Le 26 juillet 2024 débutent les Jeux Olympiques Paris 2024. Comme avec tous les grands événements sportifs de la planète, ce sera encore l’occasion de prendre des résolutions, soit pour ne rien manquer de la compétition, soit pour s’en inspirer pour faire naître des passions, ou encore pour augmenter des performances. Alors pour ces jeux Olympiques 2024, tout comme moi depuis Abidjan avec ses défis, faites vos « je ».
Comme moi, faites vos « je » pour ne rien manquer des jeux
Pour ne rien manquer de la compétition, moi, je serai devant la télé aux heures de retransmission des épreuves sportives, ce sont heureusement les vacances. Même ainsi, rien ne garantit que je verrai les jeux car des jeux, de plus olympiques, c’est une affaire de gros sous. Rien ne garantit donc que je verrai les jeux, car ce n’est pas sûr, sinon, c’est évident que la chaîne de télévision nationale, celle qui est supposée accessible à tous les foyers du pays sans discrimination, ne retransmettra pas les jeux Olympiques. Aux grands événements sportifs précédents, on a préféré sur l’espace audiovisuel du service public les meetings et autres manifestations du parti au pouvoir ainsi que les pérégrinations du chef de l’État à travers le globe. Comme quoi, y a pas que des rencontres et des manifestations sportives, et y a pas non que les athlètes qui sont endurants. En clair, y a compétitions derrière compétitions.
Je veillerai donc à être devant la bonne chaîne de télé. Bonne, pas en terme de qualité d’émissions, ou encore en professionnalisme, mais bonne parce que c’est juste celle qui retransmettra les jeux. Et ce ne sera évidemment pas devant la télévision nationale, car au cas où celle-ci diffuserait les jeux, toutes les recettes que généreraient les publicités iraient au trésor public.
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Je serai donc devant la chaîne de télé rivale à la télévision nationale, celle qui a pour propriétaire les barons du régime au pouvoir, et au profit de laquelle la chaîne nationale est mise hors-jeu, abandonnée dans les starting-blocks, voire disqualifié ou encore injustement insultée, moquée et vilipendée pour médiocrité. Cerise sur le gâteau, on a même attribué au service audiovisuel public un standing factice, en l’intégrant dans un bouquet privé de chaîne de télés auquel on ne peut évidemment avoir accès qu’après abonnement, payant. Le service audiovisuel public est ainsi malgré lui transformé en instrument de discrimination, en le rendant accessible qu’à des privilégiés.
Voir les jeux sur la télévision nationale ne sera pas du jeu, comme d’ailleurs avoir celle-ci dans son salon ne l’est pas déjà.
A cette télé puissante, la rivale de la chaine nationale, on attribue, ou clairement, elle arrive à s’attribuer, comme par miracle, la retransmission exclusive sur le territoire national de tous les grands évènements sportifs de la planète. Ainsi, les recettes publicitaires vont directement dans les poches de particuliers, plutôt qu’au trésor public si c’était le service audiovisuel public qui retransmettait les jeux. Un véritable jeu individualiste et de tricherie, qui est évidemment contraire à l’esprit de fair-play et d’équipe qui anime le sport.
Finalement, pour protester contre les détournements et la tricherie, je ne verrai pas les jeux, pas à la télé en tout cas, je me contenterai des réseaux sociaux, comme lors de la coupe du monde 2022, la coupe d’Afrique des nations ou encore de l’euro de football. La passion est plus forte que les calculs mesquins.
Comme moi, faites vos « je » pour faire naître des passions
Pour faire naître des passions, notamment chez les enfants et les jeunes gens de mon entourage, j’ai décidé de les exhorter tous à suivre les jeux. La vue des tout jeunes gymnastes de l’Europe de l’est et étasuniennes, des frontistes d’Éthiopie et du Kenya, des jeunes sprinteuses jamaïcaines et ivoiriennes, des jeunes footballeurs et autres tout jeunes athlètes du globe pourra ainsi susciter chez les enfants et adolescents de mon entourage des passions qui pourraient faire d’eux des champions demain.
Mais à quoi servirait une passion si elle n’est pas exercée au quotidien ? Et cela en raison du manque d’infrastructures et surtout d’une réelle volonté politique.
Oui, à quoi servirait une passion si aux sports scolaires et universitaires ont été préférés, le phénomène de microbes (ces adolescents déscolarisés, drogués et armées), et les campagnes d’enrôlement des jeunes gens dans les groupements politiques, pour servir de bras armé en cas de contestation, ou pour disperser les meetings de l’opposition ?
Oui, à quoi servirait une passion pour un sport si elle n’est pas exercée au quotidien ? Parce que les rares complexes sportifs sont justement réservés pour les meetings politiques. D’ailleurs, les cursus de formation en sport, parce qu’il y en a miraculeusement encore, n’offrent pas de perspectives : aucune organisation sérieuse, pas de politiques de détection de talents non plus, encore moins un soutien scolaire ; les bourses d’étude dans le domaine, on n’en parle même pas.
Rien ne se fait à partir de rien. Pour remédier à toutes ces insuffisances, il faut être doté d’une vision, comme un champion, qui voit loin et est prêt au sacrifice pour atteindre le but. Mais à défaut d’être un champion planétaire, on peut être un champion amateur ou des rues de sa ville.
Comme moi, faites vos « je » pour augmenter vos performances sportives
Pour augmenter mes performances sportives, parce qu’un champion, même amateur, ça ne s’improvise pas. Pour augmenter donc mes performances sportives, j’ai décidé de relancer ma stratégie des trois mesures :
1 – Hygiène de vie irréprochable, avec une alimentation saine ; pas de consommation, sinon moins, d’alcool ; couché et réveil à des heures régulières.
2- Pratiques régulières de sports ;
3 – Salubrité et sécurité du site où le sport est pratiqué.
Cependant, elle n’est pas gagnée la stratégie des 3 mesures ! Pour l’hygiène de vie par exemple, il va falloir faire avec la cherté et le coût élevé de la vie, même des denrées alimentaires produites localement sont désormais hors de prix. La bataille contre le phénomène de « la mort subite » ou un repas par jour est désormais l’enjeu si bien que le coucher et le réveil à des heures régulières est un luxe. Ventre affamé n’a point d’oreille, pas de condition physique véritable non plus. La pratique du sport même devient donc hypothétique, à plus forte raison sa régularité.
Quant à la salubrité et la sécurité de là où le sport sera pratiqué, généralement dans les rues de la ville, pas la peine de préciser qu’elles sont problématiques. Cela en raison des casse-têtes liés à l’assainissement et à la pauvreté, avec respectivement les eaux usées qui coulent sur les trottoirs et la chaussé à cause des caniveaux bouchés, au risque de se faire renverser par un véhicule, et les bandes de voyous qui écument les rues pour rendre leur soirée de travail fructueuse.
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Finalement, lors des Jeux Olympiques Paris 2024, ne pourra prendre des résolutions qui veut, mais qui peut. Mes « je » lors de ces jeux, c’est véritablement pas du jeu.
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