En Côte d’Ivoire, le slogan, c’est : « Un pays émergent à l’horizon 2020 ». Mais, le pays en lui-même ne peut se développer si sa composante, c’est-à-dire sa population, demeure dans la torpeur. Pour susciter la dynamique de l’évolution, le mois de juin a été décrété « mois des percées » sur la paroisse Saint Pierre de Niangon Sud (Yopougon/Abidjan). Cette paroisse qui ne cesse d’œuvrer pour l’amélioration de la condition de ses fidèles.
Tout le mois de juin, c’était jeûne, mini veillée et rencontre de prières pour les paroissiens de Saint Pierre. Il y avait de plus méditation du chapelet du Crucifié, suivi d’un Jéricho, le tout organisé par l’éveil missionnaire catholique (qui pour l’occasion a publié L’Auréole, un bulletin d’enseignement et de prières, mais surtout un véritable facteur d’évolution pour quiconque prend au sérieux ses enseignements). Toutes ces manifestations étaient animées par son fondateur le prédicateur ivoirien Valentin Memel Ly. Mais ce programme religieux, et c’est là tout son charme, était largement agrémenté d’enseignements sur le thème : « (…) Tout ce que tu entreprendras réussira ». (Psaume 1, 3)
Loin de paraître comme une utopie, ce thème devrait constituer une source de motivation pour toutes les personnes qui ont des projets, mais ne peuvent les mener à terme ou tout simplement, pour une raison ou pour une autre, n’ont pas le courage de les débuter. En effet, selon le prédicateur ivoirien Valentin Memel Ly, et avec des passages bibliques à l’appui, le succès d’une entreprise, quelle que soit sa nature, comporte plusieurs étapes. Ce sont :
- 1- Avoir une vision claire de ce qu’on a comme projet.
Et cela, parce que chacun dispose d’un talent qui le dispose à trouver du bonheur et prospérer dans une activité précise. Et, seule la prière peut révéler cette vision. La rencontre entre Dieu et projet n’est pas fortuite, car selon l’orateur : « Quand ton projet croise la vision de Dieu, il te donne ce que tu demandes, plus que ce qui est nécessaire, pour réaliser ton projet ». Le prédicateur a ainsi dans un premier temps pris l’exemple de Néhémie dans la Bible, dont le projet, la construction des remparts de Jérusalem dans l’antiquité, lui a non seulement été révélé après plusieurs mois de jeûnes et prières, mais il a bénéficié de l’aide de Dieu pour le mener à bien. Pour ce qui est de la vision qui croise celle de Dieu, l’exemple d’Anne, mère de Samuel, est très parlant. Stérile, celle-ci promet à Dieu de lui consacrer le fils qu’il lui donnerait. Dans le même temps, Dieu recherche un nouveau prêtre pour remplacer le vieux Héli, dont les enfants n’étaient pas dignes de lui succéder à cette fonction. Dieu, non seulement, agrée les prières de Anne car la vision de celle-ci croise la sienne, mais cette dernière aura par la suite 5 autres enfants. La fécondité de cette femme que l’on traitait de stérile n’est que le symbole de la prospérité des entreprises qui entrent la vision de Dieu. Autrement dit, les projets qui sont au service de l’humanité prospèrent forcément.
- 2- Commencer
A quoi pourrait en effet servir d’avoir des projets si ceux-ci n’étaient pas mis en œuvre ? Commencer son projet est la condition sine qua non pour pouvoir un jour le voir prospérer. Et à ce niveau, l’obstacle majeur du début d’une entreprise, il va de soi, est le manque de financement. Mais, le prédicateur ivoirien a rappelé que l’on n’a pas besoin de grands moyens pour se lancer dans un projet. Il faut éviter d’être présomptueux. Il a donc objectivement conseillé de commencer petit pour pouvoir au fil du temps avoir la pleine mesure de son projet. Et à ce propos, l’être humain est un exemple, il ne naît pas adulte. Il est bébé, enfant, adolescent, jeune avant d’être adulte.
- 3- Vaincre la peur.
Pour le prédicateur ivoirien, il faut neutraliser la peur, car selon lui, la peur est l’élément qui anéantit la foi et par conséquent toute entreprise. Saint Pierre est une illustration de ce fait (Matthieu 14, 22-31). Invité par Jésus (qui marchait sur l’eau) à le rejoindre, Pierre (motivé par le souvenir de l’épisode de la pêche miraculeuse pendant laquelle sur instruction de Jésus, il jeta son filet et pris une quantité impressionnante de poissons en Luc 5, v4-v6) se lance sans hésiter, marche aussi sur l’eau, mais : « il voit que le vent est fort et il a peur, et comme il commence à s’enfoncer, il crie : “Seigneur, sauve-moi !” ». La peur fait perdre pied à Pierre. En établissant un rapport entre cette scène et entrepreneuriat, le fondateur de l’éveil missionnaire catholique conseille tout simplement d’éviter d’écouter les gens (symbole du tumulte des eaux). « Il faut marcher selon la parole de Dieu, celle que Dieu nous a mise à cœur, selon lui. Ce n’est à ce prix là que le succès est obtenu ». Mais la réussite ne saurait être totale sans cette dernière évidence.
- 4 – Oser.
Oui, il faut oser. Comme Pierre symboliquement, il faut apprendre à marcher sur l’eau. En d’autres termes, l’on doit commencer à apprendre à être audacieux. L’on doit garder confiance et oser car l’on travaille avec Dieu. Il faut donc oser et se relancer malgré les échecs, a encouragé l’homme de Dieu.
A la fin, le prédicateur ivoirien a invité les chrétiens à ne pas hésiter à solliciter de l’aide pour réaliser leur projet. A cet effet, l’État constitue un aide indéniable, car des fonds sont mis à disposition par les différents gouvernements ivoiriens pour la réalisation de projets. Le gouvernement actuel ne déroge pas à la règle. Il a ainsi alloué 26 milliards de FCFA à la réalisation de projets. Mais parce que la politique en Côte d’Ivoire crée des clivages, les Ivoiriens qui sont soit d’un bord politique différent de celui du gouvernement, soit d’une autre région que celle du président de la République, ou encore d’une religion différente de la sienne ne se sentent pas concernés par ces fonds, des fonds qui pourtant proviennent des taxes et autres impôts que paient les Ivoiriens sans distinction de parti politique, de région ou de religion. Ainsi, à cause d’une certaine politique, des personnes qui ont des projets qui pourraient améliorer leur condition de vie se privent volontairement, et c’est malheureux, de ce qui leur revient de droit.
Mais le message fondamental du prédicateur est que les chrétiens doivent se décharger de tous les fardeaux, fardeaux de mépris, d’animosité, de suspicion, de manque de cordialité, ces fardeaux qui les empêchent non seulement de retrouver les autres, mais leur font rater des opportunités.
Ce n’est qu’en remportant cette victoire sur l’orgueil, et tous les sentiments malsains vis-à-vis de l’autre qu’ils auront de l’aide pour réaliser leur projet. Ajoutée à de l’abnégation, il n’y a aucune raison qu’ils ne connaissent pas de percée.
La ferveur avec laquelle a pris fin ce mois destiné à encourager les chrétiens à s’engager dans des entreprises libérales et de garder confiance que celles-ci réussiront me pousse à croire que les personnes ont été très réceptives à ces enseignements. Nous ne pouvons que leur souhaiter bon courage !
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