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CAN 2015 : Côte d'Ivoire champion, c'est gâté à Babi !

Les Ivoiriens dans les rues d'Abidjan après la victoire des Eléphants à la finale de la CAN 2015 Crédit photo : Christ Koffi
Les Ivoiriens dans les rues d’Abidjan après la victoire des Eléphants à la finale de la CAN 2015 Crédit photo : Christ Koffi

Babi, c’est le petit nom d’Abidjan qui ne se prononce qu’en cas de joie extrême. Et de la joie, comme celle-là, je ne me souviens pas d’en avoir vu chez les Ivoiriens depuis Sénégal 92. Et, il fallait le voir pour le croire, car après deux échecs en finale de CAN, les Ivoiriens désespéraient vraiment de voir leur équipe nationale remporter enfin cette coupe qui les fuyait depuis 23 ans. Mais, depuis ce 08 février 2015, c’est fait, les Éléphants de Côte d’Ivoire sont Champion d’Afrique. Et, Abidjan l’a célébré comme il se doit.
Après le tir au but vainqueur de Copa Barry, le gardien de but de la Côte d’Ivoire, c’est tout Abidjan qui se déverse dans les rues d’Abidjan, particulièrement à Yopougon. Hommes, quelques fois en slip, femmes en short ou pantalon Jeans pour l’occasion et enfants, torse et pieds nues, tous la gorge déployée crient leur joie d’être champion d’Afrique. Certains effectuent des bonds en hurlant leur joie, d’autres se roulent par terre. D’autres tombent dans les bras les uns des autres. D’autres encore courent à travers les rues de la commune vêtus d’orange ou avec de larges drapeaux de la Côte d’Ivoire. Tous expriment leur joie en chantant : « On a débrouillé, débrouillé jusqu’à gagner » ; « Aujourd’hui, Dieu a fait pour nous », « c’est l’année de notre année ». Les paroles qui reviennent la plus sont des « Copa merci, Copa merci » ainsi que ce « merci Seigneur », que crie aussi cette jeune femme au bord de la route, regardant les larmes aux yeux toutes ces personnes criant et dansant leur joie de savoir la Côte d’Ivoire championne d’Afrique de football.

Ivoiriens dansant dans les rues de Yopougon après la victoire des Eléphants en finale Crédit photo : Christ Koffi
Ivoiriens dansant dans les rues de Yopougon après la victoire des Eléphants en finale Crédit photo : Christ Koffi

Comme s’ils s’y étaient donnés rendez-vous, des supporteurs des Eléphants du quartier Niangon sud à gauche (Yopougon) se rassemblent toute la nuit devant un maquis, sur le bitume. Tous les véhicules passant là sont prient d’assaut par les gens euphoriques qui se jettent sur le capot en criant de joie. Des couples s’embrassent sur la bouche. De la bière en bouteille est déversée sur les gens qui en redemandent. Ça crie et ça danse aux sons de l’impressionnant répertoire de soutien aux Eléphants : Gadji Céli, Magic système, les sans façons, Finiti, Magnific, etc. sont joués.

Les Ivoiriens en joie après la victoire des Eléphants Crédit Photo : Christ Koffi
Les Ivoiriens en joie après la victoire des Eléphants Crédit Photo : Christ Koffi

Juste pour chambrer les Ghanéens, les adversaires d’un soir, des Jeunes miment, dans des crie de joie, les arrêts de Koppa barry, puis son tir au but gagnant. Pour l’ambiance, d’autres imitent aussi la danse sur les fesses du gardien de but de la RDC, Robert Kidiaba. Le DJ (Disc Joker) d’un soir y met également du sien en jouant le morceau fétiche « Asec-Kotoko » du groupe Zouglou Poussin Choc. Ce morceau suscite encore plus de cris de joie de la part des Supporteurs. Normal, puisque ce morceau parle avec humour de l’opposition entre un club ivoirien et un autre ghanéen dans les années 90. D’autres morceaux suivent.
Jamais Coupé n’a été décalé que cette nuit là et à cet endroit là. Mais Coupé décalé rivalisait avec Mapouka ; du Mapouka plus séré que déséré, s’il vous plaît.
Tout autour, dans et devant les maquis environnants, C’est gâté : c’est le show, comme l’Ivoirien sait si bien le faire. C’est également un spectacle auquel les plus âgés prennent aussi plaisir à assister. C’est le cas de Madame Balé. Arrêtée au bord de la route, la main sur le cœur, cette quinquagénaire se réjouit de voir tant d’Ivoiriens heureux en même temps : « La joie de tous ces gens me fait plaisir », dit-elle. Assis sur son taxi qu’il a garé pour l’occasion, Monsieur Alexandre Laurougnon, se prend à rêver. Il espère que la coupe des Eléphants « sera une occasion de réconciliation pour les Ivoiriens ». Plus loin, assis aussi sur son véhicule, Monsieur Touré Kafouma, ancien joueur du Stade d’Abidjan que cette victoire remplit aussi de joie, espère la même chose.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que la nuit du 8 au 9 février 2015 a été très courte pour les Abidjanais. Mais ces derniers ne démordent pas car ils prévoient remettre cela les jours à venir. Comme les Ivoiriens le disent eux-mêmes : « Quand c’est gâté, c’est gâté ! », juste pour dire qu’il faut s’éclater à fond quand l’occasion se présente.
Affaire donc à suivre…

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Auteur·e

revedehaut

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