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La politique africaine pour les nuls 3, le "mes chers compatriotes"

Les articles La politique africaine pour les nuls 1 et ne sauraient à eux seuls suffire à décrypter justement la politique en Afrique  tellement celle-ci est un univers abyssal de sournoiserie et de mesquinerie. L’expression, « mes chers compatriotes », chère aux politiques, ne dit pas le contraire, selon l’analyse de Vieux-Père, blanchisseur de son État, à son jeune auditoire.

CC, needpix.com

 « Mes chers compatriotes » ou « ces cons qui pensent être chers à la patrie« 

Les individus  à qui s’adresse l’expression, « mes chers compatriotes », par laquelle débute le discours de tout politique qui se dit digne de cette appellation sont à juste titre amenés à croire qu’ils ont de l’importance pour la personne qui l’emploie…. non, disons plutôt le politique, le politique qui l’emploie.

Petite parenthèse : Vous vous imaginez des gens sans problème comme vous et moi dire « mes chers compatriotes » pour nous adresser les uns aux autres ?… 

Donc les destinataires de cette expression pensent avoir de l’importance pour le politique qui l’émet, politique qui lui-même incarne une institution, mais généralement des institutions, trop de viandes ne gâtant pas la sauce. Mais que ceux-là se détrompent parce qu’après disséquassions de la locution « mes chers compatriotes » et sa mise en rapport avec la réalité sociale, en lieu et place de « mes chers compatriotes », il faut plutôt entendre : « Ces cons qui pensent être chers à la patrie ».

Vous êtes  donc non seulement traités d’imbéciles, mais pis, on vous nie le fait que la patrie tient à vous.  Vous vous dites certainement que vous perdez ainsi votre valeur, qu’on vous mésestime. Et cela vous offusque. Mais calmez-vous, parce que dans l’esprit d’un politicien, de valeur, vous n’en avez jamais eu. On ne peut lui en vouloir de penser ainsi, il n’y est pour rien si vous n’avez pas plus de valeurs que le caca d’une mouche. Pourquoi ? Parce que la patrie, celle pour qui vous devez compter n’existe pas.

Ça a l’air d’une exclusivité, mais ce n’en est pas. Regardez la patrie, elle doit être un prolongement du père de famille, le vrai, ou pour ne faire fâcher personne, des deux parents, les vrais. C’est pour ne pas exciter la colère des courts d’esprit…, courts d’esprit, sinon ils ne réduiraient pas leur existence à la domination des autres…

C’est donc pour ne pas exciter la colère des courts d’esprit qui sont chefs suprêmes des armées, des damnés et de tout ce que vous savez, sinon, en réalité, la patrie doit être le visage national de la mère de famille. S’il n’y a personne qui se préoccupe de savoir si tu as au moins un repas par jour, si tu as des problèmes de santé, si tu es épanoui,  si tu vas à l’école, si tu es formé correctement, comment mettre convenablement tes talents en valeur, etc. …

S’il n’y a donc personne que cela intéresse, alors la patrie n’existe pas. Et dans la réalité, existe-t-elle la patrie ? Ou plutôt, existe-t-elle pour tout le monde ? C’est par conséquent tout à fait normal que les gens pour qui la patrie n’existe pas et qui croient bêtement qu’elle existe soient considérés comme des cons par ceux pour qui elle existe, les politiques.

La patrie, un mythe

La preuve que la patrie est un mythe : demande-toi : si tu avais à choisir entre la nationalité d’un pays développé et la tienne, que ferais-tu ?

Et si tu n’es pas encore convaincu que la patrie n’existe pas, pose-toi ces questions : Où le politique, celui qui se vante aimer la patrie, a-t-il fait ses études ? Bon, on ne peut en vouloir aux politiciens de l’époque où le pays n’était que naissant, et qui malheureusement ou heureusement sont encore au pouvoir à ce jour, d’avoir fait leurs études en Occident. Mais leurs enfants et petits-enfants, eux, où les envoient-ils étudier actuellement où le pays n’aurait pourtant rien à envier à la Suisse ? Où le politicien va-t-il se faire soigner quand il est malade, maintenant où l’on prétend que le pays compte de très grands hôpitaux ? Où va-t-il en vacance sur cette terre où il ferait pourtant bon vivre ? Où se trouvent les banques dans lesquelles il dissimile, pardon, où il garde  son argent à l’ère de la souveraineté nationale  ?

Comme vous et moi le voyons si bien, si la patrie existait, le politicien n’aurait pas à se tourner vers la patrie des autres pour se soigner, s’instruire, se former, pour les études de sa progéniture, pour sécuriser son argent. Oui, si la patrie existait, le politique n’aurait pas à réaliser tout cela dans la patrie des autres, ceux pour qui le terme patrie même ne fait pas partie du vocabulaire quotidien, pas parce que la patrie là-bas n’a pas non plus d’existence réelle, mais parce que ce qui existe, ce qui est effectif, ce qui est réel n’a pas besoin d’être clamé car il se vit déjà.

La patrie, business pour politiciens véreux

Ainsi d’où vient-t-il que le politique puisse employer l’expression « mes chers compatriotes » ? Ce n’est que pour vous flatter, mais sans ces cons que vous êtes et qui pensent être chers à la patrie qui n’existe pas, aucun politique n’existe. Avez-vous déjà vu un pays habité de dizaines d’habitants, ou occupé que par  un clan ? Il peut-être assiégé par ce groupe d’individus de même acabit, mais pas habité que par eux.

« Donnez une légitimité et une existence à cette terre délimitée par le Blanc en la remplissant ou en y étant fécond et nous, nous nous chargerons de nous accaparer tout ce qui doit renforcer  et pérenniser  son existence et sa légitimité, c’est-à-dire ses ressources et ses richesses », se disent intérieurement les politiciens.

Ainsi donc, dans le « mes chers compatriotes », il faut comprendre ceci de la part du politique : « La patrie n’existe que parce qu’il faut bien que moi, je m’enrichisse, ou que je fasse mon commerce ».

Et sans vous, cette patrie, qui est en réalité son entreprise, son business, comme moi j’ai ma blanchisserie,  n’existe pas, d’où le « Mes chers compatriotes ».

Conclusion : Le « mes chers compatriotes » est une injure. Il n’est pas loin de : espèce d’imbéciles, pauvres idiots, bande de tarés, pauvres cons,  sinon, il est pareil à toutes ces injures. Quant est-il de cette autre expression : « unité nationale » ?

Affaire à suivre

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Auteur·e

revedehaut

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