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Le vélo en Côte d'Ivoire

Usager du vélo à Abidjan "Crédit photo : Christ Koffi
Usager du vélo à Abidjan « Crédit photo : Christ Koffi »

En Côte d’Ivoire, il y a des engins motorisés (motos et voitures) partout. Posséder un de ces engins est un signe de réussite sociale et suscite l’envie. Néanmoins, on peut aussi y voir des vélos. Dans mon pays, être derrière le guidon d’un vélo n’est pas aussi bien vu que d’être au volant d’une voiture. Les usagers du vélo sont pourtant fiers de leur engin car il leur rend divers services. Pour certains, il est le résultat de grands efforts. Pour d’autres, il est une garantie de bien-être. Pour d’autres encore, il représente toute leur vie. Mais dans l’ensemble, l’histoire de son développement en Côte d’Ivoire est liée aux politiques de développement adoptées par le pays au lendemain de son indépendance. Il est désormais si ancré dans nos mœurs qu’il inspire même certains artistes ivoiriens.

  •  Brève histoire du vélo en Côte d’Ivoire

Nêguêsoh : c’est ainsi que l’on appelle le vélo en Malinké ou en Dioula. Cette langue est parlée par les populations du nord de la Côte d’Ivoire. Mais, littéralement, nêguêsoh se traduit par « cheval de fer ». Pour comprendre ce qu’est le vélo pour un Ivoirien, il faut savoir ce qu’a été le cheval dans l’histoire des Malinké. Ce peuple se situe dans la haute Côte d’Ivoire, dans une zone sahélienne et de savane. Jadis, le cheval était, par rapport au mulet, le seul moyen rapide de locomotion. Il était un signe de richesse et de pouvoir car seuls les riches commerçants et les aristocrates pouvaient se l’offrir.
Avec la colonisation, est arrivé en Afrique, notamment en Côte d’Ivoire, un nouveau moyen de locomotion. Il est essentiellement réservé à l’administration coloniale, aux Garde-cercles en particulier. Il n’est certes pas aussi rapide que le cheval, il lui est d’ailleurs très différent puisqu’il est en fer. Mais il se monte comme un cheval : c’est le cheval de fer, Nêguêsoh ou vélo.

Après les indépendances et avec la modernité, le vélo se démocratise. Les populations du Sahel et de la savane ivoirienne peuvent l’utiliser comme moyen de locomotion en lieu et place de leurs pieds ou du cheval (accessible qu’aux riches).

A l’origine, c’est dans cet espace peu développé que le vélo était le plus utilisé pour se rendre aux champs, envoyer les femmes travailler à l’hôpital ou pour vaquer simplement à ses occupations. Aujourd’hui encore, il sert à cela dans certaines zones rurales enclavées du pays.

Après l’indépendance de la Côte d’Ivoire en 1960, les autorités ivoiriennes se lancent dans une intense politique agricole. Elles encouragent le travail de la terre. Les populations du nord du pays (région de savane) sont donc encouragées à « migrer » vers les zones forestières du centre, puis au fil du temps, vers le sud du pays, où les terres sont plus fertiles et plus propice à la culture du café et du cacao. Ces populations, réputées travailleuses, se déplacent en masse vers ces régions avec leurs habitudes, dont le vélo.

Il faut aussi préciser que la culture du vélo dans la zone forestière s’est accrue avec l’arrivée des saisonniers burkinabès en Côte d’Ivoire dans la même période et jusqu’à ce jour. Le peuple sahélien, immigré et pauvre, n’ayant pour moyen de locomotion que le vélo, a transmis cette habitude aux Ivoiriens de la zone forestière. Ces derniers l’ont adopté.

En faisant l’historique du vélo en Côte d’Ivoire, ma propre histoire avec le vélo me vient frénétiquement à l’esprit. Cette histoire enveloppe également ma conception de ce merveilleux engin qui a animé mon enfance.

  • Le vélo pour moi

Enfant, le vélo constituait pour moi un rêve. Je me souviens lorsque, enfant, pendant la période de la Noël, je passais des heures et des heures à faire les vitrines des commerces où les vélos étaient exposés. Je contemplais ces engins et m’imaginais en avoir un. Je comparais les modèles. Mais ce que je comparais le plus c’était les prix. Je me rendais par la suite compte que les jetons que je recevais pour me rendre à l’école, et que je mettais de côté, ne pourraient jamais m’acheter un vélo. Je me consolais donc en utilisant cette petite économie pour m’acheter une glace, un biscuit ou un chocolat.

  • Mon apprentissage du vélo : une véritable aventure

Je n’ai jamais possédé de vélo, mais je sais monter à vélo. L’apprentissage ne fut pas facile. J’en garde encore de bons souvenirs et les cicatrices aussi, aux genoux.
Notre apprentissage du vélo, nous l’avons effectué entre enfants du même âge sur les mêmes vélos. Que n’avons-nous pas fait pour pouvoir monter à vélo ? Nous mettions de côté notre amour propre pour bénéficier de temps en temps d’un tour de vélo offert par les camarades de jeux qui en possédaient. Mais la plupart du temps, nous montions sur « notre propre vélo ». Ces vélos si particuliers n’avaient de vélo que les guidons et les pneus. Ils n’avaient pas de chaînes. Ces vélos étaient de vieux engins que des parents oubliaient sur la toiture de leur maison, et que, entre enfants, nous nous organisions pour récupérer.
Il fallait le voir pour le croire, c’était de véritables expéditions. « Nos vélos », on allait les récupérer à l’heure de la sieste, au moment où ça dormait dans la maison sur laquelle se trouvait le vélo. Mais à cette heure là, ça dormait aussi dans le quartier, un quartier aux maisons en bandes et où les moindres faits et gestes passaient difficilement inaperçus.

Pendant cette expédition, les plus jeunes, dont je faisais d’abord partie, montaient la garde au cas où. Alors que, pieds nus et sur la tôle chaude, le plus grand du groupe allait habilement prendre le vélo. Par la suite, j’ai dû aussi monter sur des toitures pendant que d’autres montaient la garde.

Vous devez certainement vous demander pourquoi on ne demandait pas aux propriétaires, ils auraient pu nous donner ces vélos. On ne se risquait pas à leur demander car on connaissait assez leur tempérament et leur réputation dans le quartier pour deviner leur réponse d’avance. Et puis, ils prendraient l’école comme prétexte pour donner une réponse négative. Mais au fond, enfants, nous étions très intrépides.

On prenait donc nos responsabilités car on voulait faire du vélo comme les autres enfants du quartier, dont les parents étaient assez nantis pour leur offrir un nouveau vélo tous les Noël. Soit dit en passant, des promesses de faire cadeau d’un vélo, on en recevait de nos parents. Mais, ils conditionnaient chaque fois cet envié cadeau par de bons résultats scolaires, alors que nous ne faisions que nous améliorer à l’école.

Finalement, Nous avions compris que la perpétuelle promesse du vélo était pour nous motiver à l’école. On a fini par ne plus évoquer cette question quand nous avons remarqué, ici et là, sur des toitures, des vélos.

« Notre vélo », nous le montions à tour de rôle et en se poussant également à tour de rôle. Mais, on les montait généralement sur des descentes. Et, bonjour les petits accidents car ces vélos étaient également sans freins.

Finalement, de mon apprentissage du vélo je garde des souvenirs d’intrépidité, d’organisation, de solidarité, de ténacité. Naturellement, j’en garde aussi les cicatrices aux genoux. Mais elles ont toujours été pour moi une fierté.

Actuellement, je ne possède pas de vélo, mais lorsque j’en aurai les moyens j’en achèterai. J’en achèterai en souvenir des merveilleux moments que j’ai passé avec les enfants de mon âge autour d’un vélo endommagé, mais auquel nous arrivions à donner une seconde vie. Enfin, plus de vie, car après avoir soigneusement utilisé ce vélo à l’origine usé, nous nous servions des rayons et de la chambre à air pour fabriquer des pétards ou des voitures de fil de fer. La gente, elle, devenait un cerceau que nous roulions comme une voiture.

Finalement, je me dis que le vélo, c’est mon histoire. C’est une partie de mon âme car il m’a permis de développer des qualités dont je me sers aisément au quotidien dans mes études, comme dans la vie courante.

  • Représentation sociale du vélo en Côte d’Ivoire

A cause de son histoire, le vélo  est identifié aux peuples qui travaillent la terre en Côte d’Ivoire. Ce sont en particulier les Baoulé (populations de la savane, du centre de la Côte d’Ivoire), les Sénoufo (population de la haute Côte d’Ivoire) et les travailleurs saisonniers Burkinabès. C’est ainsi que le vélo a inspiré les artistes ivoiriens.

En mimant les mouvements du corps sur le vélo, ces derniers créent, à la fin des années 2000, une danse appélée Kpangô (vélo en langue Baoulé). Le kpangô se danse, évidemment sans vélo. Il se danse debout, mais en faisant avec les hanches et les mains les mouvements d’une personne en train de pédaler à vélo.
L’on pourrait penser que, par la danse, le vélo a atteint le monde urbain de la Côte d’Ivoire, mais il y était depuis bien longtemps.

Vendeur de vin de palme "Crédit photo : Christ Koffi"
Vendeur de vin de palme « Crédit photo : Christ Koffi »
  • Le vélo et la ville
Cycliste abidjanais du samedi "Credit photo : Christ Koffi"
Cycliste abidjanais du samedi « Credit photo : Christ Koffi »

Il est utilisé en ville comme moyen de locomotion pour se rendre à l’école. Et, à cet effet, le modèle le plus utilisé par les lycéens ivoiriens est un vélo de fabrication locale appelé Babanicongo. Ce terme vient du Malinké et signifie : « Heureux retour du champ, papa ». Ce modèle de vélo (72 rayons) est celui que les paysans utilisent pour se rendre au champ et pour d’autres activités quotidiennes. Avec son porte-bagage et sa solidité, il est très pratique. Il est moins cher qu’un vélo tout terrain (VTT). Son coût varie tout même entre 40.000 et 50.0000 francs CFA. Mais, faute de moyens, les élèves s’achètent généralement des vélos d’occasion à moitié prix.

Cycliste abidjanais du samedi "Crédit photo : Christ Koffi"
Cycliste abidjanais du samedi « Crédit photo : Christ Koffi »
  • Le vélo et les enfants

Aujourd’hui encore, malgré l’existence de consoles de jeu et de téléphones de troisième génération hyper sophistiqués, le vélo reste un cadeau prisé par des enfants. Interrogés sur ce qu’ils préfèrent dans le vélo, certains ont dit l’aimer parce qu’il leur permet beaucoup de mobilité et parce qu’il leur donne le sentiment d’être grands, d’échapper un temps soit peu à la surveillance de leurs parents. De plus, alors que le téléphone portable s’avère accroître la présence des parents partout où ils se trouvent, le vélo, lui, est une preuve de confiance de la part des parents. Mais, même pour les touts petits (10-12 ans), un vélo tout terrain (VTT) est tout de même à 58 000 francs CFA. Ce qui n’est pas du tout donné en Côte d’Ivoire car la pauvreté touche au moins 50 % de la population.

 

  • Les cyclistes de la ville

En ville, il n’est cependant pas rare de voir les cyclistes du weekend. Ce sont ces cadres ou ces retraités qui sortent leur vélo, juste pour garder la forme.
Des personnes en ont même fait leur moyen de locomotion dans une ville aussi bruyante et mouvementée qu’Abidjan. C’est le cas de Monsieur Denis, un retraité que j’ai rencontré en ville.
Cet homme d’une soixantaine d’années explique son choix de monter à vélo à son âge :

« Je montais à vélo pendant que je travaillais encore, affirme-t-il, le visage rayonnant de bonne humeur. Avant le vélo, poursuit-il, je possédais une moto que j’ai du vendre à cause de mes maux de genoux. Je me rendais par la suite au travail en taxi. Mais mon mal de genoux persistait. Ce sont mes patrons qui m’ont conseillé de faire du vélo contre ce mal. Au début, je me suis dit que le conseil n’était pas raisonnable. Mais, j’ai tout de même essayé, je me suis mis au vélo et, depuis, je n’ai plus mal. »

M. Denis ne regrette pas son choix comme mode de locomotion car, selon lui, le vélo lui garantit une bonne santé :

« Le vélo me fait transpirer et la transpiration évite la maladie, me confie-t-il, le vélo est le moteur de la machine du corps. »

En Côte d’Ivoire, il n’existe pas de pistes cyclables. M. Denis et les cyclistes de toutes les villes de notre pays doivent donc faire face à l’indiscipline des chauffeurs de taxis communaux (Woroworo) et de minibus (Gbaka). Ces derniers n’ont aucun respect pour les cyclistes. Mais  notre retraité évite les accidents grâce à son extrême prudence. Il reconnaît tout de même que faire du vélo sur les voies d’Abidjan, au trafic très dense, comporte de grands risques. L’une de ses arguments pour continuer à faire du vélo est qu’il permet de gagner du temps en se faufilant avec son engin entre les voitures dans un embouteillage.

Livreur de poulet congelé Crédit photo : Christ Koffi
Livreur de poulet congelé « Crédit photo : Christ Koffi »

En ville, le vélo est également utilisé comme outil de travail. Ainsi, en Côte d’Ivoire, les livraisons de sachets plastiques, de lait, de charbon de bois, de yaourt, d’œufs, de poulets congelés, et même la vente de vins de palme par exemple se font à vélo (72 rayons). Ces usages sont d’une grande portée sociale. Ce sont, en effet, généralement des immigrés nigériens (pour les sachets plastiques), guinéens (pour le lait) et maliens (pour le charbon de bois) qui utilisent le vélo pour le commerce. Ils travaillent pour leur propre compte.

Vendeur de lait de vache à Abidjan "Crédit photo : Christ Koffi"
Vendeur de lait de vache à Abidjan « Crédit photo : Christ Koffi »

Les Ivoiriens, quant à eux, utilisent des tricycles au travail, notamment pour des livraisons de yaourt. Ils travaillent pour des supermarchés ou pour le compte de petites et moyennes entreprises.

Vélo servant au trans port de cartons d'oeufs "Crédit photo" : Christ Koffi
Vélo servant au trans port de cartons d’œufs « Crédit photo » : Christ Koffi

Le vélo, dans les villes ivoiriennes, a donc une véritable portée sociale. Cette idée pourrait se résumer ainsi : dis-moi dans quelle activité tu utilises ton vélo, je te dirai de quel pays de la sous-région ouest-africaine tu es originaire. Le vélo est généralement l’outil de travail de l’étranger dans les villes de Côte d’Ivoire. Il y est donc le véhicule de l’immigré de la sous-région ouest-africaine.

Vendeur de sachets plastiques "Crédit photo : Christ Koffi
Vendeur de sachets plastiques « Crédit photo : Christ Koffi
  • Le vélo et l’Institut de cardiologie d’Abidjan

Dans le but d’encourager les personnes d’un certain âge à faire du vélo, grâce aux effets positifs que cet exercice physique a sur le cœur, des compétition de VTT sont organisées avec le parrainage de l’Institut de cardiologie d’Abidjan. Les participants à cette compétition sont gratifiés par une prise en charge sanitaire.

  • L’évolution des transports et le vélo

Pour faire du vélo à Abidjan, il faut se rendre en dehors de la ville (en forêt par exemple), ou sortir très tôt, car à partir de 6 heures du matin déjà, c’est à vos risque et périls. Vous êtes exposé à la pollution générée par tous ces véhicules. La ville d’Abidjan à elle seule supporte la majorité des 423 500 véhicules que compte le parc automobile ivoirien. La plupart d’entre eux sont des France au revoir (voitures d’occasion importées d’Europe).
En faisant du vélo à Abidjan, vous devez également vous attendre à faire face à l’indiscipline des automobilistes. Vous endurez  en outre la pollution générée par tous ces véhicules.

Mais, en général, en utilisant le vélo comme moyen de locomotion en Côte d’Ivoire, vous devez accepter de subir la chaleur du soleil, et donc de transpirer. Avoir de la sueur en permanence suscite dans notre société des moqueries et du mépris.

Ce sont là autant de motifs qui n’incitent pas les Ivoiriens à faire du vélo. On préfère emprunter un taxi, même pour une course sur moins d’un kilomètre.

  • Épreuve sportive : le tour de Côte d’Ivoire

Faire du vélo dans les grands centres urbains de la Côte d’Ivoire comporte certes des risques, mais certains ont décidé d’en faire une passion et une profession : ce sont les cyclistes professionnels de Côte d’Ivoire. La fédération ivoirienne de cyclisme compte 21 clubs affiliés (sur route, VTT et BMX). Ceux-ci affrontent leurs confrères africains dans diverses compétitions : tour du Faso, du Cameroun, du Gabon, du Rwanda, etc. Mais ils s’affrontent surtout lors du tour de Côte d’Ivoire. En 2013, ce tour a été baptisé « tour de la réconciliation ». L’objectif, selon les initiateurs de ce tour, était de rassembler les Ivoiriens. Ainsi, le vélo a été utilisé comme facteur de paix sociale. Et, même si la course a été interrompue faute de moyens, des gens sans distinction de bord politique sont sortis tout au long du trajet pour applaudir les cyclistes.

En somme, le vélo fait, dans un premier temps, partie de moi. Il me laisse de très beaux souvenirs d’enfance. Il fait dans un second temps partie de l’histoire de mon pays : pays fortement agricole, pays d’immigration, pays de migration des peuples, pays de diversité, pays en voie d’industrialisation, pays à forte activité artistique, pays de personnes suffisamment éduquées pour savoir les bienfaits du vélo, pays sportif. Telles sont les images que le vélo donne de mon pays. Cependant, le climat chaud, les préjugés, l’absence d’une politique de vulgarisation du vélo ainsi que son coût trop élevé sont de véritables freins à son développement en Côte d’Ivoire. Mais, que ne ferait-on pas pour la santé ? Pour cela seulement, je suis prêt à dire :

 » Chacun à son vélo. « 

La pollution en sera non seulement réduite, mais nous ferons des économies sur notre santé, à l’image de M. Denis. Ce dernier ne se souvient plus de la dernière fois qu’il a mis les pieds dans un hôpital.

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Auteur·e

revedehaut

Commentaires

Karana Olivier
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Quelles sont les attitudes des femmes à vélo?

N'Guessan Jean Christ Koffi
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Difficile de voir des femmes à vélo en Côte d'Ivoire. En ville en tout cas (n'empêche que de rares femmes d'une certaines classe sociale s'en servent pour le sport). Sinon en campagne, c'est fréquent de voir des femmes à vélo, généralement des femmes de planteurs burkinabés. Elles s'en servent pour se rendre au champ, pour le transport de charges notamment, là où les femmes ivoiriennes préfèrent transporter de lourdes charges sur leur tête sur de longues distances à pieds. Question de culture. Le machisme n'est là où on pense souvent, qu'il devrait être plus présent. La Côte d'Ivoire, pays côtier, supposée plus moderne est celle qui est pourtant plus machiste. Cela soulève la question de l'impact de la modernité sur la tradition africaine. Mais c'est un tout autre sujet.