. Regardez la patrie, elle doit être un prolongement du père de famille, le vrai, ou pour ne faire fâcher personne, des deux parents, les vrais. C’est pour ne pas exciter la colère des courts d’esprit…, courts d’esprit, sinon ils ne réduiraient pas leur existence à la domination des autres…

C’est donc pour ne pas exciter la colère des courts d’esprit qui sont chefs suprêmes des armées, des damnés et de tout ce que vous savez, sinon, en réalité, la patrie doit être le visage national de la mère de famille. S’il n’y a personne qui se préoccupe de savoir si tu as au moins un repas par jour, si tu as des problèmes de santé, si tu es épanoui,  si tu vas à l’école, si tu es formé correctement, comment mettre convenablement tes talents en valeur, etc. …

S’il n’y a donc personne que cela intéresse, alors la patrie n’existe pas. Et dans la réalité, existe-t-elle la patrie ? Ou plutôt, existe-t-elle pour tout le monde ? C’est par conséquent tout à fait normal que les gens pour qui la patrie n’existe pas et qui croient bêtement qu’elle existe soient considérés comme des cons par ceux pour qui elle existe, les politiques.

La patrie, un mythe

La preuve que la patrie est un mythe : demande-toi : si tu avais à choisir entre la nationalité d’un pays développé et la tienne, que ferais-tu ?

Et si tu n’es pas encore convaincu que la patrie n’existe pas, pose-toi ces questions : Où le politique, celui qui se vante aimer la patrie, a-t-il fait ses études ? Bon, on ne peut en vouloir aux politiciens de l’époque où le pays n’était que naissant, et qui malheureusement ou heureusement sont encore au pouvoir à ce jour, d’avoir fait leurs études en Occident. Mais leurs enfants et petits-enfants, eux, où les envoient-ils étudier actuellement où le pays n’aurait pourtant rien à envier à la Suisse ? Où le politicien va-t-il se faire soigner quand il est malade, maintenant où l’on prétend que le pays compte de très grands hôpitaux ? Où va-t-il en vacance sur cette terre où il ferait pourtant bon vivre ? Où se trouvent les banques dans lesquelles il dissimile, pardon, où il garde  son argent à l’ère de la souveraineté nationale  ?

Comme vous et moi le voyons si bien, si la patrie existait, le politicien n’aurait pas à se tourner vers la patrie des autres pour se soigner, s’instruire, se former, pour les études de sa progéniture, pour sécuriser son argent. Oui, si la patrie existait, le politique n’aurait pas à réaliser tout cela dans la patrie des autres, ceux pour qui le terme patrie même ne fait pas partie du vocabulaire quotidien, pas parce que la patrie là-bas n’a pas non plus d’existence réelle, mais parce que ce qui existe, ce qui est effectif, ce qui est réel n’a pas besoin d’être clamé car il se vit déjà.

La patrie, business pour politiciens véreux

Ainsi d’où vient-t-il que le politique puisse employer l’expression « mes chers compatriotes » ? Ce n’est que pour vous flatter, mais sans ces cons que vous êtes et qui pensent être chers à la patrie qui n’existe pas, aucun politique n’existe. Avez-vous déjà vu un pays habité de dizaines d’habitants, ou occupé que par  un clan ? Il peut-être assiégé par ce groupe d’individus de même acabit, mais pas habité que par eux.

« Donnez une légitimité et une existence à cette terre délimitée par le Blanc en la remplissant ou en y étant fécond et nous, nous nous chargerons de nous accaparer tout ce qui doit renforcer  et pérenniser  son existence et sa légitimité, c’est-à-dire ses ressources et ses richesses », se disent intérieurement les politiciens.

Ainsi donc, dans le « mes chers compatriotes », il faut comprendre ceci de la part du politique : « La patrie n’existe que parce qu’il faut bien que moi, je m’enrichisse, ou que je fasse mon commerce ».

Et sans vous, cette patrie, qui est en réalité son entreprise, son business, comme moi j’ai ma blanchisserie,  n’existe pas, d’où le « Mes chers compatriotes ».

Conclusion : Le « mes chers compatriotes » est une injure. Il n’est pas loin de : espèce d’imbéciles, pauvres idiots, bande de tarés, pauvres cons,  sinon, il est pareil à toutes ces injures. Quant est-il de cette autre expression : « unité nationale » ?

Affaire à suivre


Celui dont parlait Nicolas Sarkozy, la suite

L’on se rappelle bien l’histoire de Nicolas Sarkozy avec Mouammar Kadhafi, le guide libyen. Le premier a simplement manipulé la communauté internationale pour faire taire à jamais le second, quand bien même dictateur. Ce dernier en savait beaucoup trop, sinon tout, sur le financement occulte  de la campagne  présidentielle de Sarkozy, parce qu’il en a justement été le financier illicite, selon le fils de Kadhafi, Saïf al-Islam. La justice française s’est d’ailleurs saisie de cette obscure affaire.

Le pétrole libyen qui suscite tant de convoitise est aussi la cause de cette instrumentalisation, sans oublier le leadership africain de l’ancien chef d’État libyen. Il était un sérieux souverainiste qui disposait des moyens financiers pour atteindre ses objectifs : l’Union Africaine au profit des peuples d’Afrique.

Nicolas Sarkozy, la manipulation et le mensonge

Si l’action de Sarkozy en Libye était humanitaire, comme il le faisait croire pour justifier l’intervention de l’Otan qui a abouti au bombardement du cortège de Kadhafi, puis à son assassinat, il aurait alors encore pesé de tout son poids diplomatique et aurait aussi mis à contribution la puissance militaire du pays dont il était le chef d’État, donc chef des armées… il aurait donc usé de ces influences  pour assurer le service après vente en éradiquant les milices qui ont proliféré par la suite, et existent encore dans ce pays. La stratégie impérialiste est bien connue : « Diviser pour mieux régner ».

Mais Ironie du sort, la Turquie a pris une bonne assise en Libye au grand-dame de la France. Cette terre qui se trouve à l’extrême nord du continent africain est aussi malheureusement un enfer pour migrants quand la méditerranée n’en n’est pas le cimetière. Kadhafi est vraiment mort. Même s’il n’était pas parfait toutes les horreurs qui ont lieu en Libye maintenant n’existaient pas de son vivant.

Il doit certainement s’en vouloir Nicolas Sarkozy l’humaniste, pour tant de drames vécus par des Êtres humains. Il doit aussi sans doute être en train de peser de tout son poids pour que son ami Alassane Dramane Ouattara évite un chaos à la Côte d’Ivoire en convainquant ce dernier de retirer sa candidature illégale à la présidentielle pour éviter de céder à d’autres démons. Malheureusement pour le pays d’Houphouët-Boigny « qui se ressemblent s’assemblent».

Cet ami africain de Nicolas Sarkozy est aussi manipulateur et menteur

Eh oui, cet ami africain de Sarkozy est aussi menteur et manipulateur, comme ce dernier. Il fait croire qu’il accorde la priorité à ce qu’il appelle « la nouvelle génération », mais aussi âgé qu’il est, il est pourtant incapable de se mettre en retrait pour celle-ci au point de l’éliminer pour s’approprier son héritage.

Cet ami de Sarkozy a tout du colon qui a tué,  pire, qui a exterminé, pour s’accaparer les richesses des peuples qu’il a colonisés. C’est un affairiste néocolonial qui n’éprouve aucune peine à manigancer, à créer des conflits interethniques et intercommunautaires,  à commanditer des viols,  des assassinats, à créer la terreur pour pousser les populations à l’affrontement, au déplacement, afin de s’accaparer leur terre et ses richesses minières.  Il n’a aucune considération pour l’Être humain et la préservation des biens.

Quoi de plus normal, parce qu’en tant que mercenaire, il n’est membres de ces communautés dont il se réclame que du bout des lèvres et pour les manipuler ; et puis comme l’imposteur il ne se considère fils d’une terre que pour la brader. On imagine bien le type de terre qui l’attire lui et sa bande : les terres plus prospères et les plus prometteuses.  

Cet africain, ami de Nicolas Sarkozy est donc en  tout point différent du souverainiste et patriote Soundjata Kéita, qui s’opposa à l’impérialiste et envahisseur Soumangourou Kanté au 13ème siècle, à la sanglante et mythique bataille de Kirina.

L’ami africain de Sarkozy n’est que le cheval de Troie d’une deuxième colonisation de l’Afrique, d’un perpétuel pillage du continent. Il possède d’ailleurs d’innombrables biens mal acquis dans le pays de Sarkozy, son ami. 

L’ami africain de Sarkozy n’a rien du peuple Baoulé du grand groupe Akan de l’actuelle Côte d’Ivoire, farouche combattant contre la colonisation au point d’être à 90 %  décimé, au début du 20ème siècle. Et pourtant ce peuple, auxquel appartenait Houphouët-Boigny, 1er Président de la Côte d’Ivoire, a su et a pu se régénérer d’abord par sa capacité à ne pas renier son histoire, son âme,  malgré  les humiliations, puis, par son aptitudes à accepter les autres peuples, à leur faire de la place en lui et à les laisser se fondre en lui tout en « assimilant nombre de leurs traits culturels ».

Cet ami africain de Nicolas Sarkozy est  un imposteur

L’ami  de Sarkozy est incapable de la grande humanité dont font preuve les Baoulé, et à travers eux les peuples d’Afrique, puisqu’il est un imposteur. N’ayant pas d’histoire, donc ne disposant pas d’une âme, il n’existe pas, en tant qu’être humain.  C’est juste de l’arrogance, de l’argent, des ambitions, des prétentions, de la convoitise, des manigances, de la prédation, à l’image de tous de tous ces chefs d’États africains qui sont prêts à tout pour obtenir le pouvoir ou pour le conserver comme : en Côte d’Ivoire avec le régime tyrannique Ouattara ;   en Guinée avec le pouvoir sanguinaire Condé et tous ceux qui l’ont précédé ; au Mali avec le défunt régime corrompu Ibrahim Boubakar Kéïta ; au Gabon avec l’éternelle administration fantaisiste Bongo ; au Togo avec le tout aussi perpétuel  et clanique pouvoir Gnassingbé ; au Bénin avec la sournoise dictature Talon ; au Congo Brazza, avec le fantasque et fantaisiste régime Sassou.   

Sarkozy ne semblait pas si bien dire lorsqu’il affirmait que son ami à la peau noire et masque blanc, cet autre lui, menteur, imposteur, manipulateur, affairiste, tyran, son vassal n’est pas suffisamment entré dans l’histoire puisqu’ils ont la même histoire. Elle commence à une certaine époque de leur vie et se termine avec leur débarquement du pouvoir malgré toute l’énergie qu’ils déploient pour pouvoir continuer à exister.  


Celui dont parlait Nicolas Sarkozy

L’on n’est jamais mieux informé que sur ceux que l’on connaît. Et qui connaît-on le mieux sinon les membres de nos familles, nos ami(e)s ou encore les personnes qui nous fréquentent, qui nous ressemblent ?  C’est le cas de Nicolas Sarkozy qui étend avec ignorance, lors de son fameux  discours de Dakar en 2007,  sa connaissance de ses amis (ou ses clones africains, à la peau noir et au masque blanc), à ce qu’il saurait de toute l’Afrique, berceau de l’humanité et de la civilisation.

L’Africain que connaît Nicolas Sarkozy, c’est son ami. Il n’as pas de passé. Son histoire commence avec sa naissance, longtemps avant les indépendances africaines. Et là encore, ne demandez pas à cet ami de Sarkozy, par ailleurs beaucoup plus âgé que ce dernier, d’évoquer, pour en édifier la nouvelle génération qu’il prétend tant estimer et même son ami, au moins son souvenir des indépendances africaines quand il avait 18 ans. Il n’en parle jamais  tellement il a à cacher à propos de lui. Pour quelle raison ? Lui seul pense secrètement le savoir. Or tous les Africains ne l’ignorent pas. Il s’agit simplement du reniement de son enfance, de son passé, de sa famille, de son peuple, de ses origines, de son histoire, de son identité  ; un gommage totale de son âme, comme une mercenaire qui fait attention à ne rien rappeler de lui qui puisse mettre à mal sa mission, ses intérêts personnels.

Cet ami africain de Nicolas Sakozy est un pauvre renégat doublé de mercenaire

Sarkozy et son ami à la peau noire et au masque blanc ne savent pas que pour l’Africain, parler de son passé n’est pas une faiblesse car pour lui l’intérêt général est plus important que tout,  plus que les intérêts particuliers, ou « les intérêts passagers », comme affirmerait Bernard Dadié pour parler de Monsieur Thôgô-gnini, son personnage éponyme, valet du colon. La légende de la Reine Pokou même le dit.

La fondatrice du royaume Baoulé, dans l’actuelle Côte d’Ivoire, lors de son exode depuis le Royaume Ashanti, avec ses fidèles, vers un havre de paix, a fait fit de son statut de mère et de femme en sacrifiant son fils unique, sa maternité, son honneur et sa dignité de femme afin de sauver son peuple ; sans oublier le fait que son époux toujours pour sa femme, son fils et son peuple, s’est sacrifié en les protégeant de leurs poursuivants. Cet homme est le symbole de l’Africain de sexe masculin dont la nature est d’assurer la sécurité de sa famille sur tous les plans, mais aussi de protéger sa communauté aussi diverse qu’elle soit. Lors de cet exode  au milieu du 18ème siècle des peuples se sont en effet joints aux fugitifs qui les ont chaleureusement accueillis dans leur rang.

Il faut surtout voir à travers le sacrifice que réalise Abla Pokou, comme en celui que font son époux et les hommes vaillants du clan pour sauver tous les autres, la priorité qui est accordé au collectif, autrement dit le sacrifice de l’individu, le sacrifice de l’orgueil, le sacrifice de son statut, le renoncement à ses privilèges,  pour la communauté.

Les spécialistes appellent cet acte politique : le réalisme-socialiste.  Avant que celui-ci ne soit conceptualisé et pratiqué en Occident au début du 20ème siècle,  avant même la révolution française à laquelle Nicolas Sarkozy doit d’avoir occupé un poste dénommé Président de la République en France, il était vécu en Afrique. Cela, jusqu’à ce que le colon ne vienne, s’impose et choisisse lui-même les dirigeants qu’il voulait pour les peuples africains, notamment à travers ses systèmes éducatifs et politiques. Ce sont ces pauvres renégats doublés de mercenaires, comme l’ami africain de Sarkozy.

Tous les deux ignorent que par le sacrifice de son fils unique pour son peuple,  Abla Pokou était non seulement une politique hors pair, mais une féministe avant l’heure. Ils ignorent même que l’égalité homme-femme et le partenariat ou la complémentarité entre les individus des deux sexes sont inhérents à la société africaine originelle.     

Sarkozy et son ami ignorent qu’ils doivent leur existence à l’intelligence africaine

L’intérêt particulier ou personnel est d’autant plus abominable pour l’Africain que, depuis la nuit des temps, des peuples en Afrique ont offert de leur territoire à d’autres peuples en quête de terres fertiles. Cet acte humaniste, qui est encore pratiqué dans l’actuelle  Côte d’Ivoire, favorise non seulement la mixité et la richesse des peuples, mais elle permet aussi et surtout de sauvegarder l’espèce humaine en évitant des mariages consanguins.

Ceux-ci sont la cause de pathologies qui ne permettent pas la régénération de la communauté, et de l’espèce humaine en général. Sans cet acte humain, mais aussi visionnaire et plein de clairvoyance et d’intelligence des Africains, Sarkozy n’aurait pas connu son ami africain à la peau noire et au masque blanc,  ami qui pour lui est représentatif de toute l’Afrique à cause de son ignorance. D’ailleurs Sarkozy lui-même ne le sait certainement pas, mais il n’aurait jamais existé car la vie vient d’Afrique, son Histoire même est donc à l’origine africaine. Cette évidence ne lui fera pas plaisir, mais c’est juste la vérité.


Présidentielle ivoirienne, l’opération « 1 contre trois » ou la stratégie d’une réélection frauduleuse de M. Ouattara au 1er tour

Le conseil constitutionnel ivoirien a donné, ce 14 septembre 2020,  la liste définitive des candidats autorisés à concourir pour l’élection présidentielle du 31 octobre prochain. La  configuration de cette liste arbitraire, « un contre trois », laisse simplement entrevoir la stratégie pour une réélection illégale et frauduleuse du chef de l’État sortant, M. Ouattara, au 1er tour.

La validation fantaisiste de la candidature d’Alassane Ouattara par le conseil constitutionnel

Le président du conseil constitutionnel a approuvé la candidature du chef d’État sortant parce que la Côte d’Ivoire serait, selon lui, dans une nouvelle République depuis novembre 2016. Donc ses mandats, dont le second et dernier est en cours qui plus, ne comptent que pour la  République précédente, car le mandat qu’il pourrait effectuer après les élections s’il était réélu ne serait pas le troisième mais plutôt son premier mandat de ladite nouvelle République.   

A ce niveau, l’argumentaire du président du Conseil constitutionnel (cc) est étrangement identique à celui des membres du régime Ouattara pour soutenir sa candidature.

Ces derniers, pour masquer le troisième mandat de M. Ouattara et son illégalité sont passés de l’évocation de la possibilité d’une nouvelle candidature du chef de l’État, en raison d’une nouvelle république, à la rhétorique simplement de sa première candidature de la dite nouvelle république.

Le fait que le président du cc use de l’entourloupe langagière du régime Ouattara pour approuver la candidature de ce dernier dit simplement qu’il fait soit parti de cette administration, il y a alors conflit d’intérêt par rapport à son devoir d’intégrité, ou alors il n’a fait qu’approuver sous la contrainte la candidature de M. Ouattara comme le montrerait sa posture étrange durant la lecture de la ‘‘décision’’ du cc. Dans tous les cas, ces deux situations viennent confirmer l’irrecevabilité de la candidature du chef d’État sortant.

Le second argument fantaisistes que le président du Conseil constitutionnel avance pour donner du poids à sa décision, comme le feraient de simples profanes du droit, mais partisans de M. Ouattara, est que certains politiques, de l’opposition notamment, avaient auparavant confirmé que le chef de l’État sortant pouvait se présenter à un nouveau mandat puisque la République était nouvelle.

Cependant, le président du cc ne se réfère nulle part aux textes de la constitution pour étayer la candidature de M. Ouattara. Sa stratégie n’est pas du  tout surprenante puisque la constitution, en son article 183, ne permet pas une nouvelle candidature de ce dernier après ses deux mandats constitutionnelles, comme l’affirmaient le ministre de la justice de M. Ouattara, M. Sansan Kambilé,  devant le parlement et M. Ibrahim Cissé Bacongo un autre de ses  ministres et juristes de surcroît sur les plateaux télé, pour réaffirmer l’honnêteté de M. Ouattara et motiver le vote de la nouvelle constitution.

La forfaiture du Conseil constitutionnel ivoirien qui valide la candidature illégale de M. Ouattara et sélectionne en outre les antagonistes de celui-ci n’est pas surprenante puisqu’elle fait parti d’une stratégie pour la réélection illégale et frauduleuse du chef de l’État sortant au 1er tour. 

La confrontation stratégique « un contre trois » et ses implications malveillantes

Il faut voir à travers l’antagonisme « un contre trois », cette opposition Ouattara contre les 3 autres candidats, Konan Bédié, Kouadio Konan Bertin (KKB) et Pascal Affi N’guessan.  

Mais à partir d’une lecture géopolitique de cette confrontation, il est encore plus intéressant de voir qu’elle vient de celle-ci : un candidat du Nord du pays, Ouattara contre trois candidats du Sud. Une telle configuration consacre de fait la partition insidieuse et mesquine du pays entre le Nord et le Sud. Elle révèle aussi, à la mesure de la candidature illégale de M. Ouattara, une division malveillante de la Côte d’Ivoire entre Musulmans d’une part dont se réclamait M. Ouattara pour justifier amèrement  son recalage aux élections présidentielles avant 2010, et Chrétiens d’autre part. 

Mais la division en deux est faite à dessein puisque selon les théoriciens occultes pour la réélection frauduleuse de M. Ouattara au 1er tour de l’élection présidentielle, la partition du territoire national entre Nord d’une part et Sud d’autre part, tout comme entre Musulmans et Chrétiens octroie de facto au moins 50 % de voix au chef d’État sortant originaire du Nord et musulman alors que tous les autres candidats du Sud et supposés chrétiens se partageront les 50 autres pourcents, avec l’évidence que M. Ouattara y aura aussi sa part.  

De là vient certainement l’invalidation de la candidature de tout autre candidat de nom à consonance nordique, qui pourrait mal justifier une union infaillible du nord du pays autour de la candidature de Ouattara. Il s’agit en l’occurrence de Mamadou Koulibaly et de Soro Guillaume.

Le cas de ce dernier est encore plus parlant de la cabale dont il a été l’objet par le pouvoir pour empêcher sa candidature. Originaire du nord du pays comme M. Ouattara qui s’en réclamait pour encore une fois justifier amèrement son recalage, selon lui injuste, aux élections présidentielles avant 2010, Soro compte de réelle partisans dans cette zones du pays. Sa jeunesse, son cran, mais surtout sa popularité dans cette régions du pays pour y avoir dirigé la rebellions (2002-2007) lui donnent en outre de réelles avantages sur son rival régional,  M. Ouattara.

La manipulation des dissidences

Les théoriciens de la réélection frauduleuse de M. Ouattara au premier tour ont aussi savamment pris soin  d’écarter de la liste finale des candidats à  la présidentielle tout  dissident du Rassemblement des Houphouétistes pour démocratie et la paix (RHDP, le parti présidentiel). Il s’agit notamment d’Albert Mabri Toikeuse et Marcel Amo-Tanoh. Officiellement, selon le conseil constitutionnelle pour parrainages insuffisants, ce que contestent les concernés avec preuve à l’appui.

Les « ingénieux » stratèges du régime Ouattara ont, dans le même temps, sciemment  permis la candidature du dissident du Parti démocratique de la Côte d’Ivoire (PDCI), KKB. Les plus grands spécialistes de la politique en Côte d’Ivoire se demandent même comment ce dernier qui n’a ni mouvement, encore moins un parti politique, a pu réunir tous les parrainages devant des candidats sérieux comme Mamadou Koulibaly, Mabri Toikeusse et Amon-Tanoh, tous présidents de parti ou d’un mouvement politique.

Le yoyo politique  KKB fait, dans tous les cas,  apparemment parti du projet frauduleux du régime en étant une explication de la dispersion des voix du PDCI pour justifier la réélection illicite de M. Ouattara au 1er tour. La validation de  candidature de Pascal Affi N’guessan du Front Populaire Ivoirien reconnue par le pouvoir ivoirien, qui avait déjà été battu par M. Ouattara en 2015, participe de ce projet.     

La validation de la candidature PDCI, une pure diversion

Finalement, l’on se rend bien compte que l’autorisation de la candidature du candidat du PDCI s’imposait aux stratèges en fraude électorale du régime Ouattara pour donner une apparence crédible au scrutin.

Les approbations et éliminations fantaisistes de candidatures font pourtant voir au PDCI que les dés sont pipés d’avance. D’ailleurs le refus de ce parti de prendre part aux élections dans les Commissions électorales indépendantes (CEI) locales, Largement dirigées par les représentants du parti de M. Ouattara, lui font comprendre  qu’il est le dindon d’une farce savamment orchestrée depuis plusieurs mois avec : d’abord le non respect de l’accord pour le soutien du candidat PDCI par le Rassemblement des Républicains en 2020, comme le PDCI l’avait fait pour ce dernier avec M. Ouattara en 2010 et 2015,  avec ensuite l’échec de l’opération de renouvellement des cartes nationales d’identité et d’enrôlement des nouveaux majeurs, puis la nomination illégale du président de la CEI et l’adoption tout aussi illégale du code électoral, ainsi que l’apparition des affaires judiciaires suivies par les emprisonnements de politiques de l’opposition et des membres de leur famille, le tout couronné par la validation illicite de la candidature de M. Ouattara. 

Un environnement politique aussi nauséabond d’ingéniosité malsaine peut, à juste titre, emmener à se demander  si le décès du Dauphin désigné de M. Ouattara, Amadou Gon Coulibaly, n’avait pas été  provoqué pour passer à une autre étape de la conservation injuste et incontestable du pouvoir.  

Le PDCI doit, dans tous les cas, courageusement se retirer de ce processus électoral biaisé pour ne pas se faire le complice de la conservation illégale et frauduleuse du pouvoir par le  régime  Ouattara et des conflits interethniques et communautaires qui pourraient suivre ; le pouvoir tyrannique Ouattara, contrairement au régime de M. Wade du Sénégal qui était dans la même situation  en 2012, s’est visiblement donné des moyens funestes et frauduleux, avec en plus des milices (les microbes), pour conserver coûte que coûte le pouvoir dès le premier tour.


Crise préélectorale en Côte d’Ivoire : attention aux dérives ethniques et communautaires

La tenue d’une élection présidentielle apaisée en Côte d’Ivoire le 31 octobre prochain est déjà compromise avec la crise préélectorale que provoquent la candidature à un 3ème mandat litigieux du chef de l’État Ouattara, et l’exclusion à ce scrutin de certains poids lourds de l’opposition. Mais si rien n’est fait dans les sens de la cohésion sociale, le pire semble se profiler à l’horizon lorsque l’on sait que les partis politiques les plus significatifs et leurs leaders respectifs sont adossés à des groupements ethniques et communautaires quand les premiers ne sont réduits ou ne se réduisent pas simplement à ces derniers.

L’engagement pour une communauté plutôt que pour la nation

L’histoire politique de la Côte d’ivoire a donné à voir, à la fin des années 1990 et durant la décennie 2000, l’engagement de certains artistes ivoiriens contre le tribalisme et les dérives tyranniques des régimes de cette époque, en l’occurrence respectivement ceux de Konan Bédié (1993-1999) Guéï Robert (décembre 1999-octobre 2000) et Gbagbo Laurent (2000-2010).

Quelques morceaux choisis : « Dans un pays avec plusieurs ethnies, quand une seule ethnie monopolise le pouvoir, ça devient de la dictature, tôt ou tard ce sera la guerre civile » ;  « Quitte le pouvoir, quitte le pouvoir, je te te dis quitte le pouvoir a a a. depuis quarante ans… Tu as été mal élu … » « Mon pays va mal… » « Est-ce qu’il n’y a pas de Koffi au Togo » .

Les dérives despotiques actuelles du régime de M. Ouattara donnent l’opportunité  à ces artistes, dont nous taisons volontairement les noms,  d’affirmer encore leur engagement par des compositions musicales qui critiquent cette gouvernance  malveillante de celui qui, à l’époque, était l’opposant des 3 chefs d’État cités plus haut. Mais motus et bouche cousue, aucune publication de la part de ces derniers à ce sujet. Ce silence donne simplement l’impression que leur engagement n’était pas désintéressé, il était communautariste.

Le  mutisme de ces artistes semble révéler qu’il soutiennent le chef de l’État dans sa forfaiture actuelle surtout qu’ils sont de la même région. L’un de ces artistes chanteurs a cependant fait preuve d’un peu d’engagement pour la nation en appelant, avec la crise actuelle, à la discussion entre les différents acteurs de la politique en Côte d’Ivoire.  

Mais cette prise de position ambigüe, qui peut rappeler que ce dernier était pour un autre mandat de M. Ouattara, ne fait pas le poids  devant l’engagement d’autres artistes.

L’engagement pour la nation

Les artistes qui font preuve d’une telle bienveillance pour l’ensemble de la population sont le chanteur Billy Billy et du duo zouglou Yodé et Siro. Ces hommes des scènes n’ont pas hésité à décrier les écarts de gouvernance du régime Gbagbo, comme ils critiquent également l’administration de M. Ouattara. Billy Billy vit d’ailleurs en exil depuis plusieurs années, après son titre Ma lettre au président, quand le dernier tube de Yodé et Siro (Président on dit quoi ?) est simplement censuré, proscrit sur la radiodiffusion télévision ivoirienne (rti).

Meimay rejoint ces artistes véritablement engagés en prenant clairement position pour les populations de la Côte d’Ivoire par ses indignations d’abord face au refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir en 2010, et vis-à-vis ensuite de la candidature illégale à un 3ème mandat de M. Ouattara.

Véronique Tadjo quant à elle est une écrivaine dont la dernière prise de position, avec d’autres auteurs africains, contre la présidence à vie, rappelle son perpétuel engagement pour son pays et non pour une communauté particulièrement.

Depuis  l’époque du parti unique sous Houphouët où Mme. Tadjo était fonctionnaire de l’État de  Côte d’Ivoire, donc était à la merci du régime, jusqu’à maintenant, la poétesse, nouvelliste et romancière  ivoirienne,  ne manque de critiquer avec courage et désintérêt les limites  des pouvoirs en places. Elle le fait soit dans ses publications, soit dans ses interviews.

A sa dernière apparition médiatique dans ce contexte ivoirien de crise préélectorale causée par le 3ème mandat illégal de M. Ouattara, comme elle l’avait auparavant affirmé,  Véronique Tadjo fustige encore avec courage, la prise en otage de la nation ivoirienne par les 3 fortes têtes de la politiques que sont Konan Bédié, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Elle ne prends donc que le parti de l’intérêt général comme Billy Billy, Yodé et Siro, ainsi que Meiway. 

Véronique Tadjo, comme le gagnerait à faire certains artistes  et célébrités de la Côte d’Ivoire, ne verse donc pas non plus dans le communautarisme et la manipulation, des dangers contre la cohésion sociale.       

Manipulation de l’opinion publique et des populations

Les populations ivoiriennes, tout  comme l’opinion publique, sont énormément manipulées par les politiques. Cela se réalise dans un premier temps par la rhétorique langagière employée. Ainsi, pour masquer le 3ème mandat de M. Ouattara et son illégalité le régime est passé de l’évocation de la possibilité d’une nouvelle candidature du chef de L’État, en raison d’une nouvelle  république, à la rhétorique simplement de sa 1ère candidature de la dite nouvelle  république.

Quand l’on sait que les grand partis politiques de la Côte d’Ivoire sont adossés à des régions et des groupement ethniques, et que les deux précédents partis au pouvoir en Côte d’Ivoire, le PDCI et le FPI ont respectivement subi un coup d’État et une rébellion armée, en plus du fait que le pays a le passif d’une guerre civile,  les entourloupes langagières du régime de M. Ouattara pour masquer une malhonnêteté notoire est juste la boîte de pandore aux conflits interethniques.

Les affrontements entre différentes communautés ont même eu lieu à l’annonce par M. Ouattara de sa candidature à  un 3ème mandat.  Daoukro, Bonoua, Divo, Gagnoa en ont malheureusement été le théâtre.

Et là encore, les visites du premier ministre dans ces villes pour prôner la paix et l’entente entre populations est malheureusement conflitgène. Le chef du gouvernement manipule en effet les conséquences et oublient les causes. Autrement dit, il fait passer les manifestants pour des personnes violentes en ignorant que ces personnes ne faisaient que se défendre contre des agresseurs venus perturber leur marche de protestation, souvent aidés de la police. Quoi de plus normal puisque ces perturbateurs (les microbes) sont désignés comme des milices du régime.

La télévision nationale entre aussi dans la  danse de la manipulation, de l’information notamment. L’on comprend mal que  l’interview du cardinal Jean-Pierre Kutwa qui a été résumé sur la Rti comme la réaffirmation d’un besoin de préserver la paix en Côte d’Ivoire puisse nécessiter un droit de réponse de la part du porte parole du  régime, étrangement sur cette même chaîne.

 En réalité, cette chaîne de télé censée nationale manipule l’information au profit du gouvernement et ses partisans au détriment de la cohésion sociale. Sinon,  contrairement aux médias impartiaux qui en ont fait cas dans leurs publications ce mercredi 02 septembre 2020, elle n’aurait pas cacher l’opinion défavorable du cardinal Kutwa sur la candidature à un 3ème mandat de M. Ouattara. Le chef de l’Église catholique en Côte d’Ivoire ne la trouve pas nécessaire.  

Le cardinal Kutwa au moins ne fait pas preuve d’hypocrisie et d’indifférence face à la crise préélectorale que crée la candidature de M. Ouattara à un 3ème mandat. Ce n’est pourtant pas le cas de la communauté internationale.    

Hypocrisie et indifférence de la communauté internationale  

La communauté internationale montre simplement son hypocrisie et son indifférence vis-à-vis de la forfaiture de M. Ouattara. L’Union Européenne, sur le territoire de laquelle Laurent Gbagbo et Blé Goudé Charles, deux opposants au régime Ouattara, semblent avoir été déporté par celui-ci et ses alliés, n’affirme aucune position claire face à la dérive tyrannique qui s’opère en Côte d’Ivoire. Au contraire elle crédibilise le régime en finançant certains projets liés à l’élection présidentielle.

La CEDEAO, la communauté sous régionale, quant à elle, fait preuve d’une vraie hypocrisie devant cette nouvelle forme de coup d’État qui est expérimentée en Côte d’Ivoire, en Guinée aussi, à travers le tripatouillage de la constitution ou le non respect de celle-ci en vue d’un 3ème mandat pour le chef de l’État  sortant.

Les protestations de Umaro Embalo,  président de la Guinée Bissau, ne sont que des cris d’orfraie devant ces putschs modernes qui s’opèrent dans l’indifférence totale et exposent par conséquent à des représailles la forte communauté sous-régionale vivant particulièrement en Côte d’Ivoire, comme en 2010, lors de la crise post-électorale.

L’indifférence des chefs d’État de la sous-région ne surprend pas : au Sénégal cette affaire de 3ème mandat est pendante au dessus du pays ; au Togo, on est même au delà avec un 4ème mandat de Faure Yassingbé, avec d’autres qui se profilent à l’horizon ; au Bénin règne une dictature sournoise avec un parlement composé totalement de députés du pouvoir.  En guinée Alpha Condé se présente à un 3ème mandat.     

En somme il n’y a que la bienveillance, l’honnêteté et la vérité ou la promotion de l’intérêt général qui peut empêcher le pire d’arriver entre les populations de la Côte d’Ivoire en cette période de crise préélectorale, sinon la déflagration sera non seulement davantage dramatique qu’en 2010, mais elle  risque cette fois-ci de s’étendre au delà des frontières ivoiriennes.


Présidentielle ivoirienne : Le régime Ouattara innove avec la crise préélectorale

Les électeurs ivoiriens devraient élire leur nouveau président, le 31 octobre 2020, en remplacement au sortant Alassane Ouattara. Mais voilà, ce dernier prétend pourvoir rempiler à la tête de l’État pour un 3ème mandat illégal, ou plutôt selon lui pour son 1er mandat de « sa 3ème république ». Cette situation absurde, digne d’un coup de force, qui a déjà causé des manifestations de protestation dans tout le pays et des morts de personnes, ne provoquera pas, pour le régime Ouattara, une crise  post-électorale, comme en 2010. Quoi de plus normal, puisque ce dernier innove avec une crise préélectorale.

Les prémices de la crise préélectorale

La crise préélectorale a des signes avant-coureurs liés dans un premier temps à la mauvaise préparation du scrutin. Dans un premier temps, l’opération de renouvellement des cartes nationales d’identité (cni) de l’ensemble de la population et d’enrôlement des nouveaux électeurs a débuté tardivement, juste 9 mois avant le scrutin comme si on ne voulait pas qu’elle ait lieu. Mais quand elle a enfin commencé, elle a été bâclée par le gouvernement avec 90 % de points d’enrôlements en moins par rapport à  l’opération de 2008-2009.

Le régime au pouvoir s’est en outre accaparé cette opération en la détournant de ses objectifs premiers. Il l’a simplement transformée en une opération d’achat de votes. Cela s’est réalisé  à travers le financement par certains de ses cadres et des ministres du gouvernement des quittances des cni de, selon eux, les ressortissant de leurs régions et militants. Or il aurait été plus raisonnable, responsable, honnête et bienveillant que le gouvernement  rende ces cni gratuites pour l’ensemble de la population, à l’image de la  précédente opération sous Laurent Gbagbo  qui était gratuite, prise en charge par l’État de Côte d’Ivoire.

Les populations des régions en dehors de celles des membres du gouvernement ont donc été simplement  privées de la « générosité » de ces derniers. Cette entreprise mesquine motivée par des velléités de fraudes électorales a accentué les clivages dans le pays et les ressentiments contre un gouvernement dont les actes tiennent ainsi du communautarisme, de la manipulation, de l’exclusion et de la tricherie. Autant de caractères qui le rendent impopulaires et justifient certainement pour lui le recours à la tyrannie.

La dérive tyrannique 

Les relents d’autocrate du chef de l’État préparent à des tensions avant l’élection présidentielle.Il en a fait la preuve à plusieurs reprises. Avec d’abord une justice aux ordres. Celle-ci a condamné opportunément des cadres de ses anciens alliés du pdci, dont Mangoua Jacques, Akossi Benjo. Sans oublier Soro Guillaume,  son ancien premier ministre et ancien président de l’assemblée nationale qui a subi le courroux de la justice après avoir refusé de prendre part au rassemblement politique du chef de l’État, mais parce qu’il nourrissait surtout des ambitions présidentielles. Lui est aujourd’hui en exil, quand les députés de son bord et même des membres de sa famille croupissent en  prison en dehors de toutes procédures légales devant la justice. Même l’injonction de la cour africaine des droits de l’Homme et des peuples de suspendre les procédures contre  Soro guillaume et de libérer ses proches n’ont pu faire fléchir le régime Ouattara.  Ce dernier, comme pour confirmer son despotisme, a simplement utilisé cette décision comme prétexte pour retirer la Côte d’Ivoire de cette institution judiciaire panafricaine.

La tyrannie du chef de l’État est ensuite visible par son adoption par ordonnance du code électorale, alors que celui-ci devrait être voté à l’assemblée nationale après concertation de toutes les parties en présence avant sa promulgation. Mais cet autoritarisme ne surprend pas puisque le Chef de l’État en avait déjà annoncé les couleurs en nommant de façon unilatérale  le président de la commission électorale indépendante (CEI). De plus, une grande majorité des sections locales de cette institution est simplement déséquilibrée en faveur du régime, comme  l’a également encore confirmé la cour africaine des  droits de l’Homme et des peuples qui a appelé à reformer cette institution pour plus d’équité. En réponse, le régime ruse en y opérant une recomposition et en créant un siège pour l’opposition, maintenant du coup le statut quo à la CEI et dans ses représentations régionales.  

La crise préélectorale se précise : accaparement,  nécrocratie, exclusion

La crise préélectorale se concrétise de plus en plus. Cela d’abord avec le discours du chef de l’État à la nation à l’occasion des 60 ans d’indépendance de la Côte d’Ivoire, le 6 aout 2020 qui était plus une adresse à ses partisans qu’à l’ensemble des habitants de la Côte d’Ivoire. Il y annonce en effet, avec force, conviction et mépris pour la loi et la cohésion sociale sa candidature pour un troisième mandat que ne lui permet pas la constitution. La preuve, ses partisans même et les experts du droit qui avaient dans le temps garanti, pour motiver le vote de cette constitution, qu’il ne pourrait pas se présenter pour un nouveau mandat se dédisent honteusement ou restent lâchement muets.

Le mépris est d’autant plus assumé et autant révélateur de la tyrannie que M. Ouattra prend pour prétexte à cette candidature le fait que son dauphin désigné, dont il n’ignorait rien de la lourde pathologie au cœur dont souffrait ce dernier et qui aurait pu l’emporter à tout moment, soit mort. Il remplace donc son défunt dauphin à la candidature, en raison dit-il, d’un cas de force majeur.

Voilà bien une nécrocratie qui ne dit pas son nom et qui rappelle aux Ivoiriens son bras de fer avec Henri Konan Bédié, successeur constitutionnel du président Houphouët-Boigny, au lendemain de la mort de ce dernier, en vue de s’approprier le pouvoir exécutif. Elle rappelle même sa candidature à la présidentielle de 2010 à titre exceptionnelle pris par décret  par le Président Laurent Gbagbo pour mettre un terme à 8 ans de rébellion armée et de déstabilisation du pays.

L’exclusion de poids lourds de l’opposition à la présidentielle accentue ensuite la dictature du chef de l’État, et partant l’évidence de la crise préélectorale. Il s’agit de celle de Laurent Gbagbo et de Soro Guillaume. Les deux opposants pour avoir officiellement été condamnés par contumace par la justice ivoirienne. Mais le refus du gouvernement de délivrer un simple passeport à Laurent Gbagbo pour lui permettre de rentrer au pays comme il le désire en dit long sur  la stratégie du régime de M. Ouattara : choisir ses concurrents à la présidentielle à laquelle il n’as pas le droit de se présenter.

Mais l’alliance entre les deux poids lourds de la politique en Côte d’Ivoire, ses opposants les plus crédibles, que sont le PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire) et le FPI (Front populaire ivoirien), tendance Laurent Gbagbo, ne donne pas cher de la peau du régime à la suite d’une élection claire et transparente.

L’enjeu de la crise préélectorale

La stratégie politique du régime Ouattara serait donc, en dépit le tollé que provoque sa fameuse candidature,  qu’il n’y ait pas une élection présidentielle en Côte d’Ivoire en cette année 2020 ; ou au moins que celle-ci soit bâclée. Ainsi celui qui est déjà au pouvoir, lui, y demeure, ou est réélue dans des conditions exécrables, mais est réélu tout de même ;  d’où la crise préélectorale. 

La tactique politique de  la crise préélectorale peut-elle assurer, malgré tout, le maintien au pouvoir du régime Ouattara ? Dans tous les cas, les manifestations de protestation dans tout le pays, contre sa candidature à un 3ème mandat, mais surtout l’union des Ivoiriens de tous bords politiques à Bonoua, Divo et Gagnoa par exemple, contre les milices du régimes (les microbes) venues perturber les marches  contre cet énième cas de forfaiture électorale en Afrique sont des signes qui en disent long sur les jours qu’il reste au régime.


Or donc le transfèrement du président Gbagbo Laurent et Blé Goudé charles à la Haye était en réalité une déportation

Le dicton qui dit que la  vérité finit toujours par rattraper le mensonge se vérifie aujourd’hui en Côte d’Ivoire. A l’image des anciens résistants africains à la colonisation, Samory Touré, Behanzin, Sidi Mohammed Ben Youssef, etc., qui ont été neutralisés par les colons, puis déportés loin de leur terre natale où ils ont fini leurs jours, deux opposants au régime Ouattara, le président Gbagbo Laurent  et son ministre de la jeunesse Blé Goudé Charles, semblent subir le même sort sur le sol Européen. Tout porte à croire que leur transfèrement à la Haye était en réalité une déportation.

CC public Domain pictures

Un bref Rappel historique

Il n’est un secret pour personne, ces deux personnalités de la Côte d’Ivoire ont été transférées en 2011,  à la Haye, à la CPI (cour pénale internationale), par le régime du président Ouattara, qui plus est dans l’avion de ce dernier, pour répondre des accusations contre elles de crimes contre l’humanité à la suite de la crise post-électorale de 2010-2011 qui a fait officiellement plus de 3000 morts. Mais 9 ans après,  ils sont innocentés en phase préliminaire du procès. Ce qui signifie que leur jugement n’aurait jamais dû commencer.

Laurent Gbagbo. CC wikimedia.org

Gbagbo Laurent et Blé Goudé sont pourtant, étrangement, privés de liberté, dans l’éventualité d’un procès en appel. Ils sont donc mis en liberté sur surveillance, avec de plus de nombreuses restrictions. Mais ils semblent surtout victimes de l’acharnement de la justice internationale, notamment de Mme la procureure de la CPI, qui est déboutée dans une dernière audience lors de laquelle plusieurs restrictions qui concernent Gbagbo et Blé Goudé sont levées. En somme ils obtiennent l’autorisation de pouvoir voyager, à condition de résider dans un pays parti de la CPI. Leur  patrie, la Côte d’Ivoire en fait partie. Les deux anciens pensionnaires de la prison de la CPI, à la Haye, manifestent naturellement un ardent désir de rentrer chez eux, le temps de régler certaines formalités administratives, notamment l’obtention de passeports. Et pourtant…

Blé Goudé Charles en incarcération. Cc flickr.

Quand la déportation se dessine

Gbagbo  Laurent et Blé Goudé sont cependant privés de papiers par les autorités ivoiriennes de sorte que, comme des déportés, ils doivent faire face à l’impossibilité de rentrer chez eux.

Le régime ivoirien, pour se dédouaner de toutes mauvaises intentions, prétend par exemple officiellement que la demande de passeport de Gbagbo Laurent est en  cours de traitement.

En Côte d’Ivoire même l’établissement d’un passeport se fait en tout au plus 72 heures pour de simples citoyens. Pas besoin de deviner que pour un ex chef d’État, celui-ci prend moins de temps, qui plus est lorsque son statut d’ancien chef d’institution de son pays lui donne droit à un passeport diplomatique, comme au temps où Alassane Ouattara en avait quand où il était auréolé du statut d’ancien premier ministre de l’État de  Côte d’Ivoire.

Pour enfoncer le clou et confirmer leur statut de déportés, en plus d’être sans papier ils sont privés définitivement du droit de vote par leur radiation de la liste électorale. Quoi de plus normal puisqu’ils ont été condamnés intentionnellement par contumace pour Blé Goudé pour les faits dont il a pourtant été innocenté à la CPI ; pour Gbagbo Laurent pour, officiellement, le braquage de la BCEAO.

Quand l’union européenne acte la déportation de Gbagbo Laurent et Blé Goudé Charles sur son territoire

Il est en effet étrange que pour des sans-papiers Gbagbo Laurent et Blé Goudé ne soient pas simplement rapatriés chez eux par les autorités de Bruxelles, comme tout sans papier se trouvant sur le territoire Schengen.

Le prestige de ces deux personnalités peut en être la raison. Dans ce cas, pourquoi Bruxelles et les organisations internationales des droits de l’homme  n’interviennent-elle  pas auprès des autorités ivoiriennes en vue de l’établissement de papiers pour  ces deux figures de la politique en Côte d’Ivoire pour qu’elles rentrent enfin chez elles comme elles le souhaitent ardemment afin d’y contribuer à la réconciliation nationale ?

En cette période préélectorale où le mercure monte en Côte d’Ivoire et les tensions ethniques et politiques se font vives, l’Union Européenne se fait simplement la complice d’une déportation sur son sol de deux personnalités ivoiriennes dont la popularité, selon les propres dires de Mme la procureure de la CPI qui a utilisé cet argument comme prétexte de maintien de Gbagbo Laurent et Blé Goudé en captivité malgré leur acquittement, ne fait l’ombre d’aucun doute. 

L’indifférence de l’UE à la présence de ces deux « sans papier » de renom sur son sol,  confirme leur déportation sur son territoire. Elle conforte dans leur suspicion les personnes qui pensent que l’Occident est y pour quelque chose parce qu’elle aurait pour poulain Alassane Ouattara dont les dérives tyranniques sont pourtant de plus en plus visibles 2 mois et demi avant une élection présidentielle pour laquelle il prétend après deux mandat  pouvoir se présenter un pour premier mandat. Cette sorte de mépris de l’UE pour Gbagbo Laurent et Blé Goudé Charles  n’honore surtout pas les valeurs de défense des droits de l’homme dont elle se fait le chantre, notamment dans un pays comme la Côte d’Ivoire vulnérable aux conflits de toutes sortes, en cette obscure période préélectorale.

L’Union Européenne a par conséquent une part de responsabilité si  la situation y dégénère davantage, elle qui non seulement semble détenir sur son sol les deux opposants au régime Ouattara, mais refuse aussi de mettre les autorités ivoiriennes en face de leur responsabilité.