Crédit:

Femmes, vous avez le pouvoir ! (I)

commons.wikimedia.org
CC wikimedia.org

Femmes ignorées, femmes spoliées, Femmes abusées, femmes exploitées, femmes violées, femmes battues, femmes esclaves sexuelles, telles sont des réalités révoltantes de femmes dans certaines sociétés. Et ces dernières tendent souvent à les y enfermer. Elles y arrivent quelques fois malheureusement avec le consentement de femmes elles-mêmes obligées d’accepter de subir et parfois complices de leur propre réification pour avoir de quoi survivre. Mais cette situation est certainement due au fait que ces femmes ne savent pas qu’elles ont un  pouvoir ; mieux qu’elles ont le pouvoir. Eh bien,  sachez-le, femmes, vous avez le pouvoir.

Dans la Bible déjà, le pouvoir de la femme est clairement affirmé depuis la création. C’est elle qui, selon le livre de la Genèse, succombe la première à la tentation, avant d’entraîner l’homme dans sa chute (genèse 3, 6). Il n’est pas louable que, selon la Bible, ce soit la femme qui ait chuté la première. Mais, le plus intéressant est le pouvoir de la femme sur l’homme qui, sans protester, mange comme le dit la Bible, du fruit de l’arbre que lui donne sa femme. La femme a donc dans un premier temps le pouvoir sur l’homme. Ce dernier le confirme par sa réponse à la question de Dieu (Genèse 3, 11-12) : « Aurais-tu mangé du fruit de l’arbre dont je t’avais défendu de manger ? », l’homme dit : « La femme que tu as mise avec moi m’a donné du fruit de l’arbre et j’ai mangé ».

Dans un second temps, lors du Jugement après avoir mangé du fruit de l’arbre, la femme reçoit de Dieu le pouvoir sur le Serpent. Celui-ci « […] symbolise (entre autres) l’imagination vaniteuse qui s’insinue et empoisonne le psychisme » à l’image de la folie des grandeurs qui anime dans nos pays les chefs d’États dirigeants et autres autorités qui organisent des fêtes grandioses soit pour un anniversaire, un mariage, un baptême ou pour d’autres raisons fantaisistes, alors que les populations croulent dans la misère. Plus clairement, la femme qui  a le pouvoir financier ne l’utilisera pas pour  fanfaronner, réaliser des dépenses fantaisistes ou encore se trouver ‘‘un second bureau’’  alors que ses enfants meurent par exemple de faim. Ainsi est libellé l’autorité que reçoit la femme sur le Serpent : « Je mettrai la discorde entre toi (le Serpent) et la femme, entre ta race et sa race, elle t’écrasera la tête, et toi tu la blesseras au talon » (Génèse 3, 15). La genèse traduit clairement le pouvoir de la femme et de sa descendance sur le séducteur, le tentateur ou les forces susceptibles d’entrainer la perte de l’humanité, notamment l’irresponsabilité dont font par exemple preuve les polygames. La polygamie, à y voir de près, n’est que le symbole de la convoitise, de l’égoïsme, la tendance à la domination, en somme de la bassesse. Et la femme a justement obtenu autorité sur ces défauts depuis la genèse, même si elle est y également confrontée au quotidien. Dans ce cas, sa nature responsable, parce que c’est elle qui porte la vie et la donne, lui permet de prendre le dessus.

La femme a donc un pouvoir sur les forces supérieures négatives en plus de celui qu’elle avait sur l’homme à la chute. A ce niveau, il faut rappeler que Dieu inverse en quelque sorte les choses dans la sentence infligée à la femme. Celle-ci, après avoir montré son pouvoir sur l’homme,  sera désormais dominée par lui : « Tu ne pourras te passer d’un mari, et lui dominera sur toi. » (Genèse 3, 16).

Les hommes gouvernent, épousent, exercent leur autorité, certes, mais des femmes manifestent pourtant leur pouvoir, notamment tout au long de la Bible et durant l’histoire également.

Dans la Bible, nous avons tout d’abord la reine Esther. Cette femme d’une beauté exceptionnelle, réagit contre les menaces de massacre qui guettaient son peuple, le peuple juif. Elle fit preuve d’un pouvoir remarquable ; elle se montra très courageuse et très influente vis-à-vis du roi Assuérus pour éviter la mort à son peuple. A cet effet, elle fut très entreprenante. Grâce à son sacrifice (trois jours de jeûne sans manger, ni boire, ainsi que la mortification de son admirable corps) et l’organisation d’un festin et à son intervention, le roi épargne les Juifs. Il met plutôt à mort l’instigateur du projet de les massacrer. Cette femme fit ainsi preuve de patriotisme en sauvant, par son sacrifice, son courage, ses privations et son humiliation ainsi que son humilité, son peuple de l’extermination.

pixabay.com
CC pixabay.com

Un deuxième personnage biblique, Judith, fait également preuve de ce patriotisme en mettant à mort par la ruse, le tout puissant général de l’armée de Nabukodonozor,  Holoferne qui menaçait son peuple d’extermination. Rappelons que l’armée que commandait ce dernier après avoir assujetti tous les peuples alentour, s’apprêtait à soumettre le peuple juif de Béthuli dont il assiégea la cité pendant quatre jours. Mais elle n’eut pas le temps de réaliser l’assaut final car Judith, la veuve, une Israélite, s’était entre-temps courageusement fait accepter  dans le camp des ennemis, particulièrement par ce général subjugué par sa beauté remarquable  et qui nourrissait le projet de coucher elle. Holoferne organisa un grand festin pour ses conseillers auquel il invita Judith afin  d’assouvir ses bas desseins. Mais, à cause de la grande beauté de Judith et son charme : «  Holoferne était si joyeux de sa présence qu’il but énormément de vin, beaucoup plus qu’il n’en avait jamais bu en un seul jour depuis sa naissance » (Judith12, 20).

Noyé dans son vin et laissé seul dans sa tente avec Judith qu’il convoitait, cette dernière, courageusement,  le décapita et regagna discrètement son peuple avec la tête de ce dernier. Le corps sans  vie et sans tête du tout puissant général sema le trouble parmi ses troupes, et celles-ci furent anéanties par les populations qu’elles étaient venues soumettre. Le plus merveilleux est que son butin de guerre, les mobiliers d’Holoferne, Judith l’offrit au temple pour qu’il bénéficie à tout le peuple. Comme quoi, le dévouement de la femme pour sa patrie ne comporte pas seulement le courage, mais aussi le désintérêt. Ce qui doit parler à nos dirigeants, autres chefs d’États et toute personne munie de la moindre autorité.

La femme est ainsi subtilement présentée comme celle sur qui repose sa patrie, et dans une vision plus large la vie.

Il ne peut en être autrement puisque c’est elle qui porte la vie et la donne en perpétuant le genre humain. Mais il faut relever que ces femmes ne purent réaliser ces exploits qu’après une savante préparation spirituelle. Esther jeûna 3 jours sans rien manger ni boire, « saisie d’une angoisse mortelle.  Elle avait enlevé ses vêtements de reine et revêtu des vêtements de misère et de deuil. Au lieu des riches parfums, elle s’était recouvert la tête de cendres et d’ordures. Elle humiliait sévèrement son corps : loin de le parer de bijoux, elle le couvrait de ses cheveux défaits » (Esther 14, 1-3). Elle pria aussi beaucoup.

Judith jeûna aussi, s’humilia en mortifiant également son corps. Elle  pria également beaucoup.

Ces attitudes et postures qui symbolisent la pureté et l’humilité et qui traduisent ce passage biblique qui dit : « celui qui s’élève sera abaissé et celui qui s’humilie sera élevé. » (Luc 14, 11 ; Mt 23, 12) ne pouvaient que préparer ces femmes aux succès, comme celui que connut Ruth la Moabite.

Ruth fut la femme d’un des fils de l’Israélite Noémie immigrée dans le pays de Moab.  A la mort des fils de Noémie, Ruth qui avait pourtant la possibilité de se remarier dans son pays, comme le lui avait d’ailleurs demandé sa belle-mère décide pourtant de suivre cette dernière qui rentrait chez elle.  Ruth s’occupa de sa belle-mère. L’amour de cette jeune femme pour celle-ci voudra qu’on dise d’elle qu’elle vaut pour Noémie mieux que 7 fils. Autrement dit, Ruth a pour  sa belle-mère une valeur inestimable, car elle donna à cette dernière un petit fils selon la loi du lévirat, petit fils qu’aucun des fils  de Noémie  ne lui avait donné. Ruth fit ainsi la fierté de Noémie là où ses fils morts avant de pouvoir lui donner un petit fils, avaient échoué. Grâce à elle, la lignée de Noémie ne disparaîtra pas, et Ruth l’étrangère, la Moabite, sera même l’aïeul du Christ.

Il faut également relever que cette jeune femme, sans recourir à quelque artifice, put s’unir avec l’homme qu’elle avait choisi, Booz. Elle marqua ainsi son pouvoir de décision, non pas en s’imposant, mais en faisant surtout preuve d’humilité.  Elle affirma à Booz sa volonté d’être sa femme, selon la loi traditionnelle du lévirat. Et lui ne put qu’accéder à sa demande, en raison de ce qu’il entendait dire de bien de cette femme, et n’eut qu’à s’atteler pour qu’elle soit son épouse.

Ces femmes eurent le pouvoir soit de protéger leur patrie de l’extermination ou de la soumission soit de préserver la dignité  grâce à leur charme, leur fidélité, leur dévotion et l’amour pour leur prochain. Ces caractères, seules les femmes peuvent plus les manifester, raison pour laquelle l’homme plus vulnérable à l’infidélité, animé de l’esprit de domination, fier et orgueilleux par-dessus le marché, a un moindre pouvoir par rapport à la femme.

A ce propos, à la création, la femme a certes chuté en mangeant du fruit de l’arbre et en en donnant à l’homme, mais c’est ce dernier qui a beaucoup plus fauté. Rappelons-nous que selon la Bible  Dieu créa la femme à partir de la côte de l’homme : « Yahvé Dieu fit alors tomber sur l’homme un profond sommeil pour qu’il s’endorme, il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place.  Avec la côte qu’il avait prise à l’homme, Yahvé Dieu fit une femme … » (Genèse 2, 21-22). Bien que crée par Dieu, la femme était avant tout tirée de l’homme selon le texte biblique. L’homme était donc plus responsable vis-à-vis de Dieu que la femme. C’est lui donc qui avait  plus de comptes à rendre à Dieu que la femme. Malheureusement, il désobéit  au créateur et mange du fruit de l’arbre que lui donne sa femme. Par cette attitude il se montre en quelque sorte infidèle à Dieu, son créateur, en ignorant l’interdit de celui-ci de manger du fruit de cet arbre.

Ce qui nous emmène à évoquer le personnage biblique encore plus vaillant qu’Esther et Judith. Il s’agit de Marie, plus précisément de la Vierge Marie, dont la Virginité symbolise la pureté de cœur, d’âmes, d’esprit et de corps, en somme l’humilité. Rappelons-nous, à la création, la femme fut tirée de l’homme, et le projet divin de faire vivre l’Homme dans un paradis éternel échoua  avec la consommation d’abord par la femme, rappelons-le tirée de l’homme, du fruit interdit. L’homme en mangera ensuite. En somme, la présence de l’homme en amont du projet divin ne garantit pas le succès de celui-ci.

En revanche la présence de la femme au début de l’entreprise de Dieu apporta le succès. Je fais en l’occurrence allusion à la Vierge Marie qui mit au monde celui  que les saintes écritures présentent comme le sauveur de l’humanité, Jésus. Ce dernier naquit, exerça avec loyauté son ministère, souffrit docilement, comme un agneau, sa passion pour l’humanité, fut mis à mort, mais fut ressuscité   d’entre les morts, selon les évangiles. En résumé, Jésus, obéissant, fidèle à Dieu revient à la vie après avoir connu la mort, alors qu’Adam et Ève désobéissant et infidèles sont morts pour toujours.

La saison 2, pourrait-on dire, du  projet divin pour l’humanité dans le nouveau testament fut un succès, par le pouvoir d’une femme, d’une vierge plus précisément. Cet état symbolise son infaillibilité, infaillibilité qui fut un atout pour celui à qui elle donna la vie car celui-ci réalisa sa mission en tout sans faillir.  A cet effet rappelons-nous la sentence infligée au Serpent : « Je mettrai la discorde entre toi et la femme, entre ta race et sa race, elle te blessera à la tête, et toi tu la blesseras au talon ».

La femme, à travers la Vierge Marie a non seulement écrasé la tête du serpent en se conservant pure, mais son fils, Jésus, également, de même race qu’elle, c’est-à-dire ayant les mêmes caractères que sa mère, l’emporta  aussi sur le serpent et tout ce qu’il symbolise par son sacrifice, sans protester, pour l’humanité et sa résurrection d’entre les morts, selon la Bible.

Bref, l’homme, infidèle, au commencement du projet divin à la création, celui-ci échoua ; mais la femme, fidèle, en amont, en portant Jésus, l’entreprise de Dieu fut un succès. La femme porte donc en elle le pouvoir de la réussite en raison de sa fidélité ou son humilité.

Ce n’est pas pour autant que la femme surpasse l’homme ou que femme et homme sont opposés, au contraire, ils sont des partenaires sociaux pour le bonheur de l’humanité, comme dans le système matriarcal où l’homme est le géniteur, le  protecteur et le défenseur de la famille  (A cet effet rappelons-nous le rôle protecteur de Joseph pour la Vierge Marie et son fils Jésus dans la bible) ; et la femme est y celle qui transmet l’héritage et les droits politiques, et peut même comme l’homme accéder au pouvoir si l’héritière par exemple du trône est un femme.

Il n’en demeure pas moins que la femme a un atout majeur en raison encore une fois encore de sa capacité à donner la vie et son attachement à celle-ci à cause de sa grande sensibilité et des sacrifices qu’elle peut réaliser pour préserver le fruit de son sein. D’où le pouvoir de la femme. Ce que comprit d’ailleurs Aragon qui dit « La femme est l’avenir de l’Homme » ou encore Napoléon : « Donnez-moi une femme, je vous donnerai une patrie », Rialé également l’époux de la Princesse du Yennenga : « Je suis venu seul dans ce pays, maintenant j’ai une femme et j’aurai beaucoup d’hommes ».

Dans l’histoire, des femmes ont également manifesté leur pouvoir exceptionnel.

À suivre                      

Partagez

Auteur·e

revedehaut

Commentaires