Dans ces précédents articles – le chapelet du Crucifié : une source de grâces 1 et 2, et Mois de juin en Côte d’Ivoire : mois des percées – je parlais déjà de ce chapelet qui fait des merveilles dans la vie des personnes qui le méditent en Côte d’Ivoire, et depuis, à travers le monde entier. Comme le Rosaire à une époque de l’histoire de l’humanité, le chapelet du crucifié, pourrait également être la prière de ce siècle-ci, gagné qu’est ce dernier par le progrès de la civilisation de la terreur et de la mort. Découvrons donc ensemble davantage cette prière qui non seulement affranchit de tout esclavage tant temporel que spirituel, mais imprime en la personne qui le méditent une confiance en l’avenir et partant un amour sincère pour son prochain. Des témoignages de personnes qui l’ont médité viendront confirmer nos propos.
Présentation du Chapelet du crucifié
Le Chapelet du Crucifié est une prière de délivrance contre les démons de la maladie, de la pénurie, de l’infécondité, de la pauvreté, des divisions, de la peur, du célibat, des blocages, de l’envoutement, etc. Les démons ne sont pas toujours à la base de ces situations (l’homme pouvant être la cause de ses propres malheurs), mais lorsqu’ils en sont la cause, ils ne résistent pas à la méditation de la prière du chapelet du Crucifié, comme il en a été le cas dans la vie de personnes qui ont fait cette prière et dont vous aurez des témoignages dans la suite de ce billet. Ce chapelet est essentiellement la récitation de « Notre Père » : cent (100) au total.
« Le Chapelet du Crucifié n’est donc pas une prière magique ; il n’est pas un fétiche ou un talisman à porter au cou, au bras, au rein ou à accrocher dans la voiture, au chevet du lit ou à avoir sur soi comme protection. » (*L’Auréole, Bulletin de Prière, d’Enseignement et d’Évangélisation n° 0003-2016, p.12)
Encore une fois le chapelet du crucifié est une prière, une prière privée exactement qui doit être dite de préférence en famille ou dans un cadre restreint. Le caractère privé de cette prière vient de l’enseignement de Jésus lui-même. En Matthieu 6, verset 5 à 7, il y conseille d’éviter de prier dans les places publiques pour se faire remarquer et susciter l’admiration des gens de peur d’avoir déjà ainsi reçu sa récompense.
« Toi, au contraire, précise-t-il, quand tu veux prier, entre dans ta chambre et ferme la porte afin de prier ton Père qui est là dans le secret ; et ton Père qui voit dans le secret te le rendra ».
Le caractère privé de cette prière vient aussi du fait que chacun a son besoin particulier.
L’efficacité de cette prière viendra d’abord de la focalisation ou la concentration sur un et un seul besoin à la fois (Ph 3, v14), ensuite la foi en l’efficacité des meurtrissures de Jésus-Christ ( Mt 17, 20 ; Is 53, 5), puis la persévérance car l’exaucement est la victoire de la persévérance (Acte 1, 14 ; He 6, 15) et enfin l’insistance ou l’importunité, c’est-à-dire priez au-delà de ce qui est prescrit (Lc 18, 1-8 ; Jc 5 17-18) (L’Auréole n° 3 2016, p.13).
Le chapelet du crucifié n’ayant rien d’occulte, toute personne qui médite cette prière doit donc se mettre dans les dispositions lorsqu’elle la fait, c’est-à-dire éviter toute occasion de pécher ou de commettre des actes qui vont à l’encontre des commandements de Dieu ou tout simplement qui vont à l’encontre du bonheur de notre prochain et profondément du nôtre. Cette disposition nous met en état de grâce et rend Dieu favorable à notre prière. Ce proverbe ivoirien :
« On ne reste pas dans magnans pour enlever magnans » qui signifie « on ne cherche pas à se délivrer en s’enchainant » ou « on ne se purifie pas en continuant à se souiller. »
résume tout ce processus lors de cette prière basée sur le « Notre Père ».
Le « Notre Père »
Dans le « Notre Père », il y a Sept (7) demandes. Elles sont toutes importantes les unes les autres, mais celle qui retiendra notre attention lors de la méditation du chapelet de Crucifié est celle qui se trouve au cœur du « Notre Père », c’est-à-dire la quatrième demande : « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ».
Symboliquement et naturellement le pain représente la nourriture terrestre sans laquelle personne ne peut vivre. Mais, spirituellement « le pain », c’est notre besoin personnel, ce besoin dont dépend naturellement notre bonheur ou notre paix. C’est la nourriture terrestre nécessaire à notre subsistance. C’est ainsi qu’en fonction de nos besoin ou en fonction de ce dont nous avons faim ou dont nous manquons pour notre bonheur, il y a par exemple le « pain-travail » pour les personnes qui sont en quête ou ont faim d’un emploi, le « pain-mariage » pour celles qui sont à la recherche d’une âme sœur, le « pain-enfantement » pour les personnes qui veulent connaître la joie de l’enfantement, le « pain-prospérité » pour celles qui sont confronté à des difficultés financières, le « pain spirituel » pour celles encore qui recherchent une vie spirituelle, etc. Et, Jésus-Christ qui se donne à nous à travers l’eucharistie, est ce pain vivant descendu du ciel pour nous combler de bonheur par la satisfaction de nos besoins particulier ou de nos intentions de prière.
Intention de prière
Lorsque nous disons le « Notre Père », il s’agit de vivre pleinement cette demande : « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour », de nous fondre dans celle-ci en la remplaçant par notre intention personnelle à laquelle nous ajoutons « Par les meurtrissures de Jésus-Christ », c’est-à-dire les saintes plaies de Jésus-Christ parce que c’est par les meurtrissures de Jésus-Christ, selon Isaïe 53 verset 5, que « nous sommes guéris ».
« Il faut comprendre « guéris » comme délivrés, libérés, sauvés, emmenés à prospérer, être bénis, être enrichis, connaître la joie de l’enfantement, de la paix dans le foyer, dans la famille, le succès, la justice, la fidélité, avoir la paix du cœur, la santé, etc. » (Valentin Memel Ly Le chapelet du Crucifié p.29-30)
En somme, dans « guéris », on inclut l’acquisition de tout ce qui peut nous apporter le bonheur mais, il faut le souligner, qui entre également et surtout dans la vision de Dieu. Ainsi, la motivation de la prière doit être bonne, conforme à la volonté de Dieu. En d’autres termes, le bien recherché ne doit pas être égoïste, il doit bénir ou profiter à plusieurs personnes. Ce serait donc une perte de temps de prier, avec le chapelet du Crucifié, par exemple pour qu’un amant divorce de son épouse pour nous épouser, ou pour qu’un chef hiérarchique soit licencié pour que l’on occupe son poste parce qu’on veut une promotion, ou qu’on recherche une situation sociale plus confortable pour se venger de brimades qu’on aurait subi de quelque personne. La prière du chapelet du Crucifié n’est pas du maraboutage. C’est une prière centrée sur le Christ au travers de ses meurtrissures.
« Par les meurtrissures de Jésus Christ »
« Par les meurtrissures de Jésus-Christ » est le cœur de la prière du Chapelet du Crucifié parce que par ses saintes plaies, Jésus a déjà payé le prix de notre libération il y a deux mille ans. A nous donc de saisir par notre intention de prière les grâces que Jésus nous a obtenues et qui nous reviennent de droit parce que nous sommes non seulement enfant de Dieu par notre baptême, mais nous devons aussi témoigner de la gloire de Dieu.
La puissance des meurtrissures de Jésus Christ vient de ce qu’elles symbolisent l’amour de Jésus pour l’humanité, son humilité, son obéissance ainsi que sa confiance et sa foi en son Père, Dieu qui, selon la Bible, l’a ressuscité d’entre les morts :
« Mais Dieu l’a délivré des douleurs de la mort et l’a ressuscité : le royaume des morts ne pouvait pas le garder. » (Acte 2, 24).
Plus clairement, à propos de la puissance des meurtrissures de Jésus Christ, imaginons un instant que nous avons un enfant qui nous est obéissant. Et, il se trouve qu’un ami de cet enfant vient nous demander quelque chose de sensé, de raisonnable, et dont nous disposons, au nom de cet enfant là. Notre réaction sera évidemment de donner à l’ami de notre enfant obéissant ce qu’il nous demande, sinon non seulement le respect de notre enfant pour nous aurait été vain, mais nous nous discréditons vis-à-vis de notre propre enfant et de son ami qui est insidieusement aussi notre enfant. Et bien, cette image symbolise en quelque sorte la puissance des Meurtrissures de Jésus Christ par lesquelles l’on peut tout obtenir de sensé, de raisonnable de la part de Dieu qui a sa réputation de « Père bon » à préserver. Nos besoins sont formulés sous la forme d’intentions de prière.
Les Intentions de prière
Notre intention de prière ou notre demande à Dieu doit se référer à une situation dans la Bible (la parole de Dieu), une situation qui paraissait compliquée dont Dieu a forcément apporté une solution. On procède de la sorte parce qu’il faut prier Dieu avec sa propre parole car Dieu est Dieu, il ne se dédit jamais. Ce qu’il a fait hier, il le fait aujourd’hui et le fera toujours, selon la Bible, pour sa Gloire et celle de son fils, Jésus-Christ, à qui revient les mérites de notre exaucement. En effet, le projet salvifique de Dieu pour l’humanité n’a pas été vain, et Jésus n’a pas subi les pires humiliations, lors de sa passion, pour rien. D’où la satisfaction de notre demande ou intention de prière.
Celle-ci doit donc se formuler sur ce modèle, par exemple pour les personnes en quête d’enfants : « Seigneur, toi qui a permis à Élisabeth d’enfanter, accorde-moi la grâce de l’enfantement, par les meurtrissures de Jésus-Christ ». Sur ce modèle, nous pouvons mettre dans notre prière, et avec foi, toutes les situations que nous vivons et qui sont un obstacle à notre épanouissement, à notre bonheur. Jésus n’a pas fermé la prière du « Notre Père » qu’il a, rappelons-le encore une fois, lui-même enseignée à ses disciples en Luc 11.
D’autres exemples d’intentions : « Seigneur, toi qui guérissait les malades partout où tu passais, guéri-moi de telle maladie, ou guéris telle personne de telle maladie (on peut prier pour quelqu’un), par les meurtrissures de Jésus-Christ ». Ou encore « Seigneur, toi qui au début nous créa homme et femme (Gen 1, 27), fais-moi connaître la grâce du mariage, par les meurtrissures de Jésus-Christ », ou encore : « Seigneur, toi qui a dit que l’Homme se nourrira à la sueur de son front (Gén 3, 19), fais-moi connaître la grâce d’un travail, par les meurtrissures de Jésus-Christ » ; ou encore « Seigneur, toi qui es un Dieu de justice et de bonté, que mes ennemis soient contraints de me restituer tout ce qu’ils m’ont volé, par les meurtrissures de Jésus-Christ » (2Rois 8, 6).
Ainsi, si on doit dire le « Notre Père » avec notre intention, ce sera par exemple :
Notre Père, qui es aux cieux,
que ton Nom soit sanctifié,
que ton Règne vienne,
que ta volonté soit faite,
sur la terre comme au ciel.
Seigneur, toi qui es un Dieu de justice et de bonté, que mes ennemis soient contraints de me restituer tout ce qu’ils m’ont volé, par les meurtrissures de Jésus-Christ.
pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons
aussi à ceux qui nous ont offensés,
et ne nous soumets pas à la tentation,
mais délivre-nous du mal.
Car c’est à toi qu’appartiennent
Le règne, la puissance et la gloire
Pour les siècles des siècles. Amen.
Notre intention de prière formulée et insérée dans le « Notre Père » à la place indiquée, il ne reste qu’à méditer tout le chapelet.
A suivre au prochain article
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