N'Guessan Jean Christ Koffi

Quand les neuf défunts soldats français de Bouaké parlent au président de la République française

Monsieur le président de la République française,  notre ancien compatriote, quelle joie, quelle honneur, quelle fierté ressentons-nous en ce moment ici dans l’au-delà d’avoir été honorés par vous à travers cette cérémonie de commémoration qui nous a été destinée, sur le lieu de notre décès, à l’ancien site du lycée Descartes de Bouaké, ce 22 décembre 2019 ! L’initiative est digne d’une nation reconnaissante, civilisée avec de braves autorités, qui n’oublie pas ses fils et filles, même morts, auparavant honorés, enterrés et dont leurs familles et leur nation ont déjà fait leur deuil ! Oui quelle fierté pour nous ici dans l’au-delà de voir une stèle dévoilée et fleurie pour notre souvenir et de nous savoir ainsi aimés des nôtres, même si les conditions réelles de notre disparition demeurent encore suspicieusement obscures, même 15 ans après !

Dans le même temps, quelle tristesse ! Et même quelle honte pour nous de ne pas pouvoir partager cet honneur que vous nous faites avec tous les autres défunts des crises que la Côte d’Ivoire  a vécues ! Nous pensons  en particulier à tous ces autres morts de la ville de Bouaké, brutalement arrachés à l’affection de leur proche et dont la mémoire n’a jamais été honorée. Silence coupable ? Nous ne saurions le dire même en étant là-haut.

Dans tous les cas, nous les voyons ici, ces défunts qui ne le sont pas officiellement, mais qui ont bien été rappelés à Dieu : les dizaines de défunts gendarmes de la compagnie de Bouaké et leurs garçons adolescents, ainsi que leurs proches de sexe masculin, massacrés en octobre 2002 dans des cellules du 3e bataillon de Bouaké et enterrés dans des charniers, les danseuses d’Adjanou (danse traditionnelle) de Sakassou, dans la région de Bouaké, exécutées par les anciens rebelles, tous ces Bouakéens du quartier N’gattakro, non loin de la résidence du chef de l’État, qui sont morts des suites d’affrontements intercommunautaires en octobre 2002.

Nous voyons aussi ici d’autres défunts ivoiriens dans une grande tristesse, ils ne demandent rien d’autres qu’à être simplement honorés : ces morts de Monokozohi ; ces morts de la répression qui a suivi notre décès et les mécontentements après la destruction des aéronefs ivoiriens, sur les deux premiers ponts d’Abidjan, dans  la zone sud de cette ville et devant l’Hôtel Ivoire ? C’était de tous jeunes gens comme nous. Et plus tard en 2010, ces morts de la crise postélectorale de 2010-2011, dans Abidjan ; les morts de Duékué en mars 2011, etc.

Ce sont toujours toutes des âmes errantes au-dessus de la Côte d’Ivoire. Nous n’en sommes pas moins, nous dont notre mémoire semble instrumentalisée à des fins économiques et politiques et ouvrira de grandes blessures chez des Ivoiriens. Méfiez-vous des manipulations, de quelle nature et quelle origine qu’elles soient… Ne sous-estimez pas les gens.

Vous êtes une autorité, nous sommes honorés de la considération que vous nous accordez, mais croyez-nous, il n’y a pas un meilleur mort qu’un autre. Toute mort est mort. La preuve, aucun des défunts des crises en Côte d’ivoire n’est sur terre. Nous sommes tous des disparus pour vous les vivants. 

Vous avez dévoilé et fleuri la stèle que vous nous avez dédiée. Nous ne vous demandons pas d’en faire de même pour tous ces défunts ivoiriens de l’insurrection armée ; il en va de leur dignité puisque vous n’en êtes pas l’autorité. Mais vous avez été sur leur territoire et vous semblez entretenir de bonnes relations avec leurs gouvernants actuels qui ont la chance de contrôler tout le territoire.

Convaincus de votre amour pour nous et de votre maturité malgré votre jeune âge, nous plaidons auprès de vous, d’user de votre influence pour convaincre leurs compatriotes avec qui vous avez dévoilé et fleuri notre stèle et qui n’auraient pas votre clairvoyance… convainquez ces derniers de leur accorder, à tous ces défunts ivoiriens les mêmes honneurs que vous nous manifestez en leur chaleureuse compagnie. C’est à votre avantage. Ce courage, croyez-nous,  vous évitera bien d’embarras et de honte dans l’avenir, particulièrement en 2020 lors de l’élection présidentielle dans leur pays.

Demandez-leur de se faire violence, de souffrir que ce ne soit pas une sélection ou un étiquetage macabre des morts : soit de tel camp ou de tel autre camp. Que ce soit une commémoration nationale de tous les morts des différentes crises en Côte d’Ivoire, sans couleur politique, ethnique, régionale, et même de nationalité, etc. Juste une cérémonie destinée à rappeler le souvenir des morts sur leur territoire pendants ces moments difficiles. Et vous verrez que l’esprit de mort qui rode sur le territoire ivoirien depuis des décennies disparaîtra.

Ce ne sont pas vos oignons, certes, mais ce sont vos amis qui gouvernent ce pays. C’est en tout cas ce que nous avons semblé voir durant votre visite officielle. Vous y avez d’ailleurs reçu des présents, sans compter que vous avez aussi été fait chef traditionnel, donc garant de paix ; qui plus est lorsque votre nom de chef : Ndjekouale, ou le faiseur de paix, l’ouvrier de paix, traduit fidèlement la nouvelle identité que les chefs traditionnels ivoiriens vous ont donnée.

À Kolea Ange Armel, dit Mel, et tous les défunts connus et anonymes de la crise socio-militaro-politique en Côte d’Ivoire.


15 novembre en Côte d’Ivoire : journée nationale de la paix ou journée nationale de l’hypocrisie ? (suite)

L’absence de guerre ne signifie pas présence de paix

Ceux des Ivoiriens, étrangement proches du régime,  qui ont vu leur situation, comme par enchantement, évoluer extraordinairement à l’accession justement d’Alassane Ouattara au pouvoir ne le reconnaîtront certainement pas, mais trop de frustrations et d’injustices existent encore en  Côte d’Ivoire pour prétendre que les Ivoiriens sont véritablement en paix.

Dans un premier temps,  des personnes qui ont perdu leurs biens dans les anciennes zones assiégées, ou même qui sont par exemple impuissantes devant le délabrement de leur maison là-bas, faute de moyens pour pouvoir les réhabiliter ne peuvent prétendre être en paix, habitées par l’incertitude, rongées par l’amertume  laissées pour compte qu’ils  ont.

Ensuite les dividendes de la remarquable croissance économique dont se vante le pouvoir ne profitent pas à l’ensemble des Ivoiriens alors que l’inflation, elle, est bien réelle autant que le chômage et la paupérisation grandissante d’une  population dont près de la moitié vit en dessous du seuil de pauvreté dans un pays gangréné  par la corruption et réduit au silence par l’autoritarisme du pouvoir. Il va sans dire qu’un quotidien aussi éprouvant  est non seulement source de tourments personnels, mais n’est pas une garantie de paix, qui plus est quand c’est seulement le clan présidentiel qui profite des bénéfices de la croissance. Ces nouveaux riches donnent ainsi l’impression que le pays, bien commun, est leur business personnel, mais encore plus grave ils font bien voir qu’ils construisent leur bonheur sur la misère et les malheurs des populations.

Les dernières élections municipales et régionales émaillées de fraudes, de troubles et pire de morts d’hommes sont enfin une confirmation de l’incertitude que couve sournoisement la Côte d’Ivoire. Elles incitent à tirer sur la sonnette d’alarme avant qu’il ne soit trop tard. Pour avoir malheureusement subi des pertes en vie humaines pour de simples élections locales qui n’ont d’ailleurs pas mobilisé l’électorat, on imagine bien ce qui pourrait se passer  lors de l’élection présidentielle de 2020 qui s’annonce très disputée comme celle de 2010 : le pire encore une fois.

En voyant toutes ces négligences et ces injustices persistantes que personnes n’ignorent, y compris les autorités, qui ont le pouvoir de les corriger mais demeurent dans une indifférence consternante et angoissante, il est tout à fait raisonnable de dire  que la journée nationale de la paix en Côte d’Ivoire y est plus une journée nationale  de l’hypocrisie. Visiblement, en Côte d’Ivoire, la paix n’est pas un comportement, mais plutôt de vains mots.


15 novembre en Côte d’Ivoire : journée nationale de la paix ou journée nationale de l’hypocrisie ? (1)

Avant tout propos, je m’incline en mémoire de toutes les personnes  qui ont perdu la vie lors des différentes crises qu’a connues notre pays.

Le 15 novembre dernier, était célébrée la paix en Côte d’Ivoire, comme à cette date depuis 1996. Les beaux discours prononcés ce jour, lors de manifestations pompeuses présidées par des autorités en grand apparat et fanfaronnant, qu’applaudissait une assistance sur son 31, cachent pourtant mal la laideur d’une Côte d’Ivoire, si prompte à faire la fine bouche lors de célébrations, en particulier pendant celle dédiée à la paix, mais dont le cœur demeure ténébreux.  

« Léopard est joli, mais son cœur est mauvais »

Rappelle historique de la date du 15 novembre

Le 15 novembre a été décrété journée nationale  de la paix en Côte d’Ivoire en 1996 par Henri Konan Bédié, alors président de la République. Ce décret  a été pris un an après les troubles lors de l’élection présidentielle de 1995 qui, à  l’époque déjà, avait causé des morts d’hommes. Il avait été motivé par la volonté de rappeler le besoin d’œuvrer pour la paix dont le premier président de République, Houphouët-Boigny, s’était fait le chantre. Ce dernier avait d’ailleurs cette phrase pour illustrer le fait que la paix engage tout l’être :

« La paix n’est pas un vain mot, c’est un comportement ».

Ce 15 novembre dernier était donc la 22ème journée nationale de la paix. Et quand l’on sait les crises que la Côte d’Ivoire a traversées durant tout ce temps, on ne peut que constater  que cette  journée avait été plus une journée de l’hypocrisie que de la paix, et malheureusement, elle l’est encore aujourd’hui.

Bien que la mort fasse partie de l’existence des hommes, lorsqu’elle frappe, ce n’est pas un événement banal, le temps semble s’être arrêté. Dans plusieurs communautés à travers le monde et particulièrement dans celles d’Afrique, singulièrement en Côte d’Ivoire, en cas de deuil, un nombre de rites ont lieu, des attitudes sont adoptées, avant que la vie puisse reprendre son cours normal.

  • Une période de deuil

Il s’agit effectivement dans un premier temps de vivre une période de deuil. Pendant celle-ci on adopte une attitude qui nous fait rappeler qu’on est dans  un moment particulier, un moment douloureux.  Ce temps est marqué entre autres par une grande retenue dans le comportement à travers  une restriction au niveau de la  nourriture, une abstinence sexuelle et un changement de l’habitude vestimentaire, non seulement réduite juste à l’essentiel, mais dominée par les couleurs noir et sombre pour dévoiler l’état de tristesse intérieure que cette disparition nous fait endurer.  On adopte en somme une attitude d’affliction.

  • La levée de deuil

Après ce temps de douleur, il y a dans un second temps la levée de deuil. Pendant cette cérémonie,  la communauté se retrouve. On  se débarrasse des habits de deuil, pour des vêtements aux couleurs plus gaies, rassurés qu’après avoir été honorée, l’âme du défunt repose en paix. Les visages auparavant fermés deviennent moins tristes et s’ouvrent petit à petit à la gaieté. Mais que constate-t-on en Côte d’Ivoire ?

  • Ignorance, Hypocrisie, mépris

Après tant de morts depuis l’an 2000, et même avant, qui ont atteint un pique sans précédent en 2010   avec plus de 3000 morts

officiellement, aucune période de deuil à l’échelle nationale n’a  été   observée à  la mémoire de tous ces disparus, comme s’il n’y avait jamais eu de tels morts en Côte d’Ivoire, ou comme si ces pauvres défunts n’avaient jamais été des êtres humains, ou même comme si leur disparition était normale. Il va sans dire que la levée de deuil n’a jamais été à l’ordre du jour. Est-ce par ignorance, par hypocrisie… ou par mépris ?

On ne saurait le dire.  On  sait pourtant que chacun à son niveau, en particulier nos autorités qui ont le devoir de garantir la quiétude sociale, se soumettent à ces obligations et rites lorsqu’elles perdent un proche.

Alors il serait louable de les réaliser pour de simples personnes avec qui nous étions liés par la terre ivoirienne, mieux avec qui nous partagions la condition humaine. On gagnerait à le faire pour que les âmes de ces personnes violemment arrachées à la vie et inhumées pour certains dans des conditions déplorables quand leur cadavre n’a pas été dévoré en pleine forêt par les rapaces, reposent définitivement en paix, leur mémoire ayant été reconnue et honorée par ceux qu’elles ont précédés dans l’au-delà.

Il nous serait avantageux d’effectuer ces cérémonies  car elles nous feront prendre conscience des méfaits de toutes les entraves à la paix, et partant de l’impériosité d’une véritable culture de la paix.

Il ne sert à rien d’ignorer ces  simples cérémonies ô combien essentielles pour le repos de l’âme de nos défunts au profit malheureusement d ’opération d’indemnisation  des victimes de guerre et des ayants droit des défunts.

Ces démarches  responsables sont à féliciter. Mais il n’y a pas que les indemnisations, surtout que celles-ci  sont source de polémiques qui soulèvent cette problématique : dans un pays qui, pendant près de 20 ans a subi la crise du Nord au sud, de l’est à l’ouest  sans oublier le centre,   où chacun à son niveau  a d’une façon ou d’une autre enduré ces moments tragiques, y-a-t-il des gens qui sont moins victimes d’autres ? C’est une autre  question qui nécessite un article complet …

Seulement le constat est que nos défunts sont ignorés quand des personnes injustement écartés  des indemnisations ne sont pas plus considérés. Finalement  défunts et vivants ont de quoi ne pas être en paix, même si les seconds peuvent bien se convaincre du contraire car le pays n’est pas en guerre.  Mais absence de guerre ne signifie  pas présence de paix.

à suivre


Le Think Tank Label causes Afrique organisent des discussions sur les nouvelles lois ivoiriennes relatives au mariage, à la filiation, à la minorité et à la succession

Le samedi 2 novembre dernier, à l’hôtel la Rose blanche d’Angré, dans la commune de Cocody, le Think Tank Label Causes Afrique (LCA) a organisé une table ronde sur le thème : les nouvelles lois ivoiriennes sur le mariage, la filiation, la minorité et  la succession. Avancée ou recul pour les droits de la femme et de l’enfant ? Il a à cet effet invité trois panélistes qui étaient emmené à se prononcer sur la question. Des représentants des ministères de l’éducation nationale, de la Solidarité, de la famille, de la femme et de l’enfant, ainsi que du sénat ivoirien étaient présents à ce débat.

Des participants aux discussions organisées par le think tank Label Causes Afrique.
Des participants aux discussions organisées par le think tank Label Causes Afrique. Crédit photo LCA

D’entrée de jeu, et après son mot de bienvenue, l’initiatrice du ThinkTank et également présidente de  LCA, Mme Djénéba Bénédicte Kouassi Dosso, a planté  le décor en rappelant les conditions dans lesquelles ces nouvelles lois ont été votées et les stratégies de communication employées par le gouvernement.  Entre autres, leur adoption par seulement 24 députés sur les 42 membres de la Commission des Affaires Générales et Institutionnelles (CAGI) de l’Assemblée Nationale et ce en l’absence de plus de la moitié des membres (partisan de l’opposition).

l- L’analyse des intervenants principaux

Le premier panéliste, Mr Koffi N’guessan, blogueur, a invité à ne pas aborder la question de ces innovations sur le plan d’avancées ou de recul pour la femme ou l’enfant. Le faire, c’est en effet selon lui non seulement tomber dans le piège de l’exclusion (de l’homme notamment), mais c’est aussi limiter les perspectives que peuvent offrir de réelles reformes.

Mais il  faut plutôt, toujours  selon le panéliste, en considérant l’intérêt supérieur de la société ivoirienne, se poser la question de savoir si les changements au niveau de ces lois sont une avancée ou un recul pour celle-ci.

Sur ce point de vue, la reforme sur la filiation est une évolution, car elle formalise automatiquement le droit à l’enfant adultérin d’avoir une identité, conformément  aux Conventions sur l’apatridie de 1954 et 1961 auxquelles a adhéré par la Côte d’Ivoire en 2013. L’avis de l’épouse légitime n’est plus nécessaire à cette reconnaissance, cependant celle-ci doit être notifiée par un commissaire de Justice, sans quoi cette reconnaissance est nulle.

Toutefois, selon Mr Koffi N’guessan, le processus de reconnaissance de l’enfant adultérin de l’époux est en contradiction avec l’esprit de l’égalité homme-femme dans le mariage.  Le fait que l’épouse légitime est simplement informée d’un enfant adultérin par le commissaire de justice, sans qu’elle ait son avis à donner, c’est proclamer la suprématie de l’homme sur la femme dans l’union matrimoniale et pérenniser l’inégalité.

Il aurait fallu, pour Mr Koffi N’guessan, prévoir des mesures d’accompagnement, sur la base d’une large concertation et des études sur la question. Mais, non seulement il n’y a pas eu de consultation, aucune étude n’est non plus venue  motiver davantage la reforme sur la filiation six ans après la ratification de la convention qui la justifie, selon le gouvernement.

L’intervention de l’huissier dans le processus de reconnaissance de l’enfant né hors mariage sur demande unilatérale de l’époux pérennise, toujours selon le panéliste, non seulement le pouvoir de l’homme sur la femme, mais cela légalise sournoisement l’adultère qui, faut-il le rappeler, reste un motif de divorce. La nouvelle législation accorde aussi, une caution inavouée à la polygamie, qui elle, demeure illégale vis-à-vis de la loi. Au total, c’est le fondement de la famille, première cellule sociale, que les limites de cette reforme viennent menacer.

L’injustice est encore visible, selon l’intervenant, lorsque pour reconnaitre l’enfant de son épouse dont il doute de la paternité, l’époux peut recourir à des tests ADN qui prouvent qu’il en est le père alors que parallèlement il est simplement notifié à la femme de l’existence d’un enfant adultérin de l’homme.

Selon le panéliste, la justice aurait commandé que des tests ADN soit valables dans les deux cas, en référence à l’esprit d’égalité homme-femme dans le mariage. Même si cette infidélité est une raison pour l’épouse de demander le divorce, celle-ci devrait, selon Mr Koffi, pouvoir avant tout, remettre en question la paternité de son époux au sujet d’un enfant née en dehors du cadre familial légal. Cette position se justifie en outre, selon lui, par le fait que les innovations     elles-mêmes bannissent la notion de « puissance paternelle » dans le mariage au profit du concept  « d’autorité parentale » qui instaure l’égalité entre le mari et la femme dans la gestion morale et matérielle de la famille.

La deuxième panéliste, Maître Audrey Elloh, avocate au Barreau d’Abidjan, a noté de réelles évolutions au niveau de la nouvelle loi relatives aux  successions sur  la préservation des droits des femmes. Auparavant  exclue de la succession, l’épouse a en effet désormais, selon la reforme, droit au quart de celle-ci, si elle est toujours légalement marié au défunt au décès de celui-ci. Le reste étant réparti entre les enfants du défunt.

La panéliste a toutefois relevé des limites, notamment le cas des concubines, ces femmes qui vivent avec des hommes sans être encore mariées avant la mort de ces derniers. La loi sur la succession ne les prend pas en compte au décès de leur compagnon alors que beaucoup d’unions sont scellées aux travers uniquement de cérémonies traditionnelles et religieuses.

Le troisième panéliste, M. Yao Brou, étudiant en Licence 3 Droit Public, a fourni quelques éléments de comparaison de certaines de ces dispositions avec des législations étrangères, notamment avec le droit français dont s’inspire le droit ivoirien. Il a cet effet relevé la possibilité que les droits de ces deux pays offrent à l’époux de ne pas reconnaître l’enfant de son épouse s’il est en mesure de prouver son incapacité physique à en être le père pendant un temps déterminé.

À la différence cependant du droit français, le droit ivoirien offre désormais la possibilité à l’homme de pas reconnaître un enfant de son épouse s’il peut prouver à partir de test ADN ne pas en être le père. Le panéliste a aussi rappelé dans le même temps que la reconnaissance automatique d’un enfant adultérin par l’homme donne l’impression d’une légalisation pernicieuse de l’adultère.

2- Des évolutions notables

D’autres évolutions positives ont été rappelées dans les discussions, notamment la protection des mineur(e)s, la reforme sur le mariage indique que « l’homme et la femme avant dix-huit ans révolus ne peuvent contracter un mariage ». Il en est de même de l’harmonisation de l’âge de la majorité civile et matrimoniale, tous fixés désormais à dix-huit ans.

Il y a également l’imposition de la publication des bans par voie d’affichage un mois avant la célébration du mariage, au siège de la circonscription de l’état civil du lieu de célébration du mariage et de celui de la résidence de chacun des futurs époux. Cette action aura l’avantage d’éviter des mariages litigieux.

3-Les discussions ont abouti à des propositions

– Notamment au sujet de l’héritage du défunt. Les participants à la discussion proposent la possibilité de le partager entre sa veuve et sa famille biologique au cas où il n’aurait pas de descendants.

– Il faut également, selon les participants, tout en corrigeant les limites de la reforme sur la filiation, notamment la possibilité d’un test ADN pour l’enfant adultérin du père, penser aussi à la prise en charge psychologique de l’enfant né hors mariage.

– En considérant que l’homme et la femme sont des partenaires dans le mariage, qu’ils ont tous les deux contribué à la constitution du patrimoine familial, le partage de l’héritage avec des enfants illégitimes s’avèrent difficile à accepter, selon les participants. Une législation plus claire à ce niveau évitera des conflits dans l’avenir.

– La nécessité de la mise à jour effective et de l’informatisation réelle de l’état civile viendra palier, pour les personnes présentes à ces discussions, aux limites d’une simple publication de bans.

L’initiatrice des discussions a promis de déposer les conclusions de la Table ronde auprès des Institutions pertinentes dont le Sénat ivoirien, (dont deux représentants ont pris part à la table ronde) qui au moment de l’adoption de ces nouvelles lois, n’existait pas.


Le Prix Nobel de la gouvernance 2019

Médaillon CC Pixabay

Les Prix Nobel, cette année encore, ont tous été décernés, sauf une fois encore celui de la gouvernance. Comme en 2015, en 2017 (1 et 2) c’est encore le gouvernement du chef de l’état, adepte des politiques cosmétiques, et Président de la répu-brique (Il réussit la performance de ne se rassasier que de briques *:)) Marrant , sonnantes et trébuchantes qui peuvent se décliner en Euros, en dollars, en CFA, etc.)  qui l’a remporté. Un village-gouvernement 5.0, avec des postes aussi extraordinaires que bons pour faire recette dans un cirque *:)) Marrant.  Comme toujours, souffrez qu’on ne cite personne parce qu’apparemment encore une fois, ce ne sont pas tous les Nobel qui suscitent des félicitations *:)) Marrant. Nous ne vous donnons donc que les portefeuilles des plus illustres ministres de ce gouvernement et ce par quoi ses détenteurs se sont distingués. Cependant, vous aimez jouer ? Amusez-vous donc à mettre des noms, mais encore une fois c’est à vos risques et périls*:)) Marrant.

Le ministre de la ville *:)) Marrant , bon… du village, du campement, de la cabane, de la brousse, de l’arbre, de la feuille, finalement de rien du tout. Grand glandeur, il arrive à faire avec les deniers publics beaucoup de  rien, Vraiment chapeau Emoji!  On ne comprend vraiment pas pourquoi il est méprisé des maires.

Le ministre du riz *:)) Marrant : la star incontestée du gouvernement, il  prouve que le président de la répu-brique (pr) n’a eu pas tort de le nommer au gouvernement. Très polyvalent, il ne s’occupe pas que du riz, il grille aussi des arachides. Il démontre même son grand amour pour le blé, au point d’en charger personnellement des sacs en pleine nuit entre les caisses ministérielles et son coffre-fort, dans sa chambre. Il est vraiment bon, le ministre du riz, il a de l’oseille qui lui pousse sur le corps tellement il n’est pas venue dans son ministère pour rire. Le président de la répu-brique prévoit même jumeler à son portefeuille, le ministère de la broderie, tellement il ne fait pas dans la dentelle *:)) Marrant. Il est si dévoué et fidèle qu’il a promis au chef de l’éclat de gérer tout seule la patate chaude en cas de scandale.

Le ministre des affairages présidentiels *:)) Marrant : Ce grand bouillon *:)) Marrant  est non seulement dans toutes les sauces, mais il arrive à cuisiner partout à la fois grâce à son don d’ubiquité : dans l’armée, dans les syndicats, dans les grandes sociétés et les ministères d’État, dans les institutions économiques du pays. Il veille brillamment au gain, le top chef. Ce faisandée qui ne peut passer inaperçu, il va sans dire, a en outre ajouté un emploi à une liste déjà bien triste de boulots dans le pays. Il réussit en effet à faire de la qualité de frère de président une fonction. (Si ce n’est pas du génie ça ! )*:)) Marrant. Et même mieux, lui y prospère vraiment… enfin en attendant la chute du grand-frère.  Le souvenir de ses amis François et Saïd lui fait faire des cauchemars*:)) Marrant.

La ministre de l’eh-ducation *:)) Marrant: Seconde star du gouvernement, elle confirme vraiment que les politiques d’égalité des chances et d’égalité homme-femme dont le pr se fait le chantre sont de vrais succès. Il est en effet impossible de faire la différence entre elle et le mâl(e) du gouvernement.  La ministre de l’eh-ducation est en somme une vraie pro-graissiste *:)) Marrant, son grand amour pour les élèves des tropiques et sa grande moralité de femme l’emmènent à équiper les établissements scolaires du pays en table-blanc venu tout droit du pays de la grande muraille et des cochons gras grillés*:)) Marrant. Cette viande, paraît-il, est très pratique pour préparer les élèves à ne pas avoir peur de graisser des pattes dans l’avenir ; et puis  elle au moins ne risque pas de saouler, à la différence des pots de vin, parce que les élèves, leur priorité, c’est bien l’école et non l’alcool. Et puis encore ces table-banc 5G *:)) Marrant , sans casier en outre, sont pratiques contre les dessous de table.

La ministre de l’eh-ducation, immense re-vol-u-tionnaire, combat par ailleurs tous les néocolonialistes aux esprits rétrogrades doublés de discrimination et d’exclusion et qui passent par la langue pour faire l’affaire des Blancs. Sa technique de lutte est simple : massacrer le français *:)) Marrant. Et pour ça, ya pas mieux qu’elle dans tous les gouvernements qu’a connu le pays.  Elle est d’une remarquable pugnacité si bien qu’elle réussit à faire du scandale une vraie valeur morale. C’est le moins qu’on puisse s’attendre de la part d’une eh-lite  qui a bénéficié d’une brouillonne et bruillante formation à SciencePro *:)) Marrant , à la faculté des arts de la catégorisation, de l’injure, de la calomnie et des nerfs à fleurs de peau. Elle n’a vraiment rien à envier aux hommes, ils la jalousent même.

Le ministre de l’intégration national et de la grande famille : Véritable tête chercheuse, il travaille  brillamment à la large ouverture du gouvernement à toutes les familles politiques. À cet effet, il s’introduit dans certains milieux  a priori fermés au régime. Il est doté d’une magnifique immoralité qui lui donne le droit de tout pénétrer, avec violence, sang froid et une confiance déconcertante.  D’ailleurs toujours aussi bien lubrifié grâce aux deniers publics que met à sa disposition le président de la répu-brique, grâce à son art du chantage aussi, il faut l’avouer, on se demande comment il échouerait. Mais ils a tout de même le mérite de pouvoir faire copuler sur la table du gouvernement, les différentes familles politiques que compte le pays. On les croyait opposées, chacune fidèle à ses convictions. Mais on avait surtout oublié qu’elles sont  toutes adeptes des orgies gouvernementales. Ce sont les sot-cialistes, les lib-eros et la société sibylle ; Avec de tels exploits on comprend donc d’où viennent les gémissements plaintifs du pays.

Ce merveilleux gouvernement qui, de plus, remporte  son énième prix Nobel de la gouvernance fait mentir  Alpha Blondy quand ce dernier accuse les Africains d’être leurs propres ennemis.

 


Chirac et la Côte d’Ivoire, c’était une question de logique

Jacques Chriac, CC wikipedia.org

La disparition de Jacques Chirac  (Père a son âme)  le 26 septembre a suscité une forte émotion dans le monde, plusieurs réactions également. On s’est aussi souvenu de lui en Côte d’Ivoire où il a eu une forte influence sur la politique, en tant que chef d’État français. Les personnalités politiques ivoiriennes qui étaient dans de bons termes avec lui  se sont ouvertement émus de sa mort. Celles  qui ne  le portent pas dans leur cœur parce qu’ils ont des choses à lui reprocher ont en revanche préféré garder le silence. C’est leur choix, qu’elles peuvent sans doute justifier, mais au fond la relation du  président  Chirac à la Côte d’Ivoire n’a été guidée que par la logique.

La cohabitation Chirac-Jospin et le coup d’État du 24 décembre 1999

Nous nous rappelons le coup d’État en Côte d’Ivoire en 1999 contre Henri Konan Bédié, alors président de la République.  Chirac qui est de la droite et proche du régime ivoirien de l’époque  est en cohabitation avec l’opposition socialiste. Alors qu’il est pour un déploiement de l’armée française dans Abidjan afin de rétablir de l’ordre constitutionnel, Lionel Jospin, le premier ministre socialiste qui détient la majorité au parlement s’y oppose. Parce que Konan Bédié un ami de Chirac ? Par simple rivalité avec le président Chirac ? Ou pour favoriser l’accession au pouvoir de ses camarades socialistes ivoiriens ? Ou pour ne pas s’ingérer dans une affaire ivoiro-ivoirienne ?

Dans tous les cas, ce refus, que les  accords de défense entre la  France et la Côte d’ivoire ne justifiaient pas, acte le putsch et par la même occasion proclame la chute d’un régime démocratiquement élu.

Les opposants ivoiriens de l’époque, dont le rdr (rassemblement des républicains) et les socialistes du fpi (front populaire ivoiriens), s’en réjouissent et ne voient aucun inconvénient à faire parti du gouvernement du chef de la junte  militaire. C’est certainement une aubaine pour ces organisations politiques légalement constituée de se rapprocher de leur objectif d’obtenir le pouvoir d’État.

Mais elles oublient, en particuliers les socialistes ivoiriens qui ont une longue histoire de lutte démocratique dans leur pays, qu’en acceptant de cautionner une action illégale pour la chute d’un régime démocratiquement élu, leur crédibilité est mise en cause. Ils se privent de plus de potentiels soutiens dans l’avenir. Et les socialistes ivoiriens l’apprennent à leur dépends lorsqu’ils sont effectivement au pouvoir.

L’insurrection armée du 19 septembre 2002 et l’indifférence de la France

Le régime de Laurent Gbagbo subit une tentative de coup d’État le 19 septembre 2002 qui se transforme en une rébellion. Entre-temps, Chirac et la droite remporte les élections générales de 2002 et arrivent à exercer pleinement le pouvoir. Le Régime socialiste ivoirien, attaqué, demande l’intervention de la France en raison des accords de défense qui lient la Côte d’Ivoire et l’ancienne puissance coloniale. Le président Chirac refuse logiquement de venir à la rescousse de socialistes ivoiriens qui ne s’étaient pas embarrassé 3 ans auparavant d’acter en intelligence avec leurs amis socialistes français, un accès au pouvoir par coup d’État. Et puis il y a aussi le principe de non ingérence dans un conflit entre ivoiriens, qu’avait déjà invoqué le premier ministre socialiste  à l’époque pour ne pas faire barrage au coup d’état contre Bédié, qu’avance le gouvernement français. En lieu et place d’une intervention française, les socialistes au pouvoir en Côte d’Ivoire ont droit à une force d’interposition qui coupe leurs pays en deux.

Les Forces françaises sécurisent ainsi logiquement les intérêts français dans la partie non occupée du pays après avoir mis à l’abri leur compatriote de la zone rebelle.

Politiciens puérils et sans principes démocratiques     

En vouloir à Chirac au point de ne pas s’incliner devant sa mémoire est la preuve d’une immaturité politique ; c’est même un comportement puéril de ces politiques ivoiriens qui refusent de voir leur propre responsabilité dans le déclin de leur pays : avoir cautionné un coup d’État qui est pour  la Côte d’Ivoire une boîte de pandore. Tous les drames (charniers, tentative de coup d’État, rébellion, guerre civile, conflits interethniques, massacres, détournement et corruption à grande échelle, tribalisme, gabegie, manipulation politique, prédation économique) que le pays connaît par la suite en sont la source logique.

Entre parenthèse : il est intéressant de remarquer la stabilité du Sénégal. Comme la Côte d’Ivoire, ce pays de la sous-région ouest-africaine est, à la fin des années 90, confronté à de réels obstacles à une alternance politique démocratique.  Malgré les épreuves et les difficultés, les opposants de ce pays avec à leur tête Abdoulaye Wade, ne succombent pas aux sirènes des moyens anti-démocratique, ne serait-ce que pour espérer gérer les affaires de l’État.  Ce n’est pas le cas de ceux de la Côte d’Ivoire ; D’où certainement le mépris de Wade, une fois au pouvoir, pour les socialistes ivoiriens avec qui il semblait à couteau tiré alors que chacun gérait son pays de son côté. Laurent Gbagbo même, dans les interviews qu’il accordait, se plaignait de ce dédain, dont il disait ignorer la cause.

Pour revenir au président Chirac, de belles paroles même de personnalité politiques ivoiriennes à sa mémoire ne veulent rien dire si la logique, la loyauté aux principes démocratiques et à ses amis,  la persévérance et l’amour pour son pays et ses compatriotes …. Si tous ces principes  qui l’ont animé ne servent pas de leçons aux politiques de la Côte d’Ivoire. Il n’y a pourtant rien à espérer de ces derniers. L’aigreur des ex gouvernants et l’euphorie du régime actuel emmènent cet agrégat de requins, dauphins, pique-bœufs et autres égoïstes et égocentriques assoiffés du pouvoir à oublier l’essentielle : L’intérêt supérieur de la Côte d’Ivoire.

Le Président Chirac, lui, est décédé en paix chez lui, entouré des ses proches, comme le signe  du devoir accompli dans un esprit de logique, pour le rayonnement de son pays et la dignité de ses compatriotes. Père a votre âme, Monsieur Chirac, vous pouvez reposer en paix.


La mémoire de l’étoile, Dj Arafat, dévoile des sorciers

Arafat Dj en concert au Tchad en 2014. CC wikipédia

Cela fait prêt d’une douzaine de jours qu’à la suite d’un accident de moto  nous a quitté le roi du Coupé-décalé,  Arafat Dj, de son vrai nom Ange Didier Houon – Père a son âme. Sa  disparition est une énorme perte pour la Côte d’Ivoire et le monde des arts musicaux modernes. Elle  confirme pourtant la mauvaise foi,  voire la méchanceté, que certaines catégories d’individus lui ont montrées de son vivant. Ces adeptes des pratiques secrètes, illicites et effrayantes semblent même utiliser sa disparition tragique à leur profit.

Le monde des politiciens

Il n’est un secret pour personne, Dj Arafat avait pour « mentor » un politicien. Mentor ? Disons plutôt vieux-père en nouchi, ou protecteur en français. Ce dernier a même dit de lui : « C’est mon fils », avec ce que cette expression comporte comme sous-entendu en considérant le dense et  particulier contexte culturel et linguistique ivoirien. Enfin soit.

Véritable relation de protection ou pure manipulation par des politiciens   dépassés, mais surtout malins, animés de la volonté de se façonner une image d’officiels branchés devant une jeunesse désœuvrée dont Dj Arafat était l’idole ? Une chose est sûre, cette relation privilégiée n’a pu éviter le drame à l’artiste. Sans que la responsabilité du roi du coupé-décalé soit totalement avérée dans l’accident qui l’a emporté, la protection dont il bénéficiait des politiques  lui semblait une caution à tous les excès, sur la route notamment. « Il était abonné aux frasques, aux parades dangereuses à moto en pleine agglomération, souligne l’hebdomadaire satirique ivoirien L’Eléphant Déchaînésous le regard parfois amusé des forces de l’ordre, dont il ne venait jamais à l’esprit, de peur de représailles diffuses, d’oser la moindre verbalisation contre la star du coupé-décalé. […] À force de tout lui pardonner, déplore encore L’Eléphant Déchaîné, la République a laissé l’artiste, assuré d’une certaine impunité, s’installer dans une vie dangereuse, quasiment tous les dimanches, avec ses parades à moto, sur les voies très fréquentées de la 8e tranche, à Angré. ».  Ces autorités politiques étaient-elles donc vraiment de réels protecteurs pour  l’artiste ? Le fait que le gouvernement n’a  pas spontanément interrompu ses vacances pour l’organisation des obsèques de cette icône de la musique ivoirienne et offrir au plus tôt une sépulture à son corps meurtri par la violence de l’accident qu’il a subi en dit long à ce sujet.

Tweets sur tweets (pour témoigner sa peine depuis son lieu de vacance) comme leur nom l’indique ne sont ni plus ni moins que du bruit. Ces gazouillis ne peuvent valoir le grand attachement que ces tweeteurs prétendaient témoigner à la star de son vivant. Le verset biblique ne semble pas si bien dire : « Et là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » (Luc 12, 34).

L’organisation même de funérailles grandioses par le gouvernement ne saurait témoigner suffisament de l’affection pour un artiste qui, dans ses derniers jours, se plaignait auprès de sa grand-mère d’attaques et d’un manque de soutien flagrants pour l’organisation de son concert. La plus grande  reconnaissance serait de faire bénéficier à ses enfants à bas âge d’une prise en charge sociale. Alpha Blondy l’a réalisé pour le fils de son ami, l’homme qui l’a fait, Roger Fulgence Kassy. Pourquoi ceux qui prétendent regretter Arafat Dj et qui en ont les moyens et le pouvoir n’en feraient pas autant pour ses enfants ?

Pseudo croyants et autres serviteurs de Dieu

Ces  catégories d’individus y vont de leurs commentaires au sujet de la disparition  d’Arafat Dj : « Il est mort sans connaître Dieu », entend-t-on de leur part, comme si l’on connaissait la relation personnelle qu’entretenait  cet époux, ce père de famille, cet artiste, ce concepteur, ce créateur, ce  féru de travail, cet homme pas du tout hypocrite, ce chef d’entreprise avec Dieu. Si Dieu ne se trouve pas dans ces différents aspects de sa vie, alors Dj Arafat que  ces gens  prennent plaisir à dénigrer au nom justement de Dieu n’a pas existé. Donc, de grâce, qu’elles se taisent.

Bon, en supposant qu’il n’aurait pas été croyant… qui de ces personnes,  soucieux de son salut et qui le voyait  égaré, a eu l’initiative de porter la Bonne Nouvelle à cette créature de Dieu, comme le commande Jésus à ses apôtres en Marc 16, 15 ? Une chose est certaine, ceux qui pensent créer la peur et augmenter  ainsi leur fidèle en prétendant à travers leur propos que Dj Arafat a eu une fin tragique parce qu’il n’aurait pas été croyant, ces gens mêmes ne connaissent pas encore Dieu. Sinon, en ce moment même, elles se lamenteraient pour ne pas avoir contribué à sauver une âme que, justement par la grâce de Dieu, ils prétendent avoir vu en perdition.

Certains même ont déjà eu la prétention de le juger et de lui prédire l’enfer sans se soucier de la faute qu’eux, pauvres mortels aussi, commettent ainsi en se faisant passer pour Dieu. Un  pasteur, qui a flairé une occasion de faire le buzz en se servant de la dépouille de la pépite de la musique ivoirienne, a même proposé de le ressusciter, avec le secret espoir d’être davantage connu et  sans doute de se faire beaucoup plus de fidèles.

L’artiste  ivoirien éclairé

Un célèbre artiste ivoirien d’une très très grande clairvoyance rappelle avoir mis en garde Dj Arafat contre son irresponsable entourage, que ce dernier allait causer sa « perte ».  Et malheureusement, selon lui, ceux qui étaient avec lui la nuit du drame l’ « ont poussé à ça jusqu’à la dernière minute, jusqu’à le mettre sur une moto sans casque ».

Notre artiste éclairé doit sans doute se réjouir, pour avoir eu raison. Sauf que sur la mémoire d’un défunt, on ne cherche pas à montrer son intelligence ou on ne prouve même pas qu’on avait raison. La sagesse veut qu’on se montre simplement humain ; on s’incline devant la mémoire du défunt, on fait preuve  de compassion et d’empathie pour la famille éplorée. Ce n’est à  l’honneur de personne de ne rien faire pour empêcher un danger qu’on a heureusement pressenti, de s’abattre contre la potentielle victime. Pire, il n’y a rien de digne d’avoir été particulièrement en conflit permanent avec cette personne qu’on dit avoir prévenu du drame, si bien qu’on a contribué à l’isoler davantage, parce qu’on nourrissait le secret espoir d’avoir raison un jour.

Ce comportement cache mal une antipathie née de la jalousie pour  un artiste d’une véritable  spontanéité, d’un naturel et d’un génie fascinants et dont l’aura lui attirait la collaboration de stars et l’amour spontané de millions de fans qu’il appelait affectueusement les chinois.

Seulement, les basses manœuvres contribuent étrangement au rayonnement d’une étoile, surtout quand celle-ci est  montée, définitivement dans les cieux,  rejoindre ses semblables, les anges. Repose en paix Ange Didier Houon, alias Dj Arafat, dit  Daïshikan. Père a ton âme, que tes détracteurs et tes sorciers le veuillent ou pas.

Yako* à  ta femme, à tes enfants, à ta mère, à ta grande famille, aux « Chinois » (tes fans), au monde des arts modernes, à toute la Côte d’Ivoire.

*Sincères condoléances


La Maison Connectée Des Savoirs (MCDS) de Grand-Lahou récompense ses lecteurs

Installation des lecteurs. Crédit photo :  Aly Badra

Ce samedi 6 juillet 2019, la Maison Connectée de Savoir (MCDS), ce tiers-lieu éducatif  de la ville de Grand-Lahou, a organisé, dans la joie et  la gaieté, une cérémonie de remise de prix aux lauréats des différents concours qu’elle a organisés.

L’orthographe, le dessin et la lecture sont les disciplines dans lesquelles les lecteurs ont composé. Ce sont au total plus d’une centaine d’élèves  du primaire et de la 6ème  qui ont pris part à ces concours.

Le dessin concernait les élèves de niveau CP (Cours Préparatoire) et CE (Cours Élémentaire.). Ceux   des niveaux CM (Cours Moyen) et 6ème se sont en revanche exercés  à l’orthographe.

Les prix varient certes, mais dans l’ensemble, les lauréats ont reçu en récompense de leurs efforts des sacs de sports, des jeux de société, des fournitures scolaires et des livres.

Pour avoir honoré la cérémonie de leur présence, chacun des invités  s’est vu offrir un cadeau de la Maison Connecté des Savoirs et son partenaire, les Éditions Les Classiques Ivoiriens.

Comme le montrent ces images ce fut un moment studieux,  de reconnaissance des efforts fournis, de joie et de gaieté, mais surtout de communion entre jeunes lecteurs, invités et enseignants.

 Les jeunes invités attendent sagement le début de la cérémonie. Crédit photo : A. B.

 

Le manager général de la MCDS entretient les jeunes invités sur les bienfaits de la lecture et les fondements de ces concours. Crédit photo : A. B.

 

Les jeunes lecteurs, très attentifs. Crédit photo : A. B.

 

Emmanuela, la plus brillante de tous, reçoit son prix des mains du patriarche Coulibaly. Crédit photo : A. B. 

 

La codirectrice de l’école Papa Nouveau reçoit symboliquement des cadeaux pour son école; Crédit photo : A. B.

 

Le concours de lecture se déroule séance-tenante. Crédit photo : A B.

 

Chacun des invités à eu droit à un cadeau. Crédit photo : A. B.

 

Photo de famille dans la gaieté. Crédit photo : Aly Badra


Festival Afropolitain : le slam tout feu tout flamme à l’Institut français d’Abidjan

Dans la soirée du 26 juin 2019, sur la scène de l’Institut français d’Abidjan, le slam était à l’honneur. Les slameurs africains du festival afropolitain ont gratifié les spectateurs de performances remarquables tant par leur style que par les messages véhiculés.

Le slameur ivoirien Kapégique en prestation. Crédit photo : Georges Kouamé

– Le style

Le style était simple, débarrassé de superflu, comme le réclame l’art du slam. Tous accompagnés d’une simple guitare ou d’un piano, nos artistes déclament leur texte poétique. Ceux-ci sont soit dits en Nouchi  pour ce qui est de Kapégique, le slameur ivoirien, soit en français et en langue locale pour les Powets du gabon, pour Marriusca du Congo et pour Kamal du Bénin. Les Powêts par exemple innovent par leur style traditionnel inspiré des remarquables et joyeux conteurs africains.

La simplicité des prestations augmentait le caractère intimiste de cette scène slam. Elle offrait aussi aux spectateurs non seulement de communier avec les slameurs, mais aussi de savourer des textes aux messages forts et variés.

Les Powets du Gabon en prestation. Crédit photo : Georges Kouamé

– Le message

Comme le style, le message est simple et rappelle les besoins essentiels des populations africaines. C’est avant tout pour Kapégique, le slameur ivoirien, la recherche de la paix. Son message est donc une mise en garde contre une  nouvelle guerre civile dans son pays en 2020 à la faveur des prochaines élections présidentielles après celle de 2010 qui a fait plus de 3000 morts. À cet effet Kapégique revisite le  fameux  titre du célèbre artiste congolais Zao :

« La guerre civile, ce n’est pas, ce n’est pas. Quand la guerre arrive tout le monde est cadavré. »

Le message est aussi avec les Powets du Gabon une quête de la différence, de la diversité, et non de la « demoncratie » ou encore de la « démo crass ie », comme ils le slament si bien. Marriusca la slameuse congolaise fait aussi de ce message sa thématique. Elle utilise l’image d’un arc-en-ciel qui n’est plus beau sans sa diversité pour rappeler le besoin des hommes de s’aimer afin de préserver l’humanité.

Le message de Kamal est autant simple que réaliste : le besoin pour les pays africains de ne pas se faire re-coloniser par les Russes et les Chinois après avoir subi la colonisation occidentale. La solution à ce déclin est le travail, selon le slameur béninois.

Style et message sont parfaitement conjugués par ces artistes de génie si bien que les spectateurs en redemandent chaque fois à la fin de leur temps de scène. Vivement la prochaine édition du festival afropolitain. Mais avant découvrez ici des vidéos des prestations de nos slameurs.

Les Powets du Gabon

Festival #afropolitain2019 Les slameur Gabonais, le groupe les #Powets, en plaine prestation.

Publiée par N'guessan Jean Christ Koffi sur Samedi 29 juin 2019

Kapégique de Côte d’Ivoire

#afropolitain2019 Le Slameur ivoirien #Kapégique déclame une #poésie sur la beauté de son pays

Publiée par N'guessan Jean Christ Koffi sur Samedi 29 juin 2019


Festival Afropolitain : Sandrine Burckel, maquilleuse, milite contre la dépigmentation

Infirmière de profession, mais qui a le maquillage pour passion, Sandrine Burckel est une jeune femme exposante au festival afropolitain 2019, dans la catégorie art visuel.

La maquilleuse Sandrine Burckel Crédit Photo : Georges Kouamé.

À son stand, pas de photos exposés ni de modèles réels. Juste du matériel et des produits de maquillage. La raison ? Ses visiteurs sont justement ses modèles. Ils sont gratifiés séance tenante d’un make up réalisé par ses  soins. Ce ne sont pas les  mondoblogueurs qui diront le contraire.

Crédit photo : Georges Kouamé

 

Crédit photo : Georges Kouamé

Mais la jeune femme maquilleuse est plus remarquable par la singularité des maquillages qu’elle utilise. À base de produit naturels, notamment le miel, l’huile d’olive, le citron, ils servent, selon elle, à revaloriser la peau noire. Celle-ci, à cause de la dépigmentation est dévalorisée et perds de ses qualités, alors que sans produit éclaircissant, mais simplement entretenue, toujours selon Sandrine,  c’est une peau qui résiste au temps.  Son vieillissement est par exemple beaucoup plus lent qu’une autre peau. Elle tient bon contre les éléments.

Selon la maquilleuse strasbourgeoise d’origine camerounaise, sa propre peau illustre bien ses propos. Et nous le confirmons. Jugez en vous-même par cette vidéo où non seulement elle apparait, mais où elle explique également la cause de son rejet de la dépigmentation.