Dans la soirée du 26 juin 2019, sur la scène de l’Institut français d’Abidjan, le slam était à l’honneur. Les slameurs africains du festival afropolitain ont gratifié les spectateurs de performances remarquables tant par leur style que par les messages véhiculés.
– Le style
Le style était simple, débarrassé de superflu, comme le réclame l’art du slam. Tous accompagnés d’une simple guitare ou d’un piano, nos artistes déclament leur texte poétique. Ceux-ci sont soit dits en Nouchi pour ce qui est de Kapégique, le slameur ivoirien, soit en français et en langue locale pour les Powets du gabon, pour Marriusca du Congo et pour Kamal du Bénin. Les Powêts par exemple innovent par leur style traditionnel inspiré des remarquables et joyeux conteurs africains.
La simplicité des prestations augmentait le caractère intimiste de cette scène slam. Elle offrait aussi aux spectateurs non seulement de communier avec les slameurs, mais aussi de savourer des textes aux messages forts et variés.
– Le message
Comme le style, le message est simple et rappelle les besoins essentiels des populations africaines. C’est avant tout pour Kapégique, le slameur ivoirien, la recherche de la paix. Son message est donc une mise en garde contre une nouvelle guerre civile dans son pays en 2020 à la faveur des prochaines élections présidentielles après celle de 2010 qui a fait plus de 3000 morts. À cet effet Kapégique revisite le fameux titre du célèbre artiste congolais Zao :
« La guerre civile, ce n’est pas, ce n’est pas. Quand la guerre arrive tout le monde est cadavré. »
Le message est aussi avec les Powets du Gabon une quête de la différence, de la diversité, et non de la « demoncratie » ou encore de la « démo crass ie », comme ils le slament si bien. Marriusca la slameuse congolaise fait aussi de ce message sa thématique. Elle utilise l’image d’un arc-en-ciel qui n’est plus beau sans sa diversité pour rappeler le besoin des hommes de s’aimer afin de préserver l’humanité.
Le message de Kamal est autant simple que réaliste : le besoin pour les pays africains de ne pas se faire re-coloniser par les Russes et les Chinois après avoir subi la colonisation occidentale. La solution à ce déclin est le travail, selon le slameur béninois.
Style et message sont parfaitement conjugués par ces artistes de génie si bien que les spectateurs en redemandent chaque fois à la fin de leur temps de scène. Vivement la prochaine édition du festival afropolitain. Mais avant découvrez ici des vidéos des prestations de nos slameurs.
Les Powets du Gabon
Festival #afropolitain2019 Les slameur Gabonais, le groupe les #Powets, en plaine prestation.
Publiée par N'guessan Jean Christ Koffi sur Samedi 29 juin 2019
Kapégique de Côte d’Ivoire
#afropolitain2019 Le Slameur ivoirien #Kapégique déclame une #poésie sur la beauté de son pays
Publiée par N'guessan Jean Christ Koffi sur Samedi 29 juin 2019
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