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Covid-19 : attention à une gestion de crise « France-au revoir » en Afrique

La mode en général en Afrique, à l’image de ce qui se passe en Europe, est actuellement au déconfinement et à l’allègement des mesures contre le coronavirus. Il y a près de deux mois, c’était le confinement qui était à la page dans nos pays, comme encore en Europe. À croire que les gouvernements africains, jaloux de leur souveraineté quand il s’agit d’errements politiques, sont pourtant incapables de penser une riposte au Coronavirus en conformité avec les réalités africaines. 

Pandémie du Coronavirus en Afrique. CC wikimedia.org

Un suivisme africain contradictoire et dangereux de l’Europe

L’Europe avait confiné, avec le boom de contaminations chez elle, avant l’Afrique, où les cas n’étaient pas élevés. Elle a suivi, là où il fallait simplement contrôler et mettre en quarantaine les arrivants d’Europe et d’Asie. Mais le copinage est vite passé par là, en Côte d’Ivoire en l’occurrence avec le confinement manqué à L’INJS. En conséquence, au tout début de la crise sanitaire du mois de mars, on est passé de 25 à 73 cas en 3 jours.

L’Europe déconfine actuellement avec la stabilisation et la baisse des contaminations chez elle.  L’Afrique déconfine aussi alors que la propagation du virus n’est pas encore maîtrisée et qu’elle ne dispose pas des moyens technologiques, médicaux et de dépistage comme les anciennes métropoles pour soutenir sa politique de déconfinement. D’ailleurs le pic de contamination n’a pas encore été atteint sous les tropiques, selon le docteur Denis Mukwegue, contrairement à l’Europe où cela semble effectif. Il n’est pas surprenant que les cas de contamination explosent sur le continent, notamment au Ghana qui, à la suite de son déconfinement, est pourtant à plus de 5 000 cas Covid.

La France ouvre à nouveau ses écoles, avec toutefois des restrictions, les parents ont le choix d’y envoyer ou non leurs enfants. L’Afrique ouvre aussi à nouveau ses établissements scolaires. On imagine bien la non préparation et les improvisations que suscite ce suivisme, et partant le danger qu’il représente pour l’ensemble de la société.

Au moment  où les autorités françaises tergiversaient au sujet du port du masque à causes d’un management gouvernemental défaillant, et parce qu’elles n’avaient pas les moyens de s’en fournir, on ne parlait pas de cache-nez dans les pays africains. Pendant ce temps, les cas de contamination y augmentaient. Dès que la France a rendu obligatoire le port du masque, les gouverments africains l’ont imitée. Très bien pour ceux à qui cela pourrait faire plaisir, mais l’anticipation est encore mieux, surtout que pour ce qui est du port systématique du masque, l’exemple chinois était là pour mettre la puce à l’oreille des dirigeants africains et des conseils de gestion de la crise liée au Covid-19 qu’ils ont mis sur pied. 

La France permet le déplacement des personnes dans un rayon de 100 km de leur domicile. L’on n’est donc pas surpris de la lévée actuelle de l’isolement de grands centres urbains en Afrique. Bientôt, ce pourrait être le tour d’Abidjan, qui concentre 98 % des cas de Covid-19 en Côte d’Ivoire, selon le gouvernement ivoirien. Il ne  faudrait pas non plus s’étonner d’une explosion des cas de Covid-19.

La Solution contre le coronavirus en Afrique

La solution Contre le Coronavirus qui s’offre le plus aux autorités africaines en fonction de leurs modestes moyens, en plus d’un stricte respect des mesures-barrières, serait simplement l’anticipation.  Plus clairement, il faut cibler les zones résidentielles, ainsi que les milieux sociaux et professionnels les plus touchés afin d’y réaliser des tests massifs de dépistage pour contenir le virus. La Corée su Sud, modèle de lutte contre le coronavirus, mais où naissent de nouveaux foyers de contaminations, le fait déjà. A moins que les gouvernements du continent noir ne joueraient sournoisement, à l’image de l’Europe, la carte d’une immunité générale de la population, comme l’aurait pressenti l’Organisation Mondiale de la Santé. Dans ce cas, l’Afrique pourraient donner raison à l’OMS et ses prédictions dramatiques sur le continent en terme de décès liés au Covid-19. Elle prévoit près de deux cent mille morts , sur une longue période qui plus est.

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Auteur·e

revedehaut

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