N'Guessan Jean Christ Koffi

Côte d’Ivoire : Abidjan, légendes urbaines et/ou réalité: des enfants et des jeune filles victimes de crimes rituels

 

Une foule autour de la voiture d'un présumé meurtrier de jeunes filles. "crédit photo : Christ Koffi
Une foule autour de la voiture d’un présumé meurtrier de jeunes filles. « crédit photo : Christ Koffi »

Depuis plusieurs semaines maintenant, les Abidjanais vivent dans la psychose. Et, il y a de quoi, des enfants et des jeunes filles sont portés disparus. D’autres sont tués, et des parties de leur corps emportées. Bien que certains auteurs de ces crimes soient simplement mis à mort par la population quand elle les prend en flagrant délit ou rrêtés par les forces de l’ordre, ce phénomène que l’on attribue aux fameux « brouteurs » abidjanais perdure.

Abidjan. Commune de Yopougon, place Ficgayo, à l’aube du 3 novembre 20014, une fillette  de dix ans prénommée Inès, sort verser les ordures dans le coffre à ordure déposé sur cet espace. Soudain, les Abidjan matinaux passant sur la voix principale qui côtoie l’espace Ficgayo situé en contrebas, voient un jeune homme dont la main, tenant un objet, exerce d’étranges mouvements de bas en haut. En observant plus attentivement, ils se rendent compte que celui-ci a en main une machette. Et c’est sur une fillette qu’il exerce de tels mouvements. Ils entendent de plus la petite implorer son agresseur : « Pardon, tonton », supplie l’enfant. Mais, indifférent à ses supplication, le jeune homme poursuit sa basse besogne, aidé par un complice.

Alerté par les pleurs et les cris de l’enfant, et voyant ce qui se passe, les passants accourent. Voyant les gens arriver, le complice de l’agresseur de la petite s’en fuit. Le premier à arriver sur le lieu de l’agression est un chauffeur de taxi communal. Il percute l’agresseur avec son véhicule. Ce dernier tombe, mais se relève et tente d’agresser le chauffeur de taxi qui le percute une seconde fois. Une fois par terre, l’agresseur de la petite est achevé avec des cailloux par les autres personnes qui avaient accouru. Les sapeurs pompiers sont appelés aussitôt. Mais, malheureusement, l’enfant qui avait été sérieusement taillader, et dont les membres supérieurs et inférieurs avaient été sectionnés et qui avait de plus perdu beaucoup de sang, rendra l’âme dans l’ambulance qui la conduisait à l’hôpital.

Cette enfant a perdu la vie dans des conditions atroces. D’autres enfants portés disparus auraient subi le même sort : cette petite de trois ans qui aurait été livré pour 500000 FCFA par un jeune, gérant de cabine cellulaire. Celui-ci aurait expliqué son geste ignoble par le fait qu’il avait besoin d’augmenter ses affaires. La petite aurait été retrouvée morte, ses entrailles emportées ; le corps de ce petit garçon qui aurait été retrouvé, mais dont il manquait la tête.

Ces drames ne toucheraient pas que les enfants. Dans la nuit du 20 au 21 novembre dernier, trois jeunes filles, pendant une soirée arrosée au maquis, dans la commune de Yopougon, auraient accepté l’invitation d’un homme à faire un tour dans sa voiture. Ils partent donc ensemble.  Mais quelques temps après l’une des filles serait  revenue au maquis, toute affolée. Elle y aurait été rejointe par l’homme comme si de rien n’était. Celui-ci aurait certianement voulu mettre la main sur la fille pour l’empêcher de dévoiler certaines choses. Entre-temps, elle aurait pris soin d’informer le gérant du maquis et ceux qui étaient là cette nuit là de ce qui s’était passé. Une fois au maquis, l’homme est pris à parti, jusqu’à l’aube, par les gens qui y sont et les jeunes gens qui habitent les environs. Tout ce monde veut savoir ce qu’il a fait des deux autres filles, surtout que le sang que certains auraient vu dans le coffre de sa voiture en dit long du sort qu’il leur aurait réservé.

le véhicule d'un présumé meurtrier de jeunes filles. "crédit photo : Christ Koffi"
le véhicule d’un présumé meurtrier de jeunes filles. « crédit photo : Christ Koffi »

N’eut été la présence de la gendarmerie venue en renfort à la police, cet homme aurait été lynché par la foule. Les gendarmes qui l’exfiltrèrent ont même été lapidé par la foule en colère. Ce n’est qu’environs une heure après, où le esprits se calmèrent un peu, que la police nationale et les policiers de l’opération des nations unis en Côte d’Ivoire vinrent faire le constat. Les corps des deux autres jeunes filles auraient été retrouvés plus tard. Elle auraient été égorgées, leur partie génitale emportée.

Un fait tout aussi frappant que ces crimes atroces d’enfants et de jeunes filles est qu’ils sont réalisés par des jeunes gens. Ils ont dans la vingtaine, souvent moins. Le jeune âge de ces bourreaux n’est pas surprenant car il s’agirait de certains de ces escrocs du net qu’on appelle communement à Abidjan : les « brouteurs ».

Traqués par la police économique et leurs techniques étant connues de tous, pour escroquer de nouvelles personnes, ces jeunes gens auraient décidé d’ajouter à leur maîtrise de l’outil informatique le mystique, en l’occurence le sacrifie humain. Ce phénomène appelé « Zanmou », réalisé avec la complicité de marabouts et de fétichistes, permettrait aux « brouteurs » d’envouter les personnes qu’ils escroquent sur la toile. Ce qui leur garantirait dit-on de grandes sommes d’argent de la part de leurs victimes, toujours sur la toile.

Cet argent serait blanchi, soit en servant à monter des affaires, notamment l’ouverture de grands maquis, soit à faire simplement la vie. Il n’est donc pas surprenant qu’en cette période de fête de fin d’années, ces crimes rituels, simples légendes urbaines et/ou réalités soient aussi fréquents.

Mais si ces crimes étaient rituels et de plus réels, il ne pouvait en être autrement car le « broutage » n’a non seulement pas été endigué, mais personne ne s’est jamais posé de questions sur l’origine de l’argent qui sert à ouvrir certains grands maquis ou à acheter des voitures pour fanfaronner dans Abidjan.

L’impuissance des autorités ivoiriennes face au « broutage » et ses conséquenses (crimes rituels, blanchiment d’argent, fanfaronnade, etc.) vient certainement du nouveau et malheureux et tournant qu’a pris la société ivoirienne : plus que jamais gagnée par la pauvreté, elle bafoue consciemment les valeurs morales ; elle n’est préoccupée que par le gain, rien que le gain et la satisfaction de plaisirs en tout genre. Et cette mentalité va de tous ceux qui sont munis de la moindre autorité (parents, aînés, autorités politiques, administratives, etc.) jusqu’à ceux qui devaient faire de ces autorités là leurs modèles, ou recevoir de celles-ci une éducation…

Que pouvons-nous dire d’autre, sinon souhaiter que l’âme de ses personnes mortes à cause du gain repose en paix ; mais aussi implorer Dieu de veiller sur nos enfants, nos soeurs, et notre pays en cette dangereuse période de fête et après celle-ci.


Côte d’Ivoire : Bouaké, prévient-on vraiment Ebola ?

 

crédit photo Christ Koffi
Fut d’eau javellisée posé au beau milieu du parking de l’université Alassane Ouattara (ex université de Bouaké) crédit photo Christ Koffi

           Depuis plusieurs mois maintenant, Ebola fait rage dans la sous-région ouest-africaine au point d’avoisiner les 7000  morts. Mais, ayant très tôt pris le taureau par les cornes, les autorités ivoiriennes ont, grâce à plusieurs mesures,  pu éviter l’entrée du virus Ebola en Côte d’Ivoire.

Dernièrement, la Côte d’Ivoire est passée à la vitesse supérieure en déconseillant les serrages des mains, les accolades, etc., mais encore plus en conseillant de se laver fréquemment les mains. C‘est ainsi que lors de la messe, par exemple, l’on ne sert plus les mains pour se souhaiter la paix dans les églises catholiques de Côte d’Ivoire, les élèves comptent parmi leur liste de fournitures scolaires, eau de javel, savon en poudre et gèle hydro alcoolique.

A l’université Alassane Ouattara (ex université de Bouaké), on prévient aussi Ebola. Ainsi un grand fut blanc  (photo ci-dessus) sur lequel est inscrit :  » lavage de mains ici ; eau + javel » attend étudiants, enseignants, employés de l’université et visiteurs. Mais c’est vraiment dommage car c’est à peine si l’on prête attention à ce fut d’eau javellisée.

Autant qu’un malade d’Ebola qui inspire méfiance et crainte, ce fut blanc, tout droit sorti d’un film de science fiction, semble être mis en quarantaine sous le chaud soleil, au beau milieu du parking de l’université Alassane Ouattara (ex université de Bouaké).  Ainsi y-a-t-il prévention contre Ebola puisque ce fut d’eau javellisé ne sert véritablement pas ? Ou bien préfère-t-on plutôt guérir que prévénir ? J’espère que non.

Félicitation  à ces rares personnes qui se lavent les mains à cette eau javellisé, faisant ainsi comprendre qu’on n’a pas besoin de côtoyer des malades d’Ebola pour savoir qu’il faut prévenir cette terrible maladie. Il serait trop tard.


Côte d’Ivoire : Abidjan, Stop à la léthargie, Yopougon se réveille

 

COOKIE2

Les habitants de la commune de Yopougon, à Abidjan, se disent certainement que leurs autorités se réveille d’un autre pied depuis un certains temps.

Quel riverain de Yopougon, celui en tout cas , par exemple, habite le quartier de Niangon, et qui n’est pas atteint d’une quelconque cécité, n’a pas remarqué ces routes barrées, ces déviations, ces monticules de sable de construction, de granite, de vieux goudrons fraîchement grattés, ces engins lourds, ces barils de goudron, ces casques orange et vert-fluo s’affairant sous le chaud soleil, à la lumière même des lampadaires : la voirie de la commune de Yopougon est en train d’être refaite pour le bonheur de son presque 2 millions d’habitants. C’était une promesse de ses autorités municipales. Et, elles la tiennent … après avoir repeinte sa mairie annexe aux couleurs de leur parti politique.

Yopougon se réveille donc. Mais l’habitant de cette commune sait que dans 11 mois, c’est les élections présidentielles en Côte d’Ivoire. Faut-il donc que les élections soient en vue pour que monsieur et madame tout le monde puisse voir son quotidien s’améliorer ? Simple calcul politique ou démonstration d’une incompétence notoire ?


Côte d’Ivoire : Abidjan, entre poussière, boue et odeurs pestilentielles

 

Côte d'Ivoire : Abidjan, entre poussière, boue et odeurs pestilentielles "crédit photo : Christ Koffi"
Côte d’Ivoire : Abidjan, entre poussière, boue et odeurs pestilentielles « crédit photo : Christ Koffi »

On peut les compter sur les doigts d’une main, les Abidjanais qui se réjouissent d’un climat ou d’un autre, ou qui sont simplement fous de leur ville.

Quand le temps est clément à Abidjan, l’humeur de l’Abidjanais n’en est pas autant car il doit faire face à la poussière. Aussi incroyablement que cela puisse paraître, c’est sur le tronçon urbain des plus 5000 kilomètres de voies bitumées que compte la Côte d’Ivoire que s’élève cette poussière.

Après la pluie, « Dieu merci », devait-on s’attendre de la part de l’Abidjanais qui, en même temps, aurait retrouvé sa bonne humeur. Au contraire, c’est des « M… » qu’il lance à chaque bond car il doit affronter une autre réalité: la boue. Et, sur ce même bitume. Mais où est donc passé notre bitume ? Ou, à quand un nouveau bitume ? Puisque, le bitume n’est éternel, j’imagine.

Que ce soit avec la poussière, ou avec la boue, l’Abidjanais doit faire face à un autre drame. il est, en permanence, et de tout côté, assailli par les odeurs : odeur de tas d’ordures, odeur d’eaux sales et d’immondice s’écoulant sur le bitume, devant des habitations, et dans l’indifférence totale. L’habitude est vraimnt une seconde nature. Et l’Abidjanais, lui, se trouve dans un insidieux étau.

« Qui va nous sauver, ici, à Abidjan ? Qui va nous sauver, ici, à Abidjan », chantait déjà le groupe Zouglou Poussin choc en 1996. Et, moi, je vous renvoie la question : « Qui va nous sauver, ici, à Abidjan ? »

 


Côte d’Ivoire: Abidjan plus que jamais perle des lagunes

Avec la saison des pluies, Abidjan, la belle, la coquette, etc. mérite plus que jamais son petit nom de « perle des lagunes »

Il doit certainement se réjouir dans sa tombe, le père fondateur, car Abidjan est aujourd’hui plus que jamais ce qu’il avait fait d’elle au lendemain de l’indépendance de la Côte d’Ivoire : la perle des lagunes. son seul désarroi doit surement être que ce ne soit pas ses successeurs, disciples, héritiers, fils et assimilés qui s’en chargent, mais la nature. Ou au contraire, doit-il se réjouir que ce soit ceux-ci qui s’en chargent ? Nous le laissons à votre appréciation. Mais dans tous les cas, les personnes qui circulent dans Abidjan auront remarqué qu’après la moindre pluie (or Dieu seul sait à quel point Abidjan est arrosée, surtout cette année), il se forme ici et là sur la chaussée plusieurs démembrements de la lagune Ebrié.

 

 

crédit photo : Christ Koffi
Camion sur une voie d’Abidjan Crédit photo : Christ Koffi

 

Il ne manque plus que les poissons. Ah, nous oublions, il y a les ordures que l’eau a l’amitié de charrier pour nous en débarrasser. Merci madame Pluie.

Il ne manque plus que les bateaux. Ah, mais comment pouvons-nous oublier encore ? Il y a les automobiles. Abidjan est vraiment une ville futuriste et en plein émergeance.

Mais, excepté ceux qui n’ont pas le choix, les automobilistes les plus intrépides d’Abidjan (conducteurs de taxis communs (woro-woro) et de minibus (Gbaka)) ne s’aventureraient pas dans ces pièges à quatre roues, tant la nature a fait du très bon travail à la place des successeurs, disciples, héritiers, fils et assimilés. Mais, heureusement que ceux-là peuvent encore se rendre utiles en créant à coups de stylos magiques, et pour service rendu à la « partie », des districts, des communes, des régions, des ministères.

Et cela, ne fait qu’accroitre à la notoriété des « Abidjan » , perle des lagunes… pour le malheur des Ivoiriens.

 


Côte d’Ivoire, Abidjan, octobre, mois du rosaire ou de lutte contre les idéologie Ebola

 

Chrétiens catholiques faisant le rosaire "crédit photo : Christ Koffi
Chrétiens catholiques faisant le rosaire « crédit photo : Christ Koffi

Comme  pour tous les chrétiens catholiques, le mois d’otobre est également le mois du rosaire pour ceux de la Côte d’Ivoire, et ceux d’Abidjan en particulier. Mais avec le virus Ebola, ce mois prend un autre sens dans une Côte d’Ivoire où la suspiscion et la misère ont la peau dure.

la RNC (radio National catholique a saisi l’opportunité de ce mois pour entrprendre une campagne d’évangilisation sur le thème :  » Venez à moi vous qui peinez sous le poids du fardeau ».

le constat lors de la première journée d’évangélisation qui a eu lieu le 4 octobre à la cathédrale Saint André de Yopougon est que hommes, femmes, jeunes, et même enfants peinent sous le fardeau.

Loin de nier l’implication de forces extérieures dans le malheur des uns et des autres, le célébrant du jour a conseillé toute personne voulant de se libérer de sa souffrance quotidienne de réaliser une introspection. Ainsi, plutôt que de chercher midi à 14 heures, l’on gagnerait à positiver et vivre sereinement chaque jour.

Le plus marquant lors de cette journée a été l’échange de regards pleins de chaleur entre membres de l’assitance, en lieu et place du traditionel serrage des mains. Prescription contre Ebola Oblige. Cet échange de regards, comme pour faire comprendre que cette maladie ne doit pas être un prétexte pour élever des barrières entre individus, entre pays, entre nations etc.

Le principal défi de cette campagne d’évangélisation reste à présent à dépasser le cadre de l’église pour communiquer cette foi en la vie à l’ensemble de la population ivoirienne divisée par la politique et ployant sous le fardeau du quotidien.