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Messe pour la paix à la Cathédrale Sainte Thérèse de l’enfant Jésus de Bouaké

Comme traditionnellement en fin d’année, en prévision à l’année qui vient, a été célébrée ce vendredi 28 décembre, à la Cathédrale Sainte Thérèse de l’enfant Jésus de Bouaké, la messe pour la paix, présidée par le représentant du Pape François dans la région de Bouaké, l’Archevêque métropolitain Monseigneur Paul Siméon Awana, qui avait invité convoqué pour l’occasion les autorités administratives, militaires et politiques de la région ainsi que les populations. 

Avant la messe proprement dit,

l’Archevêque de Bouaké a pris soin pendant un peu plus d’une heure de rapporter et d’expliquer le message du Pape François pour la paix dans le monde. Intitulé : La bonne politique est au service de la paix, ce message rappelle  avant tout ce que doit être la mission des hommes et femmes qui se sont engagés à la gestion de la chose publique. Comme les disciples de Jésus, dans l’évangile de Luc, qui ont un devoir d’apporter la paix partout ils sont envoyé en mission (Luc 10, 5) le politique doit également  être une personne de bonne volonté éprise de paix.

En tant que tel il doit s’évertuer à mettre en œuvre la bonne politique, la politique utile, qui a justement pour fondement la paix. Le message précise que Cette bonne politique ne peut être profitable que dans un environnement pacifique, bien qu’elle soit comme une fleur fragile qui cherche à s’épanouir au milieu des pierres et de la violence, selon une citation du poète   Charles  Péguy.

Le message est plus précis quand il détaille ce que doit être la bonne politique. Elle doit en effet servir, protéger, mettre l’homme au centre de ses préoccupations. Ce sur plan, selon le message du pape expliqué par Monseigneur Awana, la bonne politique rejoint la doctrine social de l’ Église catholique. Faire de la bonne politique, c’est donc exercer un ministère de la charité. Mais, il ne s’agit pas de détourner des fonds pour ensuite se donner bonne conscience et blanchir cet argent en se laissant dans une opération de dons tout azimut et jouer ainsi au généreux.

L’archevêque précise, à partir de cet exemple, que tout individu qui se lance en  politique doit avant tout être sérieux ou  du moins il revient aux populations de donner le pouvoir aux personnes véritablement charitables, généreuse, remplies de vertus. Sur ce l’hymne à la charité dans la Bible (1Corinthien 13, 1-13) est une référence pour  reconnaître le bon politique.

Le message du pape demeure avant tout réaliste selon Monseigneur Awana, car les politiques sont des hommes et des femmes comme tout le monde, c’est-à-dire des personnes qui ont aussi des faiblesses.

À ce sujet,  le message prend soin d’identifier les vices de la politique auxquels pourrait être confronté le politicien. Ce sont la corruption, l’indifférence aux droits de l’homme, le fait de s’accrocher au pouvoir, de contraindre ses adversaires politiques à l’exile, l’exploitation illimité des ressources naturelles, le racisme, la xénophobie.  Cette adresse n’ignore pas non plus la politique vertueuse, la personne humaine doit en effet en être au centre, tout comme elle doit œuvrer pour qu’il n’y ait pas  de laissés pour compte dans les prises de décision. L’avis de chacun compte, et  dans le respect de l’opinion de l’autre. Chacun a un rôle à jouer pour la paix, notamment les militaires (présents dans l’église) dont l’Archevêque a pris l’exemple, s’interrogeant sur  le rôle de ceux-ci. Alors que l’on s’attend à ce qu’ils assurent la défense du territoire contre des attaques extérieures, ils se trouvent que ce sont plutôt eux qui troublent souvent les nuits des populations, particulièrement celles de Bouaké.  

Et quelque soit les mésententes entre les acteurs politiques, Monseigneur Awana, a lancé un retentissant : « Non à la guerre ! ». Toujours dialoguer dans le respect de l’autre, a-t-il insisté. À ce propos le message du pape prend l’exemple du texte de la création. Là où en effet le corps faiblit, l’esprit doit prendre le relais et surmonter les dissensions car c’est par lui que les clivages peuvent être dépassés, à travers notamment encore une fois le dialogue.

L’archevêque a terminé par l’explication du texte : Les béatitudes du politique, présent également dans le message du pape, mais du Cardinal François-Xavier Nguyen.

Il a conclu son exposé, qui avait véritablement une allure d’exhortation de toute la communauté de Bouaké à la paix en 2019 et au delà, en révélant qu’il rédigeait une note destinée à tous les chefs de partis politiques en Côte d’Ivoire. Il les y exhorterait à être et à faire de grands militants de la paix plutôt que à être ou à faire de grands militants de leurs partis politiques, car l’intérêt général  devrait toujours prévaloir sur les intérêts particuliers.

Après l’exposé, il a invité les incrédules, s’il y en avait,  à prendre contact avec son service de communication qui mettrait à leur disposition une copie du message du Pape  François signé sa main.

Il a ensuite présidé la messe comme convenu, entouré de l’ensemble du clergé, des religieux et religieuses de la ville de Bouaké.

 

  • Les béatitudes du politique (La charité du politique)

Heureux le politicien qui a  une haute idée et une profonde conscience de son rôle.

Heureux dont la personne reflète la crédibilité.

Heureux le politicien qui travaille pour le bien commun et non pour son propre intérêt.

Heureux le politicien qui reste fidèlement cohérent.

Heureux le politicien qui réalise l’unité.

Heureux le politicien qui s’engage dans la réalisation d’un changement radical.

Heureux le politicien qui sait écouter.

Heureux le politicien qui n’a pas peur.

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Auteur·e

revedehaut

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