Le 11 février dernier, cela faisait un an jour pour jour que la Côte d’Ivoire est devenue championne d’Afrique de football pour la troisième fois. Durant ces douze derniers mois, l’on ne s’est pas lassé de parler de ce troisième sacre des éléphants à la CAN (Coupe d’Afrique des Nations). Il serait marqué par la puissance divine, de façon subtile, mais aussi beaucoup plus clairement, avant comme également pendant la compétition.
L’intervention indirecte de la puissance divine dans le sacre des éléphants
Trois événements majeurs qui sont pourtant passés inaperçus avant la compétition mais aussi dans le silence prépareraient pourtant dans le secret le sacre des éléphants. Ils seraient une action subtile de la puissance divine.
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Il s’agit dans un premier temps des conditions météorologiques de l’année 2022, dans un deuxième temps de la victoire de Sébatien Haller sur le cancer, et dans un troisième temps du calme, du professionnalisme et de la sagesse d’Emerse Faé, sélectionneur par intérim des éléphants.
Les conditions météorologiques de l’année 2022
Les conditions météorologiques de l’année 2022 tout d’abord ont été marquées par de fortes pluies durant la saison pluvieuse, période pendant laquelle la compétition devrait normalement se jouer en 2023. La grande pluviométrie de cette année n’était pas inédite en Côte d’Ivoire, pays très arrosé naturellement. Elle a cependant si marqué les esprits, avec les dégâts matériels, voire les morts d’hommes qu’elle a causés, surtout avec la CAN qui se profilait à l’horizon, qu’elle a favorisé le déplacement de la compétition de juin-juillet 2023 à janvier-février 2024.
Le comité exécutif de la CAF (confédération africaine de football) s’est en effet sentie dans l’obligation de prendre cette décision, le 03 juillet 2022, pour officiellement de ne pas prendre le risque d’exposer la compétition aux désagréments provoqués par les déluges. Dans le fond, ce report heureux a plutôt laissé le temps à l’organisation de terminer les travaux des stades et autres infrastructures. Jusqu’en juillet 2023 en effet, ils n’avaient pas encore été livrés ou véritablement testés.
L’inondation de la pelouse du stade olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé un mois après la livraison des infrastructures, soit le 12 septembre 2023, lors du match amical Côte d’Ivoire-Mali, illustre le rôle providentiel qu’a joué la saison des pluies de l’année 2022 dans le report de la compétition. Grâce à elle une plus grande honte que celle vécue lors de ce déluge a été évitée par la suite au pays organisateur de la CAN, la pelouse a même été refaite dans la foulée.
On n’imagine même pas l’humiliation si l’inondation avaient eu lieu en pleine compétition. Elle aurait été pire que le naufrage des éléphants face à la Guinée équatoriale. Elle aurait même noyé l’un des plus grands triomphes avant la compétition : La victoire de Sébastien Haller sur le cancer.
La victoire de Sébastien Haller sur le cancer
Le deuxième événement providentiel qui préparerait en amont et subtilement le triomphe providentiel des éléphants à la CAN est la victoire de Sébastien Haller sur le cancer et son retour rapide au haut niveau, seulement moins d’un an après la découverte du mal et le début des traitements.
Diagnostiqué d’un cancer des testicules en juillet 2022, Haller reprend effectivement l’entraînement complet début janvier 2023, après deux interventions chirurgicales et diverses séries de chimiothérapie. Il revient sur les terrains officiellement plus tard dans le mois. Il concrétise son retour en compétition par un but contre Fribourg survenu curieusement le jour de la Journée mondiale contre le cancer.
Sébastien Haller retrouve son meilleur niveau. Il est par la suite blessé à la cheville en janvier 2023, d’une blessure moins grave qu’une tumeur. Elle n’empêche d’ailleurs pas sa sélection pour l’équipe national de Côte d’Ivoire, tant ses performances n’ont étonnamment pas souffert de ce temps passé loin des terrains à cause du cancer. La blessure lui fait tout de même manquer les trois premières rencontres de son équipe à la CAN. Cette absence est providentielle, comme celle également d’Adingra. Les deux pépites de l’équipe nationale sont fraiches, elles débutent ainsi la compétition à un niveau où leurs adversaires directs (les défenseurs notamment) sont complètement lessivées par les matchs du premier tour.
La victoire de Sébastien Haller sur le cancer et son retour rapide au haut niveau sont les deux évènements providentiels qui ont favorisé sa sélection en équipe nationale bien que blessé avant le début de la compétition. Par la suite Haller pèsera sur le jeu contre ses adversaires lors des quatre rencontres qu’il a disputées et sera même décisif en demi-finale et en finale où il a inscrit les buts de la victoire. Il n’aurait toutefois pas fait preuve d’une telle performance sans la confiance placée en lui certes par le premier sélectionneur, mais surtout par le second, l’intérimaire après la démission de Gasset. Il s’agit du silencieux et talentueux Emerse Faé.
Le calme, le professionnalisme et la sagesse d’Emerse Faé
Le calme, le professionnalisme et la sagesse de Faé sont à eux seuls le concernant le troisième événement qui préparait inconsciemment et dans le silence la victoire des éléphants. Officiellement adjoint de l’entraineur titulaire, Faé Emerse jouait un rôle ambigu dans l’encadrement technique des éléphants ; car le titulaire était en réalité venu avec son adjoint, puisqu’il a emporté ce dernier dans ses valises à sa démission.
Il est plus à relever le calme, le professionnalisme et la sagesse de Faé qui ne se rebelle pas face à cette discrimination flagrante. Il garde la même attitude devant cette autre inélégance, celle-là plus humiliante, quand la fédération ivoirienne de football (FIF) négocie dans son dos un contrat de 10 jours avec Hervé Renard, sélectionneur de l’équipe féminine française de football et ancien vainqueur de la CAN avec les éléphants en 2015. Faé ne fait aucun bruit, il ne manifeste encore moins son mécontentement contre son employeur, la FIF, devant ce manque flagrant d’estime. Il reste discret.
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Finalement la FIF est obligée de lui attribuer, en toute logique, en tant qu’officiellement sélectionneur adjoint, l’intérim du coaching des éléphants, devant l’échec de cette négociation du désespoir. Avec l’urgence de la situation de plus, le deuxième tour est pour très bientôt, la FIF n’a pas le choix.
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Le proverbe baoulé (peuple de Côte d’Ivoire) le dit : « Akundan o ti kpengben o tra ngwlèlè », « C’est la pensée qui est plus ancienne que le savoir-faire », plus clairement : c’est la pensée qui donne toute sa force au savoir-faire. Le calme, voire l’effacement de l’homme de l’ombre Faé Emerse pendant ce moment de panique de la FIF et les indélicatesses de l’instante dirigeante du football en Côte d’Ivoire, ne le détournent pas de son rôle d’entraineur de football. Ils le forgent en réalité, face à la mission qui lui est objectivement destinée, et le prépare à être sous les projecteurs…
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Et L’histoire parle d’elle-même par la suite, il est décisif dans ses changements. Il sait en outre tenir le discours, en tant qu’ancien finaliste de la CAN 2006, qui va transfigurer ses poulains sur l’aire de jeu.
De plus, tout en étant celui qui a la décision finale, son professionnalisme et ses qualités humaines font que Faé Emerse sait également fédérer autour de lui des compatriotes, des valeurs locales. Celles-ci sont déterminantes pour la suite de la compétition pour leur grand vécu footballistique et leur connaissance des réalités locales en matière de foot. Il s’agit notamment de Guy Demel (ancien finaliste avec les éléphants en 2006), de Gouaméné Alain (ancien gardien de but, champion d’Afrique en 1992 avec les éléphants et ancien coach des sélections de jeunes), de Kouadio Félix (préparateur physique du champion de Côte d’Ivoire et plus grand club formateur du pays, l’Asec-Mimosa) et d’autres. Le résultat n’est pas surprenant : champion d’Afrique avec son équipe, doublée de la récompense de meilleur coach.
Ainsi Faé n’ignore, ni ne refuse, encore moins, ne rejette l’aide de personne. Il l’accepte humblement en toute sagesse (et même le suscite par son ouverture d’esprit, son calme et sa discrétion), comme le Christ qui en route pour le calvaire accepte d’être aidé par Simon de Cyrène pour porter sa croix (Luc 23, 26).
Quand il était encore dans l’ombre, Faé Emerse ne se laisse par ailleurs en aucune occasion distraire par les innombrables critiques et les moqueries des uns et des autres ainsi que par des commentaires sur les choix tactiques de son prédécesseur. Autant qu’il il ne s’émeut pas non plus de tous les reproches sur les supposés désavantages de l’arbitrage face au pays organisateur de la compétition, comme récriminaient les Ivoiriens, désemparés après la seconde défaite des éléphants au premier tour.
Ainsi à l’image du Christ qui ne se laisse pas perturber par les pleurs et lamentations des femmes de Jérusalem (Luc 23, 27-28) sur lui dans sa montée vers le calvaire, Faé Emerse garde tous ses sens et ne se laisse pas détourner de ses fonctions : sélectionneur d’une équipe nationale de foot, qui plus est reçoit la compétition, a été repêchée et conserve son objectif de figurer sur le podium.
Au final, autant le Christ parvient à vaincre la mort par sa résurrection puis sa glorification, coach Faé, par ses qualités humaines et son professionnalisme, a su remettre l’équipe sur une pente ascendante après son repêchage parmi les meilleurs troisièmes, pour finalement remporter la coupe. Et le graal pour récompenser ses grandes performances, il est désigné meilleur sélectionneur de la compétition, sur seulement 4 matchs. Cela ne fut pas de tout repos durant la compétition, à l’image de la passion du Christ, sa mort sur la croix, sa résurrection et sa glorification, différents événements qui rappellent le saint rosaire.

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